Forum UE-Afrique sur l’investissement vert : des vastes possibilités pour Afrique

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a déclaré que le continent africain offrait de vastes opportunités en termes de croissance verte, apportant ainsi un message d’optimisme lors du Forum Union européenne-Afrique sur les investissements verts organisé le 23 avril à l’initiative du Portugal et de la Banque européenne d’investissement.

« L’Afrique est un marché énorme qui offre des possibilités incroyables. Le processus de reprise économique offre de vastes possibilités. La reprise doit être verte, elle doit stimuler et renforcer la résilience au changement climatique et les investissements verts », a déclaré le président Adesina.

Ce forum organisé en visioconférence par le Portugal et la Banque européenne d’investissement visait à mobiliser des capitaux privés et publics en faveur de la transition verte en Afrique. Il a réuni des responsables gouvernementaux, des acteurs du secteur privé et des représentants d’institutions financières internationales et de développement, de la société civile et du monde universitaire.

Dans une allocution préenregistrée, le président de la Banque africaine de développement a cité l’énergie, l’agriculture et les infrastructures comme domaines clés présentant des possibilités d’investissement dans le cadre d’un relèvement post-Covid-19 en Afrique. « Avec d’abondantes ressources en énergie solaire, éolienne, hydraulique et géothermique, la transition énergétique de l’Afrique présente, à elle seule, un potentiel d’investissement de 100 milliards de dollars américains par an, a souligné Akinwumi A. Adesina. L’agriculture offre des possibilités d’investissements considérables dans des cultures adaptées au changement climatique permettant de bâtir des systèmes alimentaires plus résilients. Les infrastructures résilientes au changement climatique offrent un potentiel d’investissement compris entre 130 et 170 milliards de dollars. »

Selon les autres intervenants au forum, il est nécessaire de reconstruire « plus vert » de façon collective. Certains ont salué l’engagement du président américain Joe Biden lors du Sommet des dirigeants sur le climat de réduire, d’ici à 2030, les émissions de carbone des États-Unis de 50 à 52 % par rapport à leur niveau de 2005.

« Nous devons faire participer tout le monde », a insisté la commissaire de l’Union africaine pour l’Économie rurale et l’Agriculture, Josefa Sako, appelant à une transition équitable tenant compte de la « responsabilité historique » des pays développés dans le changement climatique. « Les mesures prises ne doivent pas plonger les populations vulnérables dans une plus grande pauvreté », a-t-elle plaidé.

Le président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, a estimé que les partenariats constitués pour faire face à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 devaient désormais être utilisés pour la lutte contre le changement climatique. « L’Afrique est peut-être le continent le plus vulnérable aux effets immédiats du changement climatique, mais aussi celui où sont notées certaines des plus faibles émissions de gaz à effet de serre par habitant. C’est également le continent où les erreurs commises ailleurs peuvent être évitées. L’Afrique peut investir dans des technologies innovantes et faire les bons choix pour un avenir durable et inclusif. »

Dans un message préenregistré, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a estimé que cette rencontre était l’occasion de renforcer les partenariats et de stimuler les investissements en Afrique au bénéfice de tous. « Je vois des programmes converger vers le financement d’une transition verte et d’une plus grande résilience. Les pays d’Afrique sont en train de développer rapidement des sources d’énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne », a-t-il relevé.

Rappelant que le changement climatique représente un défi gigantesque pour l’Afrique, le président Adesina a appelé les investisseurs à saisir de toute urgence les opportunités qu’il offre, dont la valeur s’élèvera à 3 000 milliards de dollars d’ici à 2030. « La Banque africaine de développement est à l’avant-garde des investissements dans l’adaptation au changement climatique, a-t-il affirmé, mais plus de 70 % des financements nécessaires devront provenir du secteur privé pour compléter les investissements publics. »

« Le secteur privé, en particulier les petites et moyennes entreprises, joue un rôle essentiel dans l’atténuation des effets du changement climatique et la mise en œuvre de méthodes d’adaptation. Cela nécessite des approches innovantes pour attirer et orienter les flux financiers vers un développement à faible émission de carbone et résilient au changement climatique », a poursuivi Akinwumi A. Adesina.

« Une Afrique plus verte doit également s’appuyer sur l’économie circulaire, dans laquelle les déchets peuvent être recyclés pour créer de la richesse. Par exemple, une nouvelle usine de recyclage de plastique au Ghana a déjà créé 2 300 emplois verts tandis que la conversion des déchets alimentaires en engrais organiques augmentera la circularité des systèmes alimentaires », a-t-il cité en exemple.

Saluant le plan d’investissement extérieur de la Commission européenne, le président Adesina a déclaré que la Banque africaine de développement attendait avec intérêt l’établissement d’un partenariat solide avec la Commission afin de disposer de plus de moyens dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’UE avec l’Afrique.

« L’Afrique est déjà verte. L’Afrique a simplement besoin de devenir encore plus verte. Ce qu’il faut à présent, c’est davantage de financements pour soutenir la croissance verte de l’Afrique. Pensez aux formidables possibilités d’investissement vert qui se présentent aujourd’hui et aux nombreuses autres qui apparaîtront à l’avenir. Pensez différemment, pensez Afrique », a-t-il plaidé avec force.

ng

Auteur:
LDA Journaliste

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