Côte d’Ivoire/Mortalité maternelle: des acteurs de la santé veulent réduire les décès dans le Lôh-Djiboua

Des acteurs de la santé publique, des responsables administratifs et des représentants d'ONG du district du Lôh-Djiboua ont réfléchi sur les mécanismes pour réduire les décès maternels récurrents dans les hôpitaux de la région, le mardi 23 juillet 2024. A l’initiative de la direction régionale de la santé, appuyée par le partenaire technique AIMAS, cette rencontre a permis de relever les causes de cette mortalité maternelle dans le Lôh-Djiboua et d'apporter des ébauches de solutions.

Selon les statistiques pour le semestre 1 de 2024, la région est à 20 décès maternels. Ce qui place la direction régionale de la santé du Lôh-Djiboua au bas des échelles des 32 régions que compte la Côte d'Ivoire.

Il ressort de ces échanges que plusieurs dysfonctionnement sont à la base des décès maternels. Il s’agit entre autres de l'usage de médicaments traditionnels, des retards dans les références médicales et des insuffisances logistiques, telles que le manque d'ambulances et un personnel qualifié, le mauvais état des routes, le non respect des directives dans le post partum, les insuffisances des intrants (produits sanguins, kit d’accouchement, kit d’anesthésiste et de césarienne) etc. A cela, il faut ajouter les hémorragies, les infections et les complications liées à des avortements à risque, une meilleure préparation et formation continue des prestataires de soins...

Pour Dr Kassi-Georges, directeur régional de la santé, cette rencontre est une chance qui permet de trouver des solutions concrètes à cette situation.

« (…) notre région est mal classée au niveau national. Par rapport aux décès maternels, il fallait qu'on trouve vraiment les causes et chercher les solutions qu'il faut pour réduire ces décès. Nous avons vraiment un très gros problème défectif au niveau de notre plan de référence. Nous n'avons que 2 gynécologues. Avec tout le travail qu'ils font, il ne faut pas que ce soit sali par des décès. Ils ne sont que 2, avec plus de 575 interventions. », a déclaré Dr Kassi-Georges, visiblement très affecté.

M. Sali Agamon, conseiller technique AIMAS, a souhaité l’application des recommandations.

« Dans le cadre de cette revue de la surveillance des décès maternels, c'est qu'il y a quand même un effort qui a été fait par la Direction régionale de la santé, avec le concours de l'ensemble des techniciens qui sont dans les trois districts. Il y a eu des propositions, des solutions. Il reste actuellement donc de regarder quelles sont les solutions prioritaires et essayer de les adresser » , a-t-il soutenu.

Cette rencontre a été un pas important vers la réduction des décès maternels dans le Lôh-Djiboua, avec un engagement renouvelé pour sauver des vies et améliorer la santé des femmes dans la région. Les participants ont convenu que des actions concrètes et coordonnées sont nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030, notamment réduire le ratio de mortalité maternelle à 70 pour 100 000 naissances vivantes. Pour ce faire, des recommandations faites il est demandé d'intensifier les efforts de sensibilisation au sein des communautés, d'améliorer les infrastructures de santé, et de renforcer la collaboration entre les différents acteurs du système de santé. Un plaidoyer a aussi été fait pour une meilleure allocation des ressources, en ce qui concerne les ambulances et les intrants médicaux.

Ont également participé à cette rencontre le conseil régional, la mairie, les directions départementales de la santé, les directeurs des différents hôpitaux de la région, les médecins gynécologues, les sages-femmes, les responsables des services spécialisés de la santé.

Notons qu’en Côte d'Ivoire, le rapport de mortalité maternelle est estimé à 385 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes pour la période des sept dernières années…

 

 

 

 

 

Auteur: Edithe Valerie Nguekam

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN