Côte d’Ivoire-Mutinerie militaire : Les mutins « ex-AS », ce danger qui menace les négociations

Le ministre ivoirien de la Défense, Alain Richard Donwahi se rend vendredi 13 janvier 2017 à Bouaké, en vue de finaliser les modalités de mise en œuvre de l’accord conclu entre les soldats ayant mené une mutinerie les 6 et 7 janvier dernier et le gouvernement. En effet, ces soldats s’étaient à cette occasion soulevés pour réclamer le paiement de primes, la réduction du temps à passer pour changer de grade, et le paiement d’une prime dénommé "prime ECOMOG". Après des négociations menées par le ministre Donwahi avec les soldats révoltés à Bouaké, le chef de l’Etat a accédé à la plupart de leurs revendications, notamment celles relatives aux primes, et à l’amélioration des conditions de vie et de travail.

"Ex-AS"…

Mais voilà que le ministre est attendu dans la deuxième ville ivoirienne qu’un sous-groupe au sein des mutins veut se faire entendre. Il s’agit de quelque 2000 militaires, anciennement considérés comme « Agents de sécurité » (AS), et intégrés officiellement aux forces armées après la mutinerie de 2014. En effet, ces soldats, avant leur intégration formelle, n’étaient ni des démobilisés, ni des militaires reconnus comme tels, mais continuaient d'être dans les rangs de l’armée. Une « injustice » réparée après le soulèvement militaire de 2014. Toutefois, selon l’un d’entre eux en poste à Korhogo, qui s’est confié à La Diplomatique d’Abidjan (LDA, www.ladiplomatiquedabidjan.net), le jeudi 12 janvier 2016, le gouvernement gagnerait à prendre leurs préoccupations au sérieux.

« Nous les ancien AS, on n’a rien eu à part notre intégration dans l’armée en 2014. Or nous savons qu’on avait donné de l’argent pour tous ceux qui étaient là depuis longtemps. La prime, c’était pour tout le monde mais nous, les 2000 anciens AS on a rien eu. Où est passé notre argent ? », se plaint ce soldat ayant gardé l’anonymat, qui reproche aux porte-paroles des mutins de n’avoir pas mentionné le cas des ex-AS lors des discussions avec le ministre de la Défense.

« De cette façon-là, les négociations sont mal parties. Nos porte-paroles n’ont parlé que des 8400 soldats intégrés par l’accord de Ouagadoudou. Or nous aussi, nous sommes 2000 et on ne parle pas de nous. Si le ministre vient à Bouaké et on ne nous prend pas en compte pour les primes, nous n’allons pas accepter. En tout cas nous sommes prêts pour ça », menace-t-il, affirmant parler « au nom de tous les ex-AS ».

Les autorités ivoiriennes gagneraient à régler cette question qui risque de compromettre la paix et la stabilité dans le pays. Surtout à un moment où la Côte d’Ivoire est devenu l’un des pays africains les plus attractifs pour l’investissement privé.  

 

A T 

Auteur:
Armand Tanoh

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