Abidjan, le mardi 1er juillet 2025(LDA)-La 6è édition des rencontres africaines du Risk management (RARM) a eu lieu du 19 au 20 juin 2025, à Abidjan autour du thème : « Gouvernance des risques et durabilité des industries extractives et énergétiques : l’Afrique à l’heure des choix ». Un événement parrainé par Sébastien Kadio-Morokro, directeur général de Petro-Ivoire.
Dr Nahoua Yéo, directeur de cabinet, représentant la ministre de l’Economie, du Plan et du Développement, Kaba Nialé, qui présidait cette rencontre, s’est félicité de la thématique de ces assises.
Selon lui, face aux enjeux de développement, avoir une communauté de gestion des risques est importante pour créer un cadre d’échanges à la fois technique, politique et pratique. Aussi, cette rencontre s’inscrit-elle dans la vision du gouvernement ivoirien qui veut faire de la planification stratégique un outil essentiel pour bâtir une économie résiliente face aux risques multidimensionnels qui touchent des secteurs stratégiques. Ceci, grâce à des partenariats multi-acteurs (Etat, secteur privé, société civile) pour assurer la durabilité des investissements dans les secteurs à haute intensité de risques.
Sandé Fatiola, président du Réseau ivoirien de management des risques et assurances d’entreprises (Rimrae), promoteur de cet événement, a souligné que l’Afrique est riche en ressources naturelles; cependant elle fait face à des défis majeurs dans le secteur des énergies extractives. « Entre opportunités économiques, exigences environnementales et attentes sociales, la question de la gestion des risques devient un impératif pour assurer une croissance inclusive et durable », a-t-il ajouté.
De son analyse sur les « Risques et sûreté en Afrique de l’ouest », Aurore Garnier, CEO d’ISAO, a expliqué que l’analyse du risque et sa contextualisation permet de réduire les risques, car chaque région a ses spécificités et il incombe aux acteurs de jouer leur rôle dans la résilience globale des écosystèmes.
Dans « Retour d’expériences sur la gouvernance du secteur minier en Côte d’Ivoire », Jean Claude Diplo, Pdg des mines d’Agbahou et Bonikro Allied Gold, dans le département dé Hiré (au Sud-ouest de la Côte d’Ivoire) a indiqué que le pays dispose d’un potentiel en matière de minerais (4% du PIB, 8% visé en 2030). Selon lui, il peut passer de la 9è à la 5è position à l’horizon 2030, puisque plusieurs découvertes ont été faites dans ce sens, offrant ainsi des perspectives d’emplois et un impact fiscal important.
Mais, pour lui, tout dépend de la qualité de la gouvernance qui permet d’atténuer les risques y afférents. « Le risk du capital (ESG) est devenu le risque n°1 dans l’industrie minière et extractive », a-t-il précisé.
Intervenant sur « Gouvernance des risques au sein des industries extractives et énergétiques : indentification, analyse, la régulation, fonctionnement, défis et besoins, couverture des risques ? », Estelle Traoré Tagnongoh a invité les industriels à faire confiance aux assureurs locaux qui travaillent en synergie avec des courtiers, des experts métiers, des réassureurs, suivant les capacités de chacun pour couvrir le risque quel que soit sa nature. Mieux, elle a incité les entreprises à intégrer la fonction assurance dans leur recrutement pour anticiper sur les risques dans les projets.
Koné Kamel, président de Gespetrogaz-Côte d’Ivoire et Dga d’Hydrodrill SA, a encouragé les acteurs du secteur à s’approprier la loi sur le contenu local qui oblige les entreprises étrangères à composer avec les entreprises locales. Suivant cette loi, toutes les activités pétrolières ont été divisées en 4 composantes : la catégorie A qui s’adresse à des entreprises du domaine dirigées par des nationaux avec un capital à plus de 51% ivoirien, la catégorie B1 qui s’adresse à des entreprises immatriculées en Côte d’Ivoire, la catégorie B2 concerne des activités qui sont réservées au partenariat entre entreprises étrangères et entreprises locales et la catégorie C réservée aux services qui peuvent être exécutés par des entreprises étrangères et oblige toute entreprise qui veut travailler en Côte d’Ivoire à avoir un agrément délivré par la direction générale des hydrocarbures avec un cahier de charges bien défini.
Cette rencontre visait à porter des réflexions sur ces problématiques et apporter des solutions adaptées aux réalités locales, dans un contexte mondial marqué par une instabilité croissante et des tensions géopolitiques
Auteur: Eugène Yao