La sécheresse constitue un moment de regain d’activités pour les puisatiers, en provenance pour la plupart du Mali, car ils sont beaucoup sollicités par les populations, afin de faire face à la pénurie d’eau due à l’assèchement des puits, a constaté l’AIP à Ferkessédougou.
« Nous sommes venus du Mali pour creuser des puits et permettre à ceux qui sollicitent nos services d’avoir de l’eau en cette période de pénurie, » a fait savoir M. Minna Koulibaly, un puisatier.
Ils sont des agriculteurs dans leur pays d’origine. Ils viennent à Ferké, chaque année, en saison sèche où ils travaillent comme puisatiers et retournent au pays pendant la saison pluvieuse pour s’adonner à l’agriculture.
Il se trouve cependant que ces derniers n’arrivent pas toujours à satisfaire leurs clients malgré leur bonne volonté, car disent-ils, l’assèchement des puits est particulièrement drastique cette année. « Cela fait trois ans que je viens creuser les puits mais cette année, ce n’est pas facile d’avoir l’eau. Les puits qui résistaient avant sont tous éprouvés cette année. Pour des puits de dix mètres de profondeur, nous creusons encore jusqu’à deux mètres sans être satisfaits », a dit M. Koulibaly
« D’autres personnes nous sollicitent pour leur créer de nouveaux puits de 20 m de profondeur. Parfois, nous creusons sans rien trouver. Mécontents du service, certains abandonnent le projet sans nous rémunérer, d’autres, plus audacieux, nous font changer d’endroit, jusqu’à ce qu’on trouve enfin de l’eau mais la qualité reste à désirer » a fait savoir Ali Koulibaly, un autre puisatier.
Pour les puisatiers, il est temps de faire comme au Mali pour régler définitivement le manque d’eau en période de sécheresse. « Nous y avons de très grands puits d’une quarantaine de mètres de profondeur et de deux mètres de diamètre. L’eau est tirée par des ânes depuis le puits. Depuis que ces puits existent, nous n’avons plus de problème d’eau chez nous au pays », a relaté Ali Koulibaly.
Pour M. Minna Koulibaly qui connait bien les puits des quartiers de Ferké touchés par la pénurie d’eau, les propriétaires doivent entretenir leurs puits avant la saison sèche pour parer au manque d’eau dans cette période. « Nous avons remarqué que des habitants ne font pas l’entretien de leur puits. Ils doivent faire des revêtements intérieurs avec des briques et du ciment sans boucher le fond. Beaucoup d’entre eux ne le font pas, ce qui cause des éboulements de l’intérieur d’où leur assèchement en saison sèche », a-t-il expliqué.
« Nous retournons au Mali, dès la fin de la saison sèche pour y cultiver le mil, le sorgho et le riz », a indiqué Ali.
Auteur: Armand Tanoh