Tantie Aïcha est ménagère. Elle habite la commune de Jacqueville, précisément à la gare routière. Chaque soir, elle y vend du poisson braisé. Jusqu'à ce jour, elle n'a pas encore fait son vaccin contre la Covid-19. Et les mesures barrières, elle s’en préoccupe peu. Selon elle, les rumeurs telles que la stérilité, maladies, paralysie et bien d'autres idées préconçues sur les vaccins contre la Covid-19 lui font peur. C'est pourquoi, jusque-là, elle ne s'y intéresse pas beaucoup, s’est-elle confiée ce jeudi 1 juillet aux environs de 20 heures. Son mari lui aurait même conseillé de ne pas se presser à se faire vacciner, puisque lui-même n’est pas encore vacciné.
Comme Tantie Aicha de nombreuses personnes à travers le pays ont peur de se faire vacciner à cause de ces rumeurs et idées préconçues au sujet des vaccins. Que faire donc ? Dans sa volonté d’encourager les journalistes à dissiper ces rumeurs sur les différents vaccins contre la pandémie du Covid-19, l’Association des journalistes scientifiques de Côte d’Ivoire « Médias pour la science et développement (MSD) » avec l'appui du ministère ivoirien de la Santé et de l’Hygiène publique, Breakthrough Action organise un atelier de renforcement des capacités d’une cinquantaine d’entre eux du 1 au 2 juillet 2021 à l’Hôtel Grand Roi de Jacqueville, sous le thème : « Renforcement de capacité des journalistes scientifiques dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la COVID 19 ».
Objectif visé : renforcer à travers une approche participative les journalistes pour une meilleure adhésion de la population à la vaccination contre la Covid-19, par une parfaite connaissance du vaccin et de son innocuité.
A l'ouverture de cet atelier, le jeudi 1 juillet 2021, M. Traoré Mamadou, journaliste scientifique-Rédacteur en chef d’AIP, et président de MSD, a indiqué qu’il est important pour les journalistes scientifiques de s'engager à la promotion de la santé, du respect de l’environnement et l’écologie.
Nous avons estimé face aux rumeurs sur la vaccination, « il était important d’établir un pont entre la recherche et l’information », a confié M. Traoré, exhortant chaque journaliste à prendre ses responsabilités en accompagnant les acteurs nationaux et internationaux dans la campagne de vaccination contre la Covid-19.
«C’est une maladie très grave et dangereuse. Prions pour que les variantes de cette pandémie ne soient pas en Côte d’Ivoire. Pour cela, il faut que les journalistes jouent leur rôle. Qu'il s'agisse du journaliste professionnel, du bloggeur, l’animateur et même les chercheurs », a-t-il souligné, remerciant ses partenaires Breakthough Action et son bailleur l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (CMU) et l’Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI).
Williams Bénié, conseiller technique au centre des programmes de communication de l’université Johns Hopkins sur le projet Breakthough Action, a expliqué que ce programme a débuté en 2017 et prend fin en 2022. Cet engagement dans la lutte contre la Covid fait partie de ses quatre programmes et s’inscrit dans celui de la prévention contre la détection et la réponse contre les maladies à potentiel épidémique. " Notre projet s’exécute dans le cadre d’une approche qu’on appelle One heath Santé qui fédère les efforts des ministères de la Santé, de l’Environnement, de l’Économie, la Défense et l’Intérieur etc.", a expliqué M. Bénié. Le projet apporte donc son appui au renforcement des capacités du réseau des journalistes scientifiques dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
Le formateur Dr Jonas Manhan, spécialiste en santé publique, a instruit les journalistes sur les informations utiles qu’il faut savoir à propos d'un vaccin. Pour lui, le vaccin est un moyen simple, sûr efficace de se protéger des maladies dangereuses, avant d’être en contact avec les affections; parce qu’il stimule le système immunitaire pour créer les anticorps de la même manière.
Il a encouragé les journalistes, pour ceux qui hésitent encore, à se faire vacciner. « Je vous en prie, allez-y vous faire vacciner, vous ne risquez rien. Il y a assez de vaccins pour tout le monde », a-t-il exhorté.
C’est pourquoi, il a insisté pour que les journalistes fassent la « promotion de la vaccination qui va permettre de protéger la population ivoirienne », car les vaccins sont à titre préventifs. Les effets secondaires comme peu de fièvre, la douleur ou rougeur au point d’injection sont sans conséquences sérieuses, a-t-il précisé.
« Le vaccin est important pour soi-même et pour la communauté », a soutenu le Dr Manhan. Pour qui, il ne faut pas se fier aux rumeurs, car elles tuent plus que la maladie. Avant d’ajouter que « tous les quatre vaccins homologués par l’OMS, à savoir AstraZeneca, Pfizer, Moderna, et Johnson&Johnson sont bons.
La vision du gouvernement, a-t-il poursuivi, est d’atteindre « une immunité collective » comme le souhaite l’OMS.
Rappelons que la campagne de vaccination contre la Covid-19 a débuté en Côte d’Ivoire en mars 2021. A ce jour, ce sont 742 338 personnelles vaccinées à la date du 24 juin 2021 dont 75 666 qui ont reçu leur deuxième dose. Le pays compte 48 305 cas contre 47 834 guéris et 313 décès à la date du 30 juin 2021. Il faut garder en esprit les mesures barrières contre la maladie, à savoir la distanciation sociale, le lavage regulier des mains, l'utilisation du gel main, le port de masque et le dépistage etc.
Auteur: Daniel Coulibaly