Nouvelles formes de criminalité : Pour lutter contre, Alexandra Heldt préconise une collaboration régionale et internationale...

La 8ème session internationale de formation en droit international des droits de l’homme s’est ouverte lundi 27 juin 2024, à Abidjan. Organisée par la Fondation Friedrich Naumann en collaboration avec la Fondation René Cassin et le Conseil national des droits de l’homme-CNDH, elle se tient sous la thématique centrale : « Droits de l’homme et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité ».

A l’occasion, Mme Alexandra Heldt, Directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich, a trouvé utile cette formation qui répond à un besoin urgent de s'attaquer aux nouvelles formes de criminalité. Lesquelles formes menacent la stabilité et le développement de l'Afrique en particulier la Côte d'Ivoire, qui se présente comme un point de transit et de destination pour ces réseaux criminels contre lesquels le pays doit faire face. C’est pourquoi, elle a préconisé une collaboration régionale et internationale pour adresser efficacement les enjeux transnationaux. Avant d’inviter les uns et les autres à s’engager résolument dans cette lutte, afin de créer un avenir où les droits de l’homme sont respectés et protégés, et où la criminalité organisée n’a pas sa place.

Ameline Tison, chargée de programmes de la Fondation René Cassin, a noté que, dans le contexte actuel, prendre part à une session de formation en droits humains et surtout dans la lutte contre les nouvelles formes de criminalité est essentiel. Car, cette problématique contemporaine doit faire l’objet d’une attention particulière des gouvernants, parce qu’elle s'internationalise et se complexifie. 

Namizata Sangaré du Conseil National des Droits de l’Homme a souhaité une réponse efficace à ce phénomène. « Nous devons trouver ensemble les voies et moyens de protéger les populations et les victimes de ces formes de criminalité. Cela passe par la formation de haut niveau, comme la présente session qui mettra un accent particulier sur la prévention et la nécessité de disposer de cadres législatifs et des politiques publiques robustes, adaptés à la réponse politique », a exprimé la présidente du CNDH.  

Pour Mme Kouamé Aissata, la Représentante du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, cette session à Abidjan fait montre de l’engagement du gouvernement ivoirien et de toutes les parties prenantes à œuvrer pour renforcer la sécurité, en apportant une réponse adéquate à ces nouvelles formes de criminalité. « (…) Au regard de l’actualité, la Côte d’Ivoire à l’instar des pays du monde est confrontée à des défis majeurs de ces différentes formes émergentes de criminalité, constituant un obstacle de taille à la stabilité nationale, régionale et à la croissance économique », a-t-elle ajouté.

Dr Didier N’Guessan, représentant le Dr Komoin François, président de la Cour d’appel du commerce d’Abidjan, et président de l’Université des Lagunes, s’est réjoui de ce que son établissement accueille les 6 jours de cette session de formation délocalisée à Abidjan.

De son côté, le président de la Haute Autorité pour la Bonne gouvernance et parrain de la cérémonie, Épiphane Zoro, a fait une communication sur les nouvelles formes de criminalité. Il a indiqué que la criminalité organisée est un fléau mondial dont l’influence attaque les fondements des droits humains, menaçant le droit à la vie, la sécurité et les libertés fondamentales des individus. Elle se présente sous la forme de trafic de drogue, d’arme et d’êtres humains, la corruption, la cybercriminalité, le blanchiment d'Argent etc. Selon lui, les activités criminelles organisées génèrent environ 870 milliards de dollars par an, soit plus de 524 milliards FCFA, correspondant à 1,5 % du PIB mondial. Les conséquences sont dévastatrices et touchent à la fois la sécurité et droits des personnes que le développement économique de nos Etats. En Côte d’Ivoire, toujours selon Epiphane Zoro, un rapport de l'ONUDC soutient qu’environ 70 % des victimes identifiées sont des femmes et des filles, souvent exploitées sexuellement. Et l’indice 2021 du crime organisé du projet ENACT a attribué un score 6, 02 à notre pays. Face aux crimes organisés, M. Zoro a souligné la nécessité de mettre en place des stratégies efficaces pour lutter contre ce fléau. «(...) Cette lutte implique des défis complexes qui exigent une action concertée à tous les niveaux. Cela fait appel à la prévention, la répression, au renforcement des institutions et à la sensibilisation et formation des parties prenantes. », a-t-il expliqué, précisant que notre pays a ratifié de nombreux instruments internationaux, notamment le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. 

Une centaine d’auditeurs venus de 12 pays (la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina-Faso, la Guinée, le Mali, le Niger, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Soudan du Sud, le Congo-Brazzaville, la Centrafrique, le Tchad etc) participent à cette session jusqu’au 1 juin 2024 à l’université des Lagunes. Parmi eux, des magistrats, des commissaires de Police, des étudiants, des guides religieux, la société civile, des Avocats, le Corps préfectorale, des Forces de Défense et Sécurité, des Militants des droits de l’homme, Etc. Une douzaine de thématiques seront abordées, à savoir le système africain de protection des droits de l’homme, la lutte contre les nouvelles formes de criminalité économique, protection de l’enfance, le Système international de protection des droits de l’homme, les criminalités transfrontalières, lutte contre la traite des êtres humains, Cybercriminalité, etc. 50 heures de cours seront données par douze (12) experts internationaux. A la fin, un certificat sera remis aux plus méritants, ayant obtenu au moins la note de 12/20.

La leçon de clôture sera dite par le Commissaire du gouvernement le samedi prochain au siège du CNDH, situé à Cocody Deux-Plateaux Vallons.  

Les partenaires d’appui de cette 8ème session sont : le Centre International pour le Développement du Droit/ Université des Lagunes, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Ambassade de France en Côte d’Ivoire, l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Daniel Coulibaly

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