Côte d’Ivoire: Henriette Dagri Diabaté, pourquoi pas ?

En 2016, les élections présidentielles américaines ont donné lieu aux spéculations de tout genre sur une probable arrivée d’une dame à la Maison Blanche. La candidate des démocrates, Hallary Clinton. Si certains américains ont douté de sa capacité à occuper la Maison ovale, d’autres avaient placé leur confiance en elle. Seulement voilà, elle n’a gagné que dans les votes populaires, quand son adversaire Donald Trump remportait le scrutin grâce aux votes des grands électeurs. Si Mme Clinton avait réussi, ça aurait été une première pour les Etats-Unis. Une femme à la tête de la grande puissance du monde.

Mais le cas, Hilarry Clinton n'aurait pas été un fait isolé. Car déjà à travers le monde des femmes ont été à la tête de leur pays ou continuent d’assurer la fonction présidentielle. On peut citer l’argentine avec l’ex-présidente Cristina Kirchner, Theresa May(Premier ministre /Angleterre), Dilma Roussef, ex-présidente (Brésil), Angela Merkel(Premier ministre/Allemagne), la présidente Kolinda Grabar-Kitarovic(la Croatie),Tsai Ing-wen, présidente de la République de Chine...

Du côte de l’Afrique, nous avons l’ex-présidente Johnson Ellen Sirleaf(Libéria), l’ex-présidente de la Centrafrique, Catherine Zamba-Panza, Ameenah Gurib-Fakim, ex-présidente de l’île Maurice, Joyce Banda, ex-première femme Vice-présidente puis présidente du Malawi, la présidente -Work Zewde(Ethiopie)…

La Côte d’Ivoire pourrait faire cette expérience en confiant sa destinée à une femme. Une première n’est pas coutume. En effet, depuis notre indépendance les hommes ont toujours occupé le palais présidentiel, sans faire de la place aux femmes. Les quelques rares femmes qui se sont présentées aux différentes présidentielles sont toujours arrivées loin et très loin même derrière les hommes. D’Houphouët à Ouattara en passant par Bédié, Gbagbo, ça toujours été ainsi. Aucune femme n’a pu jusqu’à présent accéder à la magistrature suprême. Or notre pays dispose bien des femmes politiques capables de faire comme les hommes ou mieux qu’eux.

Parmi celles-ci, l’une pourrait bien prendre la tête de notre chère Côte d’Ivoire. Henriette Dagri Diabaté, ex-présidente du RDR et actuelle grande Chancelière, se distingue par ses prises de position, décision, déclaration, etc. et surtout son sens d’humilité et d’écoute.

Qu’on le veuille ou pas, cette militante de premières heures du RDR (avant d’être RHDP), incarne la sagesse, la rigueur, la responsabilité et le patriotisme. Des femmes politiques engagées comme Jacqueline Oble, Simone Gbagbo, Henriette Lagou…, Mme Dagri Diabaté a bien des dispositions présidentielles.

A 84 ans Henriette a fait preuve de maturé. Et ce, à plusieurs reprises. Quand certaines de ses sœurs étaient dans la dérive verbale avec les injures du genre « Ibiekissê », elle a su clamer le jeu. Sa sortie a été salutaire.

«Nous avons, hélas, entendu ces derniers jours des propos d’une violence inouïe. Je n’en dirais pas plus. A tous ceux que ces paroles ont blessé en tant que mère je demande pardon. Pour tous ceux qui ont tenu des propos qui font souffrir, en tant que responsable, je demande pardon », avait-elle déclaré, rapporté par plusieurs sources.

Qui est Henriette Diabaté ?

Henriette Diabaté est née le 13 mars 1935 à Bingerville. Elle est la présidente du Rassemblement des républicains(RDR) depuis 2017 avant le RHDP. Elle a fait son cycle primaire, respectivement à Soubré, Dimbokro et Gagnoa où elle obtient son Certificat d’Etudes Primaires. Elle fréquente ensuite le Collège Moderne des Jeunes Filles de Bingerville et acquiert le BEPC. Quelques années plus tard au Sénégal, à l’Ecole Normale des Jeunes Filles, elle réussit la première partie du baccalauréat. Elle brigue définitivement ce diplôme au Lycée Classique de Cocody3. Elle est professeur d'histoire de 1965 à 1995 et elle fait partie des membres fondateurs du RDR. Elle est la première femme ministre d'Etat et première femme présidente d'institution en Côte d'Ivoire. Professeur d'histoire, elle a occupé le poste de ministre de la culture en 1990, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny et celui de ministre de la justice en 2004, sous la présidence de Laurent Gbagbo. Elle a été emprisonnée en 1999.

Qu’on ne voit pas en Henriette Diabaté, un membre du RHDP unifié, mais une femme capable de diriger la Côte d’Ivoire.

Si après la mort du Vieux, Bédié, Gbagbo et Ouattara ont pu diriger, il est temps que la Côte d’Ivoire soit dirigée par une femme. Henriette Dagri Diabaté, pourquoi pas ?

 

Daniel Coulibaly

 

Auteur:
LDA Journaliste

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