Le Bélarus a fait l’objet lundi d’une pression accrue de l’ONU qui a demandé une enquête sur les allégations de torture des militants de l’opposition tandis que le Conseil des droits de l’Homme a décidé d’organiser un débat d’urgence.
“Compte tenu de leur ampleur et de leur nombre, toutes les allégations de torture et d’autres formes de mauvais traitements par les forces de sécurité devraient être documentées et faire l’objet d’une enquête, afin de traduire les auteurs en justice”, a déclaré la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Michele Bachelet.
“Nous continuons de recevoir des rapports alarmants sur la répression violente et continue des manifestations pacifiques”, a ajouté l’ancienne présidente du Chili, à l’ouverture de la 45e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.
Un peu plus tôt, le Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU s’est prononcé à une très large majorité (25 pour, 2 contre et 20 abstentions) en faveur de la tenue d’une réunion d’urgence vendredi sur la situation au Bélarus.
Dans une lettre écrite au nom de l’Union européenne, l’ambassadeur allemand auprès des Nations unies à Genève, Michael von Ungern-Sternberg, avait demandé la semaine dernière au CDH d’organiser ce débat urgent.
“Les raisons de cette demande sont claires : il y a eu une forte détérioration de la situation des droits de l’homme. (…) Le CDH ne doit pas rester silencieux sur cette question”, a-t-il déclaré lundi devant le Conseil.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, fait face à un mouvement de contestation inédit depuis l’élection du 9 août, qui l’a donné gagnant avec 80% des suffrages et que l’opposition dénonce comme frauduleuse.
Des milliers de personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement et les accusations de torture de prisonniers se sont multipliées.
Le débat urgent sur le Bélarus sera le sixième depuis le lancement du CDH en 2006. Les précédents débats urgents portaient sur l’intervention israélienne contre la flottille d’aide à Gaza (juin 2010), la Syrie (en mars 2012 et mai 2013), la région syrienne de la Ghouta orientale (mars 2018) et le racisme et les violences policières après la mort de George Floyd aux Etats-Unis (juin 2020).
hn