Editorial : Côte d’Ivoire... J'ai PEUR!

(Texte déjà publié en 2009 sur mon blog mais actualisé pour la circonstance)

 

Ils voient rien, ces ivoiriens ! Et pourtant, l'horizon inquiète. En tout cas, les signes du temps ne m'annoncent pas une simple pluie. Mais plutôt une tornade. Mon pays, une fois de plus, m'inquiète. Ne voit-on pas ce qui ce passe ? Ce qui se profile ? Ce qui risque d'arriver ? Ce qui arrivera, certainement ? Moi je vois et je ne puis me taire face à un tel danger aussi visible que la statue de la liberté, mais que tout le mon feint de ne pas voir. Je ne veux alarmer personne, car vos larmes, ce n'est pas ce qui m'intéresse. Encore moins créer une polémique inutile. Tout le monde sait, tout le monde se tait. Nous allons encore, inexorablement vers un autre cycle de violences, où, malheureusement, les pauvres vont encore compter leurs morts, tandis que les vrais commanditaires, éternels privilégiés devant l'histoire, se mettront à l'abri, pour mieux profiter des retombées de notre sang versé.

Le sentiment qui jalonne mon cœur n'est que crainte de demain : La Fédération estudiantine et scolaire (FESCI), est de retour sur les campus et dans les écoles. La violence aussi, avec la bénédiction des bien-aimés commanditaires. Plusieurs établissement saccagés (Ferkessédougou, Issia, etc), des administrations pillés, etc. ;  Dans le Sud-ouest du pays, des bandes armées, incontrôlées et (peut-être) incontrôlable basées au Libéria, sévissent. Et nous y assistons depuis quelques mois à des enlèvements récurrents de personnes qui sont emmenées on ne sait où ? Cette semaine encore, il faut craindre de nouvelles violences. Le doute continu de planer sur nos têtes et le danger est imminent. On joue avec le feu en Côte d'Ivoire.

D'un coté, on n’a que la prochaine élection présidentielle en ligne de mire, sans trop se soucier de la capacité de nuisance de ceux de l’autre côté qu’on croît juste ramollir avec une baïonnette.  On ne voit pas ce qui se mijote dans les maquis autour d’une bouteille de bière, dans la broussaille. Il faut baisser la tension en baissant la pression.

Mon but n'est pas d'accuser des politiques, mais d'attirer l'attention de tous sur la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Par amour pour ma patrie, j'appelle chacun et chacune à la retenue, et à se rappeler que nous venons de loin.

Moi je refuse de me taire. Pour ne pas qu'on m'accuse de m'être tu quand il aurait fallu parler. Puisque je sais qu'on dira encore que j'ai parlé mais sans insister, alors, j'insiste. Ils diront, malgré tout, j'en suis sûr, que j'ai insisté sans persister, alors je persiste. Quoi ? J'ai persisté sans réitérer mes craintes ? Bon, je réitère mes craintes pour la situation en Côte d'Ivoire. Tout peut conduire à la catastrophe : Une mauvaise gestion du dossier des frondeurs du FPI incarcérés, une négligence du pouvoir nocif de la FESCI (dont bien d’ivoiriens s’expliquent encore mal l’existence), un manque de vigilance sur tout ces mouvements bizarres dans le Sud-ouest, bref, la moindre étincelle suffit réveiller les vieux démons.

Autant que tous, j'aime ma patrie. Mais dois-je pour autant rester muet quand notre métropole, devenue une véritable nécropole la décennie écoulée, doit encore prêter son dos comme champs de bataille fratricide ? Moi, j’ai opté pour la marche vers l’émergence économique, culturelle, intellectuelle et politique da mon pays. Qui ne saurait advenir sans paix et stabilité.

A la prochaine !

Une chronique de Traoré Ahmed Bob

Auteur:
Armand Tanoh

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN