Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
LDA Journaliste

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Le ministre de la promotion de la jeunesse et de l'emploi des jeunes a lancé officiellement lundi 9 Aout à Abidjan, la deuxième phase de « l'Opération Agir pour les jeunes II », un projet pour l’insertion professionnelle des jeunes.

L'objectif de cette initiative est de favoriser l'insertion professionnelle des jeunes à travers des activités génératrices de revenus. Et s'inscrit dans la mise en œuvre du programme social du gouvernement qui dans son axe 4, traite de l'insertion des jeunes. C’est l'un des dispositifs du programme d'appui à l'auto-emploi et à l'entrepreneuriat des jeunes.

Jean-Louis Kouadio, l'administrateur de l'agence Emploi Jeunes, a expliqué que « l'opération Agir pour les jeunes II»  vise à « mettre en activité immédiate » les jeunes désireux de se mettre à leur propre compte dans des activités génératrices de revenus. 

Dans son discours explicatif, il a également donné les conditions d’éligibilité à ce programme. A savoir, être jeunes ou groupement de jeunes résidant en Côte d'Ivoire. Le ou les bénéficiaires devraient être ivoiriens, avoir un âge compris entre 18 et 40 ans, être porteurs de projets à potentiel de création de richesses et d'emplois et justifiant d'une qualification et d'une expérience avérée dans le secteur d'activité dans lequel l’on veut exercer. 

pour ce qui concerne les financements, ils sont compris entre 100.000 FCFA et 1 million FCFA pour les projets individuels. Et de 1 million FCFA à 2 500 000 FCFA pour les projets collectifs.

L'enrôlement des jeunes désireux de bénéficier de cette opération démarrera le 09 septembre prochain dans les structures locales de l'Agence Emploi Jeunes.

Prenant la parole, le Ministre Touré Mamadou s'est satisfait de la première édition de « l'Opération Agir pour les jeunes» lancée en 2015 qui a permis de financer 12 337 jeunes dans le pays, dont le taux de remboursement est de 84%. Et de lancer cet appel aux jeunes ivoiriens « Tout ce qui se fait, se fait pour vous. Venez saisir l'ensemble des opportunités mises à votre disposition».  

il a fait savoir par ailleurs que dans le cadre du programme social du gouvernement (PS-Gouv), sur un objectif de 500 000 opportunités de stages, de programmes d'entrepreneuriat, d'insertion des jeunes, à ce jour, ses services ont pu mobiliser 342 560 opportunités de stages, d'activités génératrices de revenu d'un coût total de 141 milliards 832 millions FCFA. 

Cette deuxième phase vise à faire bénéficier 19 000 jeunes sur la période 2019-2020. Et fait suite à une première qui s’est étendue de 2015 à 2016. Elle a permis d’installer 12 337 jeunes ivoiriens.

 

M.C

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Le projet de création d’une zone économique spéciale entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Mali était l’objet d’un atelier  du 29 au 30 Août, à la représentation permanente de la Cedeao, à Cocody.

Conformément au Programme d'Initiative Transfrontalière adoptée en 2005 par la CEDEAO, le Mali, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso s'unissent pour la création d’une Zone Économique Spéciale entre les villes de Sikasso, Korhogo et Bobo-Dioulasso dénommée « SKBo » ou « SIKIBO ».

La cérémonie d’ouverture, a été présidée par Professeur Tanoh Yolande, conseiller technique, représentant le ministre de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur. Elle avait à ses côtés, Le président de l’union transfrontalière des collectivités territoriales de l’espace SKBo, Siama Bamba.

Une concertation nationale s'est tenue, à cet effet, entre les parties prenantes ivoiriennes, à Abidjan, pour entamer la réflexion sur le processus pratique de mise en œuvre de cet espace économique.

