Les Nations Unies ont mis en garde contre la situation sécuritaire “aggravée” dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), compliquée par la résurgence du groupe armé M23.
“Malgré les efforts déployés par le gouvernement congolais pour lutter contre l’insécurité dans l’est de la RDC, la violence des groupes armés a continué de faire payer un lourd tribut à la population civile dans plusieurs territoires des provinces”, a souligné la sous-secrétaire générale des Nations Unies pour l’Afrique, Martha Pobee, lors d’une réunion mardi du Conseil de sécurité.
Elle a relevé que la récente résurgence du Mouvement du 23 Mars (M23) en particulier, et ses actions hostiles contre les forces armées congolaises et les Casques bleus de la MONUSCO au Nord-Kivu, “aggrave une situation déjà sérieuse”, estimant que les agissements de ce groupe “constituent une menace grave pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région”.
Selon elle, l’impact humanitaire des attaques du M23 “est considérable”. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale qu’au 30 mai, au moins 75.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et 11.557 autres ont traversé la frontière avec l’Ouganda.
“Une action urgente est nécessaire pour désamorcer la situation actuelle”, a dit Mme Pobee, jugeant impératif que le Conseil de sécurité “accorde tout son poids aux efforts régionaux en cours pour désamorcer la situation et mettre fin une fois pour toutes à l’insurrection du M23”.
Elle a estimé que la poursuite du dialogue entre les gouvernements concernés restait indispensable pour éviter une nouvelle escalade de la violence dans l’est de la RDC, en réitérant l’appel du SG de l’ONU aux groupes armés locaux en RDC à participer, sans conditions préalables, au processus politique, et à tous les groupes armés étrangers de désarmer sans condition et de retourner immédiatement dans leurs pays d’origine respectifs.
De son côté, l’Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs d’Afrique, Huang Xia, a également souligné, par visioconférence, “la situation malheureusement préoccupante dans l’Est de la République démocratique du Congo et ses conséquences régionales”.
“Il y a de cela presque 10 ans, le Mouvement du 23 mars (M23) provoquait, à travers notamment les tristes événements autour de Goma, une crise régionale, exacerbée par les accusations réciproques entre la République démocratique du Congo et ses voisins. Aujourd’hui, l’histoire semble de nouveau tristement se répéter. Si nous devons le regretter, nous devons aussi tout faire pour éviter une nouvelle escalade ; tout faire pour éviter une énième crise aux conséquences humanitaires, sécuritaires et politiques incommensurables dans la région des Grands Lacs”, a-t-il dit.
Le responsable onusien a réitéré son appel à tous les groupes armés dans l’Est de la RDC à renoncer à la violence, à déposer immédiatement leurs armes, et à s’engager résolument dans le processus politique de dialogue de Nairobi, facilité par le Kenya.