Après notre article faisant état du décès d'une jeune femme du nom d'Adjéhi Yawa Marthe (27 ans) partie accouché au CHU de Cocody le lundi 13 avril, les choses ont beaucoup évolué. Nos investigations, nous avons permis de savoir un peu plus sur les causes probables et le lieu du décès de la jeune femme qui portait une grossesse.
Selon le mari répondant au prénom de Serge, joint au téléphone ce vendredi 17 avril, sa femme a piqué une crise avant de perdre connaissance à la maternité de Bimbresso, situé à Yopougon sur la route du Kilomètre 17 (Route de Dabou). Il l'a transportée par la suite au CHU de Cocody, où il a été vu selon lui le décès de sa chérie.
«Nous sommes arrivés aux environs de 21 heures le dimanche soir à la maternité de Bimbresso. Et nous avons été reçus par une sage-femme. Elle a examiné madame avant de lui faire une piqure et demander de marcher dans la salle. C'est après qu'elle s'est couchée sur un pagne par terre. Tout allait bien jusqu'au petit matin quand elle a piqué une crise aux environs de 6 heures. Par la suite, elle va perdre connaissance. L'infirmier de garde est venu constater son état sans pouvoir dire si elle était morte ou pas. C'est ainsi qu'il m'a délivré un papier pour que je puisse me rendre au CHU de Cocody. Dans le taxi, Marthe était toujours inconsciente durant tout le trajet. Arrivé au CHU de Cocody, nous avons été accueillis par des aides-soignants qui m'ont fait savoir qu'il n'y avait plus de lits disponibles. J'ai insisté vu l'état de ma femme. C'est ainsi qu'un médecin est venu l'examiner dans le véhicule. C'est lui qui dira qu'elle est décédée. », a-t-il expliqué.
De son côté, le père de la jeune dame M. Adjéhi joint au téléphone hier jeudi a précisé que trois versions lui ont été rapportées. La première fait état de ce que sa fille est tombée quand elle partait pour la salle d'accouchement sur les instructions des sages-femmes. Dans sa marche, elle tombe et meurt sur le coup. La deuxième version soutient qu'elle était déjà sur le lit d'accouchement et elle est tombée du lit. La troisième version explique qu'elle est morte pendant l'accouchement.
Bref! Autant de versions qui laissent planer encore le doute sur les circonstances réelles de la mort d'Adjéhi Yawa Marthe, partie sans avoir donné naissance à son bébé.
Ces différentes précisions visaient clairement qu'elle était déjà morte avant son arrivée au CHU de Cocody. Le médecin du CHU de Cocody n'a pas fait que constater les faits. Et son décès est sans doute survenu à la maternité de Bimbresso ou en cours de route.
Les parents d'Adjéhi Yawa Marthe n'excluent pas une plainte contre la maternité pour situer les responsabilités dans cette affaire. Car si la responsabilité du CHU de Cocody n'est pas engagée dans cette affaire étrange, il est évident que celle de la maternité de Bimbresso ne souffre d'aucun doute (sous réserve de la version de la maternité).
Encadré
En soi fiant à la version du mari, sa femme aurait piqué une crise qui l'a conduite dans un état d'inconscience. La cause pourrait-elle venir de la piqure administrée par la sage-femme ou tout simplement d'une crise naturelle? En quittant la maternité, Marthe était-elle seulement inconsciente ou déjà morte? Mais, il est clair que dans cette affaire, la maternité de Bimbresso n'a pas voulu porter le chapeau de ce drame. Sinon comment comprendre qu'un médecin ou un infirmier ne soit pas capable de constater qu'une personne est vivante ou morte? Et le mari peut être naïvement un transporté le corps de sa femme jusqu'à Cocody avant de savoir qu'elle était morte. Ou alors, on pourrait bien soupçonner un accord entre lui et la maternité pour que la responsabilité de celle-ci soit étouffée dans ce drame. Et donc, si le corps d'Adjéhi Yawa Marthe s'est retrouvé au CHU de Cocody, c'est qu'il aurait accepté le transporteur en étant conscient de son état. Ou encore, l'infirmière de la maternité aurait eu besoin de malice pour se débarrasser de lui après avoir réalisé que la fille était morte, en conseillant de se rendre au CHU de Cocody. Au temps de zones d'ombre qui laissent planer le doute sur les causes réelles de la mort d'Adjéhi Yawa Marthe, partie dans la fleur de l'âge sans avoir donné naissance à son bébé. Qui devrait être inhumée ce samedi 18 avril. C'est dommage que nos maternités continuent d'être des mouroirs. C'est dans ces situations que les organismes de défense des droits de l'homme tel que le CNDH-CI (Conseil national des droits de l'homme de Côte d'Ivoire) doit pouvoir saisir le dossier, afin de situer les responsabilités . Voiture,
Daniel Coulibaly
Auteur: LDA Journaliste