A l’occasion, la représentante du ministre Ally Coulibaly, a salué cette concertation en ces termes : « cette rencontre permettra aux participants de s’accorder sur la méthode et sur une feuille de route commune, en vue de relever de manière efficace et efficiente les défis de la coopération. Nous envisageons après cette concertation d’aller vers les acteurs du Burkina Faso et du Mali pour fédérer nos points de vue. Nous avons espoir, car la coopération entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Mali est dynamique, et se consolide avec le temps », a-t-elle soutenu.

Pour sa part, le Président de l’union transfrontalière des collectivités territoriales de l’espace SKBo, a indiqué que la zone SKBo est une zone à forte potentialités économiques qu’il conviendrait de formaliser. « C’est pourquoi je salue la présente initiative qui, dans sa feuille de route, devra prendre en compte, tous les aspects sociaux, culturels et sécuritaires dont la connaissance faciliterait le travail », a-t-il déclaré. Ajoutant que la coopération transfrontalière est une véritable opportunité de développement.

Et de préciser que Toutes ces initiatives devraient renforcer les échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Burkina Faso. Le Burkina Faso et la Mali sont les premiers partenaires commerciaux de la Côte d'Ivoire avec respectivement 352,1 et 326,2 milliards de produits importés.

Au terme de cette assise, un réseau d'acteurs nationaux sur la coopération transfrontalière va être mise en place. Et va se charger d'aller vers les acteurs du Burkina et du Mali pour partager l'information relative à cette zone et fédérer les points de vue.

La zone SKBo est dotée de potentialités agricoles (mangue, karité, anacarde) qui souffrent de transformation, et dispose de nombreuses ressources minières. Ce sont des opportunités pour relancer un pan de l'économie que de mettre en place de telle zone.

 

« Les filières agricoles du nord vont pouvoir plus facilement s'industrialiser avec la présence d'une zone de compétitivité », a  justifié Goli Louis Philippe, Directeur en charge des Politiques Transfrontalières, du Commerce et de la Libre Circulation au Ministère de l'Intégration Africaine et des Ivoiriens de l'Extérieur.

La future zone économique commune aux trois pays frontaliers s'étend de Sikasso à Korhogo et Bobo-Dioulasso. Et a une superficie de 165000 km2. Avec plus de 8 millions d'habitants. Elle vise à réduire la pauvreté, et  d’accélérer le développement économique de ces trois régions. Et favoriser l'intégration sociale et culturelle des populations. Egalement, relever les défis actuels liés à l'environnement, la sécurité et au terrorisme.

M.C

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Au cours d’un discours liminaire enflammé ce vendredi 30 aout, prononcé devant des dirigeants mondiaux dans le cadre de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) à Yokohama, au Japon, l’investisseur africain et philanthrope Tony O. Elumelu CON, a défié le gouvernement japonais d’investir 5% des 50 milliards d’USD engagés en faveur de l’Afrique, pour autonomiser les entrepreneurs africains.

« Lors de la Conférence TICAD 2016 au Kenya, le Japon avait promis 30 milliards USD pour l’Afrique. Cette année, vous avez généreusement augmenté cette somme pour atteindre 50 milliards USD. Si nous investissons ne serait-ce que 5% de cette somme en faveur de la nouvelle génération d’entrepreneurs africains, conformément au modèle robuste et éprouvé que je prône, consistant à faire parvenir directement le capital à ceux qui sont le mieux placés pour contribuer à la croissance et générer un véritable impact, nous pourrions toucher 500 000 vies dans les 54 pays d’Afrique, élargissant les marchés, facilitant la création d’emplois, améliorant le revenu par habitant, et jetant les bases clés pour une stabilité politique et économique, » a déclaré M. Elumelu.

L’intervention de M. Elumelu reflétait sa vision d’une relation entre le Japon et l’Afrique, qui privilégie la prospérité économique partagée. Il a souligné les trois principaux piliers d’une structure transformative audacieuse. A savoir, un investissement dans les infrastructures, un partenariat avec le secteur privé africain et un investissement dans la jeunesse africaine. Il a invité le Japon à tirer des leçons de l’exemple de la Fondation Tony Elumelu, qui soutient l’autonomie des chefs d’entreprise africains, comme étant le moyen le plus durable d’accélérer le développement de l’Afrique. En cinq ans à peine, la Fondation Tony Elumelu a aidé plus de 7 500 entrepreneurs africains de tous les pays du continent. Capital de démarrage, développement des compétences, mentorat et opportunités de réseautage. Grâce à son programme d’Entreprenariat de 100 millions USD.

