Côte d’Ivoire-Ecologie : Et le Zoo d’Abidjan renaît ! (Reportage)

Ayant longtemps végété dans l’oubli et l’abandon, aggravés par les effets de la crise post-électorale, en 2011, le Zoo d’Abidjan commence petitement de renaître de ses cendres, grâce aux pouvoirs publics, à la coopération internationale et à de bonnes volontés.

Situé dans la banlieue-nord d’Abidjan, presque proche de la garnison de gendarmerie d’Agban, il est à équidistance des communes d’Abobo et d’Adjamé, théâtre de violents combats.

En visite sur les lieux, le 24 mars, nous sommes surpris d’y voir des garnements, dans une joie indescriptible, venus découvrir le parc. Tandis que l’on aperçoit un groupe d’élèves, regroupés autour de leur encadreur de circonstance, d’autres, surexcités, gambadent dans le périmètre.

Espiègles et, d’une innocence compréhensible pour leur âge, ces enfants courent dans tous les sens, et se déplacent de cages en cages, d’enclos en enclos, sans redouter quelque danger éventuel. Ils sont ivres de bonheur, et dégagent la joie de vivre que seul peut procurer un environnement écologique bien intégré.

Les adolescents constituent près de 60% de visiteurs

Mercredi, samedi et dimanche sont en effet les jours de grande affluence, révèle le maître des céans, Dr Kané Samouka, qui dirige l’installation depuis bientôt trois ans, et les enfants constituent environ 60% des masses- visiteurs du Zoo. Ils proviennent, pour la plupart, des communes d’Abobo, Adjamé, Yopougon et Attécoubé, indique-t-il.

La rénovation du Zoo fait le bonheur des nombreux visiteurs, en particulier les tout-petits, a-t-on constaté. « Je suis venu avec ma grande sœur ; on a vu des lions, des crocodiles, des serpents, des chimpanzés, et plein d’autres animaux!», s’est enthousiasmée, transie de bonheur, Nadège Konan, une fillette de huit ans.

S’il y a bien un site où l’on rencontre foule, c’est bien celui abritant l’ « Eléphant CAN », un éléphant-symbole, qui a vu le jour durant l’épopée de la Coupe d’Afrique des Nations de football de 1992, qui s’est déroulée au Sénégal.

Les guides eux aussi ont commencé à avoir un calendrier très chargé. Pour s’attacher les services d’un guide, l’on indique qu’il faut débourser la somme de 1000 FCFA : « J’ai a eu un après-midi très chargé, aujourd’hui ; nous avons reçu 800 élèves, et l’on a dû former plusieurs groupes pour mieux les encadrer », a fait observer l’un des guides. Cependant lors des visites, les visiteurs sont appelés à bien se comporter. Et surtout à éviter de donner à manger aux animaux. Selon le directeur, deux chimpanzés, affectés de tuberculose, contractés par des aliments que des visiteurs leur auraient donnés, ont été euthanasiés.

Décimé et en pleine reconstruction

« C’est durant la crise post-électorale que le Zoo a perdu ses derniers lions, et l’on peut dire, aujourd’hui, que le Zoo revient de loin », signale son directeur, qui a tenu à saluer l’action des soigneurs qui, selon lui, se sont sacrifiés pour assurer la sécurité à ces animaux.

Trois lions, un mâle et deux femelles, qui ont pu être acquis, ont accouché de quatre lionceaux. A ceux-ci, s’ajoutent un léopard et quatre zèbres dont trois sont hélas morts d’intoxication alimentaire. Ces animaux ont tous été importés de l’Afrique du Sud.

Instrument de civilisation écologique, le Zoo d’Abidjan a ainsi déjà bénéficié de la part du gouvernement ivoirien, en 2013 et 2014, une enveloppe de 613 millions FCFA affectée à sa restauration et au renouvellement de l’effectif des espèces.

Des pensionnaires, somme toute

De 28 millions alloués, annuellement, aux dépenses d’intendance, notamment la nourriture des animaux, la cagnotte est passée à 96 millions en  2016. Selon la directive édictée, les carnivores, par exemple, consommeraient, pour chaque individu, 800 kg de viande le mois.

« Ces animaux doivent être perçus comme des pensionnaires ; et l’on ne doit pas se dire que ce sont des animaux, donc le minimum est nécessaire pour eux, non ! Si nous voulons dépenser moins en soins vétérinaires et préserver leur santé, il nous faut alors bien les nourrir », fait-il savoir.

Pour le moins qu’on puisse dire, c’est que le Zoo d’Abidjan, sous la houlette du Dr Kane est en train de faire sa mue, et disposera, bientôt, d’un centre éducatif pour enfants-visiteurs au sein duquel des films sur la vie des espèces seront projetés, ainsi que des aquariums pour animaux marins.

D’autres projets, avec les commodités appropriées, sont en vue pour renforcer et accroître la visibilité du Zoo, soulignent les responsables, qui annoncent la création d’un zoo pour Enfant.

Un reportage de l'AIP

Auteur:
Armand Tanoh

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