Algérie: La répression se durcit

Quelque 7.000 Algériens ont été interpellés pour leurs opinions depuis février 2019, a dénoncé le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), l’un des partis politiques d’opposition les plus influents en Algérie.

“Depuis février 2019, plus de 7.000 personnes ont fait l’objet d’interpellations, 2.500 d’entre elles de poursuites judiciaires et 790 placées sous mandat de dépôt”, a précisé le RCD dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration du 73e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

La même source a relevé que depuis cette date, 300 citoyens, dont des femmes, des avocats, des journalistes, des responsables de partis politiques, collectifs ou associations, des étudiants, “croupissent en prison pour leurs opinions”.

Dressant un bilan sombre de la situation des droits de l’Homme en Algérie, le Rassemblement pour la Culture et la Ddémocratie s’est dit “préoccupé” par les “atteintes massives aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives des Algériens”.

“La Loi fondamentale du pays et les conventions internationales, dûment signées par l’Algérie et qui devraient protéger les citoyens des abus, sont tous les jours foulées aux pieds”, a déploré le parti de Mohcine Belabbas.

Le RCD a regretté également que le pouvoir ait choisi de “gouverner par l’arbitraire, l’instauration de la peur et de la terreur”, “une situation qui a atteint de telles proportions qu’aucune voix discordante, poursuit-il, ne trouve grâce”.

“Militants politiques ou associatifs, activistes pacifiques, journalistes et simples citoyens subissent la traque d’une machine institutionnelle à fabriquer des accusations au mépris du droit”, détaille le RCD, qui estime que “la justice est réduite à un appareil qui assume d’entériner les desiderata des gouvernants du moment”.

Pour le RCD, la situation s’est compliquée depuis la mise en place des nouveaux dispositifs de loi.

“La criminalisation de l’expression d’une simple opinion de l’activité politique pacifique est désormais affublée d’une prétendue base légale et ce, à travers les dispositions liberticides de la dernière modification de l’article 87 bis du code pénal en date du 8 juin 2021 et du décret exécutif du 7 octobre 2021 fixant les modalités d’inscription et de radiation de la liste nationale des personnes et entités terroristes et des effets qui en découlent”, a t-il expliqué.

D’après le RCD, le recul en matière des droits de l’Homme ne s’arrête pas uniquement aux libertés politiques et d’expression puisque au plan des droits socio-économiques, le chômage massif, la perte vertigineuse du pouvoir d’achat des salariés, la dégradation des services publics et la misère qui s’installe “plongent les populations dans l’angoisse”.

Dans ce sens, le parti a appelé les autorités algériennes de stopper “la campagne d’arrestations, de systématisation de la détention provisoire et de poursuites judiciaires à l’encontre de citoyennes et de citoyens en raison de leurs opinions ou de leurs activités politiques pacifiques”.

hn

 
 
Auteur:
LDA Journaliste

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