Le conseil prodigué par M. Elumelu s’appuie sur sa réussite professionnelle. Notamment, la création de la banque mondiale africaine, United Bank for Africa (UBA), désormais présente dans 20 pays d’Afrique. Ainsi qu’au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis et de Heirs Holdings, la société privée africaine d’investissement qui investit activement dans des secteurs clés de l’économie africaine et contrôle des millions de dollars via son portefeuille d’investissements. Ensemble, ils emploient plus de 30 000 collaborateurs et transforment les communautés dans lesquelles ils opèrent.

« L’Afrique est l’une des destinations mondiales prometteuses pour les investissements. Notre forte densité démographique, près de 1,3 milliards d’habitants, créé l’un des marchés les plus attractifs au monde. Tous les pays accordent beaucoup d’attention à l’Afrique, mais le Japon est-il au centre du débat ou est-il resté sur la touche? », s’est interrogé Elumelu.

Sa philosophie a gagné en popularité sur le continent africain, où il est considéré comme le pionnier d’une approche de l’accélération du développement, menée par le secteur privé. Tony Elumelu a réitéré son message lors du petit-déjeuner de travail Generation Unlimited avec S.E. Paul Kagame, Président du Rwanda, et Henrietta Fore, directrice exécutive de l’UNICEF, mettant l’accent sur la création d’emplois en Afrique et soulignant le rôle de la jeunesse africaine dans son intervention.

Organisée par le gouvernement japonais, la Conférence TICAD est un forum qui se tient tous les trois ans et vise à faire progresser le développement en Afrique par l’intermédiaire de la population, de la technologie et de l’innovation, réunissant les gouvernements, les dirigeants commerciaux, les entreprises et les autres parties prenantes.

M.C

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Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba a visité jeudi la nouvelle usine de broyage de fèves de cacao du groupe Cargill à Abidjan qui, selon lui, sera la plus importante au monde avec une capacité de 110 000 tonnes actuellement à 138.000 tonnes en 2020 et 170 000 tonnes en 2021.

« Ainsi, au-delà d’être le premier producteur de fèves de cacao, la Côte d’Ivoire sera le premier pays broyeur au monde, avec la première usine ayant la capacité la plus importante », a annoncé le ministre à la suite de sa visite de l’usine bâtie sur 8 hectares à la zone industrielle de Yopougon.

Pour un coût total d’investissement de 72 milliards Fcfa, la première phase de ce projet se prend fin en avril 2020, et la seconde en avril 2021.

Se réjouissant des emplois créés par cette usine dont 99% seront accordés à des ivoiriens, le ministre a précisé que cela résulte de la volonté de la volonté du président de la République, Alassane Ouattara, qui, dans le cadre des Plan national de développement (PND) 2012-2015 et 2016-2020, a décidé de la transformation structurelle l’économie de la Côte d’Ivoire, avec un accent particulier sur la transformation des produits agricoles, notamment le cacao avec lequel le pays est le leader mondial depuis plusieurs années.

« L’objectif que le président de la République a assigné au Gouvernement est d’amener le secteur privé à pouvoir transformer localement au moins 50% de notre production », a rappelé le ministre en charge de l’Industrie tout en se félicitant des mesures incitatives arrêtées, en liaison avec le secteur privé depuis avril 2017.

Ce qui contribue à inciter les opérateurs économiques déjà présents, dont le groupe Cargill et de nouveaux opérateurs, à travers notamment des mécanismes leur assurant la disponibilité de stock ainsi que l’incitation fiscale. Toutes choses qui ont amené les opérateurs existants à pouvoir augmenter leur capacité locale.

