Côte d'Ivoire/Aimée Nabo : la première femme ivoirienne mécanicienne d’aéronef

Aimée Nabo est une mécanicienne de formation, ayant une compétence dans la réparation d’aéronef. A 29 ans, cette jeune femme ivoirienne est une passionnée de la sécurité informatique et ambitionne de travailler dans les métiers science et de la technologie. Issue d’une famille de cinq enfants dont quatre filles et un garçon, Aimée Nabo a fait son enfance dans la ville de Divo, à l’Est de la Côte d’Ivoire où elle est née. Elle a eu une enfance riche en valeurs, notamment le respect, le travail, le courage, la persévérance etc.

Parcours scolaire

Après un brillant baccalauréat C, elle fait son entrée en avril 2016, à l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny (INPHB) de Yamoussoukro, capitale politique ivoirienne. Seule femme, d’ailleurs, d’une promotion comptant 19 jeunes hommes. Dans cet institut, Aimée Nabo et ses camarades suivent une formation théorique (10 mois) puis une formation pratique (10 mois) en France. Grâce à cette compétence, elle obtient une licence B1 qui lui permet de travailler sur les avions à moteur atiobine et une licence B2 en système électronique et avionique.

Expériences professionnelles...

Une licence professionnelle en sécurité informatique en main, Aimée Nabo trouve un boulot dans une imprimerie d’Abidjan. Sa vie prend une autre tournure quand elle décide de s’inscrire pour un recrutement de la compagnie aérienne, Air Côte d’Ivoire, sur conseil de sa meilleure amie Sonia Kouba. Elle passe le test avec brio et est recrutée et formée par la compagnie d’aviation ivoirienne. ‘’Le métier de mécanicien d’avion permet le suivi curatif, préventif et technique des aéronefs d’une compagnie aérienne en application des documents de maintenance du constructeur et aussi en application du planning de maintenance afin d’assurer et garantir la navigabilité des aéronefs et le plus important s’assurer de la sécurité des vols’’, explique-t-elle, dans l’atelier de ladite compagnie située à Port-Bouët, une des communes de la grande ville du district d’Abidjan.

En Côte d’Ivoire, l’on compte dix avions dont 6 de la famille Airbus A 320. Une fois sur le lieu de travail, Nabo et son équipe sont à la tâche avec des documents de « Tcheck » qui leur permet de prendre connaissance du travail qu’ils doivent faire sur l’avion. « J’ai déjà participé au changement des fans, à savoir les hélices d’avion. Je fais également des changements de roues et beaucoup d’autres choses », dit-elle avec joie.

Comme dans tout métier, il y a des difficultés. Le métier de mécanicien d’avion est une profession qui coûte extrêmement chère mais grâce à la confiance de la compagnie Air Côte d’Ivoire à travers leur formation théorique et pratique, Nabo est fière de porter aujourd’hui ce surnom que des personnes lui ont donné “Aimée la mécanicienne “. « J’ai rencontré des échecs dans ce métier. Chaque fois que je quitte le travail et que j’arrive à la maison, je suis stressée car il faut que l’on me dise si l’avion sur lequel j’ai eu à travailler a décollé et atterri. Une fois que je reçois cette confirmation, je suis soulagée», confie-t-elle.

…et fierté de la famille

Aimée Nabo s’épanouit maintenant dans une profession à prédominance masculine. Elle prend soin d’elle-même mais aussi de sa famille. Elle est consciente qu’il y a du chemin à faire pour s’imposer dans ce métier dit "métier d’hommes". « Mon atout, c’est la détermination, comprenez que si je n’étais pas une personne déterminée il me serait vraiment difficile de tenir dans ce domaine de la mécanique des aéronefs, dit domaine d’hommes. La mécanique est un domaine professionnel sous-évalué de par sa méconnaissance, c’est un métier qui est abstrait pour les Ivoiriens mais je ne rechigne pas lorsque je suis devant une situation », déclare la jeune femme. Les femmes représentent moins de 25 % de la main-d'œuvre automobile dans le monde. Ainsi, grâce à son courage, elle a pu briser les stéréotypes.

Elle fait la fierté de sa famille, de ses amis, de ses proches et même de ses collaborateurs. « C’est une femme dévouée et passionnée qui malgré son expérience continue de toujours apprendre auprès de ses devanciers. C’est un métier qui n’est pas facile mais elle ne lâche rien et travail très dure », affirme un de ses collègues.

Son père, Monsieur Nabo était au départ réticent et avait beaucoup de doute sur les capacités de sa fille à exercer ce métier rattaché aux hommes. « Au début, je lui ai dit, tu es une femme, est-ce que tu pourras tenir dans ce métier-là ? Mais avec sa détermination et son abnégation elle m’a fait changer d’avis et aujourd’hui je suis fier de dire à tout le monde que ma fille est la première femme mécanicienne d’avion de Côte d’Ivoire », s’enorgueillit-il.

Dans sa blouse de femme mécanicienne et technicienne, Aimée Nabo est une maman, une amie chaleureuse et une force d’énergie positive. Après plusieurs années d’expériences, elle souhaite se mettre au service de ses cadettes intéressées par ce métier de mécanicienne d’aéronef, afin de leur faire comprendre qu’une femme peut aussi exercer des métiers à forte prédominance masculine.

 

Auteur: OM

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