Les fonctionnaires et agents de l’Etat ivoiriens étaient censés reprendre, dès ce lundi 23 janvier 2017, le travail, après deux semaines de grève. Leurs principaux groupement syndicaux, dont la Plateforme des professionnels du secteur public de Côte d’Ivoire et L’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire, avaient annoncé, dimanche 22 janvier, la reprise du travail pour le lendemain, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, avec lequel, pour le compte du gouvernement, un accord a été conclu pour poursuivre les négociations sur les points restant en suspens.
Mais plusieurs services publics parcourus ce lundi par des équipes de La Diplomatique d’Abidjan, notamment des établissements scolaires (primaires et secondaires) comme lycée municipal de Yopougon (Abidjan), le Lycée Abdoulaye Fadiga de Touba sont restés fermés. Idem pour les services administratifs tels que les préfectures et les directions régionales des ministères. Au Plateau, quartier administratifs et des affaires d’Abidjan, c’est un désert constaté à la cité administrative où la plupart des fonctionnaires n’a pas répondu. « Il ne faut pas s’alarmer. Je crois que c’est parce que la levée du mot d’ordre de grève est intervenue très tard dans la nuit. Donc nos agents n’ont certainement pas vu l’élément à la télé, ce qui explique qu’ils ne sont pas à leurs poste », justifie un directeur rencontré au ministère de la construction à la tour D.
Mais du côté des syndicalistes, des responsables de base dénoncent une volonté du gouvernement de forcer la main à leurs leaders. « C’est à l’AG (Assemblée générale) que nous avons reconduit la grève, et c’est seulement l’AG qui peut lever le ce mot d’ordre. En dehors de cette forme, ne n’obéissons à aucune autre consigne », lance pour sa part un syndicaliste du même ministère.
A Touba, des élèves ont manifesté ce lundi devant la préfecture, appelant le gouvernement à faire en sorte qu’il n’y ait pas d’année blanche cette année.
Jeudi et vendredi derniers, un accord a été obtenu sur quatre des six points figurant au cahier de revendications ayant fait l’objet de la grève, notamment le retrait de l’ordonnance N°2012-303 du 04 avril 2012, portant organisation des régimes de pensions gérés par la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE).
Les deux autres points, selon le porte-parole de ce syndicat, devront être discutés lors du prochain forum social, prévu le 23 février. A cet égard, il appelle à la reprise totale pour donner toutes ses chances à la poursuite des négociations avec le gouvernement.
Dans la même foulée, un groupement de corps constitués, comprenant comités de gestion de l’école, chefs traditionnels, guides religieux et parents d’élèves, a, à son tour, appelé à la reprise des cours dans l’enseignement, afin de sauver l’école du spectre d’une année blanche qui se profilait, à l’horizon.
Samedi, ces organisations ont tenu des assemblées générales avec l’ensemble de leurs membres afin de se prononcer sur la question.
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Auteur: Armand Tanoh