Le directeur général Afrique de Cargill Cocao & Chocolate, Lionel Soulard, a rassuré que l’usine continue de tourner en pleine capacité, malgré le chantier et les modifications des lignes.

Il a souligné que son groupe travaille exclusivement avec 130 coopératives  professionnelles dont l’accent est mis sur le cacao durable dans le respect de l’environnement et des problèmes sociaux.

Cette usine fonctionne à 100% avec de l’électricité produite en Côte d’Ivoire.

AIP

 

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C'est la primature qui l'annonce dans un communiqué parvenu ce jeudi 29 août 2019 parvenu à La Diplomatique d'Abidjan (LDA,www.ladiplomatiquedabidjan.net). La Côte d'Ivoire et le constructeur automobiles japonais Toyota ont signé le 29 août 2019 à Yokohama, au Japon, un accord de création d'une usine de montage de véhicules Toyota en Côte d'Ivoire. La mise en œuvre du processus démarrera d'ici à fin 2019. 

PM à Yokohama

La cérémonie de signature a eu lieu en présence du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly qui conduit la délégation ivoirienne à la 7ème édition de la Conférence de Tokyo sur le Développement Africain (TICAD 7) qui se tient à Yokohama du 28 au 30 août.

Le mémorandum d'accord a été signé, pour la partie ivoirienne, par le ministre des Transports Amadou Koné et, pour Toyota, par son Président Directeur Général (PDG), Ichiro Kashitani.

Dans leurs interventions, ils se sont réjouis de l'établissement de ce partenariat qui, ont-t-ils indiqué, devrait se situer dans la durée, avec l'espoir de voir, à terme, des véhicules Toyota entièrement fabriqués en Côte d'Ivoire. 

Pour Amadou Koné, la signature de l'accord est la résultante des acquis du gouvernement en matière de consolidation de la démocratie, de stabilité politique et de sécurité. 

Le PDG de Toyota a salué le gouvernement ivoirien pour les progrès économiques réalisés qui rassurent Toyota et déterminent son choix de s'installer en Côte d'Ivoire, après l'Afrique du Sud et l'Égypte.

Le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly a remercié le partenaire Toyota de croire en la Côte d'Ivoire et d'accompagner sa dynamique de développement. 

Armand Tanoh

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En dépit d’un taux de fécondité plus élevé que dans le reste du monde, l’Afrique est également le continent le plus touché par l’infertilité. Depuis plusieurs années, les techniques de PMA commencent toutefois à grignoter du terrain sur les pratiques et croyances traditionnelles.

L’information pourrait paraître banale ailleurs, mais elle est tout sauf anodine en Côte d’Ivoire. Le 26 juillet 2019, les équipes de l’hôpital mère-enfant de Bingerville, à l’est d’Abidjan, ont donné naissance à leurs premiers bébés, des jumelles, conçus par fécondation in vitro (FIV). Sur sa page Facebook, l’établissement a annoncé photos à l’appui, l’heureuse nouvelle. La publication est accompagnée d’un court récit décrivant le parcours et les obstacles rencontrés par les jeunes parents. « Dans nos sociétés traditionnelles, l’infertilité est une source de stress permanent et de grande souffrance : un couple sans enfants est stigmatisé, surtout la femme », peut-on lire. Inauguré en mars 2018, l’hôpital mère-enfant de Bingerville a été construit pour assurer aux femmes et à leurs enfants des soins de qualité, accessibles à tous. Le projet a été porté par Dominique Nouvian Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire et Présidente fondatrice de la Fondation Children of Africa, qui lutte depuis plus de 20 ans contre les inégalités touchant les femmes et les enfants.

Jusqu’à 30 % d’infertilité en Afrique

La question de la procréation médicalement assistée (PMA) n’est pas exempte de paradoxe en Afrique, continent qui possède le taux de fécondité le plus élevé au monde (4,6 enfants par femme, contre 2,4 en moyenne dans le monde). La démographie du continent est en pleine explosion avec une population appelée à doubler d’ici 2050 (2,5 milliards contre 1,2 milliard en 2017). Reste que les Africains seraient aussi beaucoup plus sujets à l’infertilité : 15 à 30 % des couples ne parviendraient pas à avoir d’enfants naturellement, contre seulement 5 à 10 % en Europe. En cause : un mauvais accès aux soins et des infections mal soignées, qui seraient à l’origine de trompes bouchées pour 80 % des femmes et d’azoospermie (absence de production ou circulation obstruée des spermatozoïdes) pour une majorité d’hommes souffrant de stérilité. La dégradation de l’environnement pourrait aussi expliquer de nombreux cas d’infertilité en Afrique. Pour les couples concernés, la situation est d’autant plus difficile à vivre qu’elle s’accompagne, comme sur les autres continents, d’une forte pression sociale, comme en témoignent Isabelle et Moussa N’Diaye, un couple d’Ivoiriens qui a eu son premier enfant par FIV alors qu’ils étaient respectivement âgés de 39 et 41 ans.

L’Afrique représente 1 % des enfants nés par FIV dans le monde

« Les gens avaient fini par se dire que nous n’aurions jamais d’enfant, ce qui est grave chez nous, confiait le père. Les gens parlaient de nous. Je sentais que ça murmurait dans notre dos. C’est rapidement devenu difficile. » Encore plus pour sa femme Isabelle, qui subissait les reproches de sa belle-mère dont elle partage le toit. « "Depuis le temps que tu es avec mon fils, je ne vois toujours pas d’enfants venir. En tout cas, moi, je veux un petit-fils." Voilà ce que j’entendais sans arrêt, se souvient la mère. C’était une blessure sans cesse rouverte. Je me réfugiais dans ma foi. Je suis musulmane et je pensais que Dieu allait m’aider et mettre un enfant sur mon chemin. » Mais le chemin vers la parentalité est semé d’obstacles pour les couples africains souffrant d’infertilité. Depuis la première naissance d’un « bébé-éprouvette » en 1978, seulement 1 % des enfants nés par FIV dans le monde sont africains. Cette technique est pourtant pratiquée dans de nombreux pays d’Afrique : Cameroun, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Sénégal, Afrique du Sud, Maroc ou encore Tunisie. Plusieurs facteurs expliquent le faible accès à la PMA en Afrique, à commencer par le frein culturel. Beaucoup d’Africains s’en remettent effet aux tradithérapies (guérisseurs, naturopathes,etc.) plutôt qu’à la médecine moderne.

Le poids des croyances traditionnelles

« J’ai consulté un tradipraticien et j’ai commencé à prendre toutes sortes de médicaments. Des décoctions d’écorces, par exemple, censées me purger et faciliter la grossesse. Ma mère m’appelait du village pour me conseiller des tisanes. Sans aucun résultat », témoigne Isabelle N’Diaye. La jeune femme s’est ensuite tournée vers son gynécologue, qui s’est contenté de lui prescrire des médicaments sans aucun examen. Ce n’est qu’à la suite d’une rencontre fortuite et au passage d’une coelioscopie qu’elle apprend que la seule trompe qu’il lui reste est bouchée. « Si je voulais un enfant, la seule solution était de passer par la fécondation in vitro. La FIV, je savais à peine ce que c’était. J’en avais vaguement entendu parler dans des films américains et dans des telenovela brésiliennes. Et je ne soupçonnais pas que ce genre de choses soit possible à Abidjan. ». 

