L'ancien chef du service de renseignements burundais (SNP), le général Godefroid Nyombare, a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza, après près de trois semaines de soulèvement populaire contre sa volonté de briguer un 3ème mandat.
L’annonce a été faite au moment où le président du Burundi est en déplacement à Dar es Salaam (Tanzanie), pour un sommet consacré à cette crise politique dans son pays.
"Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous", a annoncé, sur les ondes de la radio privée Insaganiro, le général Nyombare, limogé en février par le chef de l'Etat pour lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses adversaires politiques.
Le militaire haut gradé qui s'exprimait depuis une caserne de Bujumbura, flanqué d'au moins trois généraux, a ajouté qu'il parlait au nom de plusieurs officiers de l'armée et de la police nationale.
Après avoir annoncé la destitution du président, le général Niyombaré a annoncé la mise en place d'un "comité de rétablissement de la concorde nationale". Il a dit vouloir former un gouvernement de transition en travaillant avec la société civile.
Des soldats ont parallèlement pris position autour du bâtiment de la radiotélévision publique à Bujumbura, en en interdisant l'accès. Des nombreux coups de feu sont tirés, rapportent des témoins.
En réaction, le service de presse de la présidence burundaise a rejeté ces déclarations, évoquant "une farce" et affirmant que Nkurunziza était toujours président.
Depuis le début des manifestations, il y a 18 jours (26 avril), une vingtaine de personnes ont été tuées. La candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza lors de l'élection du mois prochain a provoqué une crise politique sanglante.
Les opposants jugent inconstitutionnelle sa candidature car la constitution burundaise prévoit que le chef de l'Etat ne peut accomplir que deux mandats. Pierre Nkurunziza, président depuis 2005, avait remporté les élections de 2010. Sa candidature a été toutefois validée le 05 mai par la Cour constitutionnelle.
Source : AIP
Auteur: Armand Tanoh