Le Pr Jean-Marie Kouakou de l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan a indiqué que les intellectuels ivoiriens peuvent être assimilés à des politiciens, car ils ont démissionné en laissant le politique s’installer dans leur univers. Il s’exprimait à l’occasion d’une conférence publique sous le thème « Les intellectuels et les mutations socio-politiques en Côte d’Ivoire : des origines à nos jours », le vendredi 23 novembre à Abidjan.
Plus précisément, il décortiquait le sous-thème : « Intellectuels ou politiques ? ».
«L'intellectuel ivoirien a renoncé à son devoir. Ce renoncement est un refus de la liberté", a fait remarquer l’universitaire.
Pour lui, l’intellectuel ivoirien est atteint d'aphasie (la perte partielle ou totale de la faculté de s'exprimer) voire d'aphonie (perte de la voix), car il a renoncé à sa liberté en donnant le champ libre à l’homme politique qui lui dicte sa volonté.
C’est pourquoi, s’interroge-t-il : « Sommes-nous(les intellectuels) capables de nous départir de la tutelle du politicien ? »
A cette question le politique a apporté une réponse. « L’intellectuel et le politique doivent travailler ensemble, car le premier a le pouvoir du savoir et le second le pouvoir budgétaire », a déclaré le député Likoumane Camara, qui se prononçait sur le sous thème : « Pourquoi un Ivoirien nouveau pour l’émergence de la Côte d’Ivoire ?».
Poursuivant sur le concept Ivoirien nouveau, Likoumane Camara soutient qu’il faut commencer la reforme par la tête pour avoir un Ivoirien nouveau.
«En lieu et place d’un ministère de la réforme administrative, j’aurais voulu un ministère de l’Ivoirien nouveau », a laissé entendre le député de Bouna et ancien DG de la Sicogi.
Cette conférence publique initiée par l’ONG panafricaine initiative pour le développement en Afrique(INIDAF) dont le président est le Pr Lassina Yéo, a été organisée en collaboration avec le laboratoire de recherches et d’études interdisciplinaires sur le développement(LABOREID) et la revue scientifique cahiers ivoiriens d’études comparées(CIEC). La Fondation Friedrich Naumann, représentée par son chargé de programmes/communication, Magloire N’Déhi, a apporté son appui technique et financier.
Daniel Coulibaly
Auteur: LDA Journaliste