La Côte d’Ivoire, parmi les pionniers de la PMA en Afrique

En Afrique, une FIV coûte entre 1 000 et 4 000 euros, sans compter les médicaments de stimulation ovarienne. Le montant se révèle rédhibitoire pour beaucoup d’Africains alors qu’en France, quatre tentatives sont remboursées par la Sécurité sociale. Heureusement, plusieurs solutions commencent à voir le jour pour les foyers modestes souhaitant avoir recours à une PMA. À l’image de l’hôpital mère-enfant de Bingerville qui prend en charge l’intervention, d’autres initiatives voient le jour. Au Ghana, l’association belge The Walking Egg forme des médecins à une technique de PMA simplifiée qui permet de réduire le coût d’une FIV à 1 000 euros. En Afrique du Sud, le gouvernement prend en charge une partie des frais médicaux. Mais la Côte d’Ivoire fait figure de pionnier en Afrique puisque la première clinique ivoirienne d’assistance à la procréation est née à Abidjan dès 2008. Elle a été fondée par le docteur Myriam Kadio-Mrokro Brou, qui réalise 500 FIV par an et prévoit même d’ouvrir un second établissement en 2019. « Nous avons monté une entreprise qui était un peu atypique quand même. Une prise en charge d’infertilité dans nos contextes africains, ivoirien, ça n’existait pas, convient-elle. C’est vrai que c’est difficile au départ, mais après ce n’est que du bonheur. Franchement, c’est quelque chose de très gratifiant. » Un peu comme le fait de devenir parent…

Jean-Baptiste Lemoine

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Namizata Sangaré, présidente du conseil national des droits de l’homme(CNDH), a exhorté mercredi des journalistes ivoiriens à « promouvoir» et surtout « accompagner les populations pour la défense de leurs droits ».

Namizata Sangaré s’exprimait à l’ouverture d’un atelier de formation initié par la fondation Friedrich Naumann à Abidjan sur les techniques innovantes de reportage et vidéo mobile à l’attention de 30 journalistes.

« Vous avez un rôle important dans la promotion des droits de l’homme et surtout l’accompagnement des populations pour la défense de leurs droits »,  a-t-elle dit, avant de remercier les responsables de la fondation pour toutes ces actions visant à la formation des acteurs des droits de l’homme.

Sylvie Konaté, cheffe de bureau Côte d’Ivoire de la fondation, a souhaité une « bonne formation » aux participants après une brève présentation de l’organisme.

Cet atelier médias 2.0 vise à la formation d’une « nouvelle génération » de journalistes outillés aux techniques de reportages innovantes faites d’émotion et de scènes dramaturgiques, utilisant le storytelling. 

Les journalistes Sangaré Yacouba et Rita Dro qui ont reçu cette formation à l’occasion d’un voyage d’études sur l’art du reportage en 2018 et 2019 en Allemagne, assurent la facilitation grâce à leurs connaissances acquises en terre Allemande.

Cet atelier prend fin demain.

 

Daniel Coulibaly

 

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« Nous comptons toujours sur la générosité japonaise afin d'intensifier les actions visant à améliorer la nutrition en Afrique » a-t-il déclaré.

M. Qu s'exprimait à l'occasion d'un évènement du NEPAD et du JICA portant sur l'amélioration de la nutrition en Afrique à travers l'initiative pour la securité alimentaire et nutritionnelle en Afrique (IFNA).

S'adressant aux chefs d'Etats africains, aux ministres de l'Agriculture et aux représentants du gouvernement japonais, le Directeur général de la FAO a insisté sur le besoin d'intensifier les actions visant à lutter contre la faim en Afrique.

« Dans le cadre de leur lutte visant à éradiquer la faim et à améliorer la nutrition, les pays africains peuvent également exploiter les connaissances japonaises en matière de technologie, de machines agricoles et de commercialisation et s'inspirer des normes relatives à la nutrition et à la sécurité alimentaire et des régimes alimentaires particulièrement sains de ce pays d'Asie du sud-ouest, » a indiqué aujourd'hui M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO.

Le Directeur général a salué la longue et fructueuse collaboration qui existe déjà entre le Japon, la FAO et l'Afrique et qui a conduit au développement efficace et inclusif des chaînes de valeur du riz, a permis de mieux évaluer les pertes et le gaspillage alimentaires dans l'industrie alimentaire et de renforcer les petites et moyennes entreprises.

Selon les dernières informations, les souffrances liées à la faim sont en hausse dans presque toutes les sous-régions africaines, faisant de l'Afrique le continent avec la prévalence la plus élevée de sous-alimentation.

