Abidjan, le lundi 11 août 2025(LDA)-Invité le dimanche 10 août 2025, par La Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI) à se prononcer sur les dérives langagières sur les réseaux sociaux, le Procureur de la République près du Tribunal de Première Instance d’Abidjan (TPI), Koné Braman Oumar, a présenté la loi et annoncé des poursuites contre les auteurs des dérives lanigères en cette période électorale.
Selon lui, l’article 19 de la constitution ivoirienne du 16 novembre 2016 adoptée par la Côte d’Ivoire stipule que : « la liberté de pensée et la liberté d’expression, notamment la liberté de conscience, d’opinion philosophique et de conviction religieuse ou de culte sont garanties à tous. Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses idées. Ces libertés s’exercent sous la réserve du respect de la loi, des droits d’autrui, de la sécurité nationale et de l’ordre public. Toute propagande ayant pour but et pour effet de faire prévaloir un groupe social sur un autre ou d’encourager la haine raciale, tribale ou religieuse est interdite ».
De ce qui précède, le procureur de la République souligne que ces libertés d’expression s’exercent sous réserve du respect de la loi ; « Lorsque vous tenez des propos ou vous faites des diffusions de fausses informations, cela doit se faire en harmonie avec la loi. Lorsque vous tenez des propos haineux où diffamatoires, cela doit se faire dans le respect des droits d’autrui, lorsque vous tenez des propos haineux et xénophobes, il faut que cela ne porte pas atteinte à la sécurité nationale, et lorsque vous tenez des discours d’appels à l’insurrection et autres., il faut que cela ne porte pas atteinte à l’ordre public », a-t-il dit.
Avant d’ajouter que le code pénal (qu’il a brandit) a pour objet de réprimer les comportements anti-sociaux. « Le Procureur de la République n’est pas là pour poursuivre pour poursuivre, condamner pour condamner. Il a aussi une mission d’informer, sensibiliser et éduquer », a-t-il précisé.
Il a fait observer que l’on constate depuis quelques temps sur les réseaux sociaux, des dérives langagières de façon grave qui portent atteinte à l’ordre public, à la sécurité nationale et aux droits d’autrui. « Les auteurs de ces propos ou dérives s’expriment en disant que c’est sous le fondement de la liberté d’expression », a-t-il deploré.
Pour illustrer cela, il s’est appuyé sur la marche de l’opposition le 9 août 2025, dans la commune de Yopougon, en disant : « Il y a eu des propos haineux, racistes, xénophobes qui ont été distillés durant tout le parcours de cette marche… avec des expressions comme ‘’Mossi’’, ‘’étranger’’ qui sont extrêmement graves ».
Le procureur Koné Braman est arrivé à la conclusion qu’en tant que Procureur de la République et garant de l’ordre public, il ne pouvait laisser une telle occasion. « Toutes les personnes qui vont être identifiées à travers les différents vidéos, il appartient au procureur de la république de les faire rechercher, les interpeller, les conduire par devant lui et les faire juger et veiller à ce que la peine qui va être prononcée soit exécutée… pour siffler la fin de la récréation de ces dérives langagières qui constituent des troubles à l’ordre public et à la cohésion sociale », a-t-il prevenu.
Cette sortie du Procureur de la République n’est pas du goût de l’opposition qui parle d’un ‘’harcèlement juridique’’. D’ailleurs, l’un des leurs, Steve Beko, secrétaire technique du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et responsable de communication du Front commun PPA-CI-PDCI, a quitté le plateau-télé, en pleine émission débat NCI 360 degré; il y était pour faire le bilan de la marche du samedi 9 août 2025.
Auteur: Eugène Yao