Lutter contre la faim et contre toutes les formes de malnutrition est la principale priorité de la FAO en Afrique

« Lutter contre la faim et contre toutes les formes de malnutrition est, et continuera d'être la principale priorité de la FAO en Afrique », a déclaré M. Qu.

Le Directeur général de la FAO a souligné le besoin de s'attaquer à plusieurs aspects de la nutrition une stratégie qui peut entraîner des améliorations sociales et économiques non négligeables et d'adopter des approches innovantes favorables aux populations pauvres capables d'avoir un impact important.

il a également insisté sur le rôle unique de la FAO en vue de renforcer les capacités des pays à évaluer et à surveiller leur situation nutritionnelle, d'aider à l'élaboration de normes et de faciliter le transfert de connaissances.

La FAO et ses partenaires travaillent à améliorer la productivité des agriculteurs africains et leur accès à des aliments nutritifs. Il est également question d'améliorer la disponibilité de ces aliments grâce à davantage d'investissements dans l'agriculture, en mettant en place des cadres réglementaires, des partenariats entre le secteur public et privé et en ayant recours à la technologie et à l'innovation.

M.C

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Le président français Emmanuel Macron et les chefs d’État du G7 ont apporté le 26 Août dernier, un soutien global de 251 millions de dollars sous forme de prêts à l’initiative AFAWA (Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique) portée par la Banque africaine de développement en faveur de l’entreprenariat féminin en Afrique lors du Sommet du G7 à Biarritz, station balnéaire du sud-ouest de la France.

Ce point de presse sur AFAWA s’inscrivait dans le cadre d’un Sommet du G7 centré autour de la réduction des inégalités, marqué par un partenariat renouvelé avec l’Afrique,

« Je suis particulièrement fier, en tant que président en exercice du G7, que la solution que nous portons aujourd’hui, l’initiative AFAWA, vienne d’une organisation africaine, la Banque africaine de développement, qui travaille avec un fonds de garantie africain et un réseau de banques africaines », a déclaré le président français lors du point de presse organisé au Sommet.

Le mécanisme de partage des risques d’AFAWA est une solution concrète aux engagements internationaux et une réponse directe à l’appel lancé par les femmes pour débloquer l’accès au financement. En particulier à la résolution sur la nécessité d’établir un mécanisme de financement pour l’autonomisation économique des femmes, qui a été adopté lors du Sommet des chefs d’État de l’Union africaine en janvier 2015 et assignée à la Banque africaine de développement pour mise en œuvre.

« Les femmes africaines sont la colonne vertébrale du continent. Je suis heureuse de porter leur voix ici, au G7. L’initiative AFAWA est déterminante pour notre continent », a plaidé l’artiste béninoise Angélique Kidjo, invitée au point de presse en tant qu’ambassadrice du programme.

De son côté, le président de la Banque, Adesina Akinwumi, a salué le « soutien extraordinaire de tous les chefs d’État et de gouvernement du G7, permettant de donner un élan formidable » au programme AFAWA.

« C’est un grand jour pour les femmes en Afrique, a affirmé le président de la Banque africaine de développement. Investir dans l’entrepreneuriat féminin en Afrique est un investissement fort de sens car les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’Afrique, elles sont le présent de l’Afrique », a-t-il soutenu.

« Aujourd’hui, les femmes détiennent plus de 30% des PME en Afrique, mais il existe un déficit de financement de 42 milliards de dollars entre les femmes et les hommes entrepreneurs. Ce déficit doit être comblé, et vite », a appelé le président Adesina.

AFAWA, soutenu par l’ensemble des chefs d’Etat du G7, permettra de lever jusqu’à cinq milliards de dollars pour les entrepreneures africaines, a poursuivi le président de la Banque africaine de développement, qui financera, pour sa part, un milliard de dollars. « Cet effort financier en faveur des femmes est le plus important de l’histoire du continent », a-t-il conclu.

Le programme AFAWA a adopté une approche holistique reposant sur trois piliers. Le premier d’entre eux vise à améliorer l’accès des femmes au financement grâce à des instruments financiers innovants et adaptés, y compris des mécanismes de garantie pour soutenir les femmes entrepreneurs.

En collaboration avec des partenaires stratégiques, le deuxième pilier est axé sur la prestation de services de renforcement des capacités aux femmes entrepreneurs, y compris l’accès à des cours de mentorat et de formation en entrepreneuriat.

Le troisième pilier se concentre sur l’amélioration de l’environnement juridique et règlementaire. Eliminer les obstacles spécifiques aux femmes en engageant un dialogue politique avec les gouvernements, les banques centrales et les autres autorités concernées.

La participation du Directeur général à l'évènement intervient dans le cadre d'une visite d'une semaine au Japon, son premier voyage à l'étranger depuis son arrivée à la tête de l'agence onusienne le 1er août 2019.

M.C

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Un plan stratégique visant à réduire le double fardeau de la malnutrition en Afrique a été adopté le 22 Aout dernier  lors de la 69e réunion du Comité régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la région africaine qui s’est déroulé à Brazzaville, République du Congo.

« Ce plan décrit l'action urgente et accélérée que nous devons entreprendre si nous voulons atteindre notre objectif d'éradiquer la faim et toutes les formes de malnutrition d'ici 2030 », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l'Afrique à l'OMS.

« Le bureau régional de la région africaine de l'OMS élaborera et mettra en œuvre un plan de mobilisation des ressources, soutiendra les collaborations en matière de recherche et mènera des activités de plaidoyer de haut niveau en faveur d'une augmentation des investissements pour atteindre une couverture de 90 % des 10 interventions nutritionnelles ayant le plus fort impact qui doivent être entreprises pour relever les défis de la malnutrition dans notre région, » a déclaré le Dr Moeti.

Le double fardeau de la malnutrition est particulièrement répandu dans les pays en « transition nutritionnelle » où coexistent sous-nutrition et surpoids ou obésité, souvent en raison de la consommation croissante d'aliments transformés bon marché, riches en énergie, en matières grasses et en sel mais de faible qualité nutritionnelle.

Ce régime, qui est courant en Afrique, ne parvient pas à remédier à la dénutrition chronique et aux carences en micronutriments et contribue à l'augmentation de l'obésité et aux maladies non transmissibles liées au régime alimentaire.

Le plan stratégique, qui comprend des objectifs à atteindre d'ici 2025, vise à renforcer les politiques fondées sur des données factuelles et les capacités nationales et contient des objectifs clairs à atteindre d'ici à 2025. Les interventions prioritaires comprennent le renforcement de la législation et des normes de sécurité sanitaire des aliments, le recours à des mesures fiscales pour encourager des choix alimentaires sains et l'intégration d'actions nutritionnelles essentielles dans les plateformes de prestation de services de santé.

Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique subsaharienne est passé de 181 millions en 2010 à près de 222 millions en 2016. Bien que la prévalence du retard de croissance ait diminué, passant de 38,3 % en 2000 à 30,3 % en 2017, le nombre d'enfants touchés, n’ayant pas encore atteint l’âge de cinq ans, est passé de 50,6 millions à 58,7 millions en raison de la croissance démographique. Le taux d'émaciation en 2017 était de 7,1 %, soit 13,8 millions d'enfants de moins de cinq ans, dont 4 millions étaient gravement émaciés.

Les taux de surpoids augmentent également. Le nombre d'enfants de moins de 5 ans en surpoids est passé de 6,6 millions en 2000 à 9,7 millions en 2017. Chez les enfants de 5 à 19 ans, les taux d'obésité ont doublé entre 2006 et 2016, tandis que chez les adultes, la surcharge pondérale et l'obésité ont augmenté de 28,4 % en 2000 à 41,7 % en 2016.

Le Comité régional est le mécanisme directeur auquel participent les ministres de la santé des 47 États membres de la Région africaine de l'OMS.

M.J

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