Le Maroc célèbre cette année le 20ème anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI. Dénommé fête du trône, cette célébration annuelle qui mobilise l’ensemble du peuple marocain tous les 30 juillet, aura également une déclinaison cette année à Abidjan. En prélude à cet événement, l’ambassadeur du royaume chérifien en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, a accordé une interview à l’AIP dans laquelle il revient sur les faits majeurs du règne de Mohammed VI, les relations ivoiro-marocaines, les déclinaisons de la fête du trône à Abidjan.
Le Royaume du Maroc, SEM l’ambassadeur, célèbre cette année le 20ème anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI. Que vous inspire cette célébration et quel regard rétrospectif sur ces 20 ans de règne?
Abdelmalek Kettani : Nous avons l’insigne honneur et le privilège de célébrer cette année le 20e anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, avec un immense sentiment de fierté et de reconnaissance.
Ainsi, nous célébrons, avec une ferveur particulière, deux décennies de travail acharné de notre Souverain pour faire du Maroc ce qu’il est aujourd’hui, à savoir un pays de paix, de stabilité, et de développement continu, avec un rayonnement exceptionnel à l’échelle internationale. Pendant ces vingt dernières années, le Maroc a fait des pas de géant, sous l’égide éclairée de notre Souverain, dans tous les domaines. Je citerai les réformes institutionnelles majeures, les grands travaux d’infrastructures (Ports, barrages, etc..), les transports (Routes, autoroutes, Tramways, LGV…), les énergies renouvelables, les plans de développement sectoriels (automobile, agriculture, tourisme, etc..) qui ont développé des écosystèmes importants, qui aujourd’hui génèrent des dizaines de milliers d’emplois, une valeur ajoutée croissante, et des exportations inégalées.
Que représente cette célébration dans la tradition institutionnelle et culturelle marocaine ?
Cet anniversaire, attendu avec ferveur par le peuple Marocain chaque année, cristallise l’attachement indéfectible de toutes les composantes de la nation au Trône Alaouite. Il s’agit également de l’occasion de réitérer le respect, l’estime et le dévouement permanent qu’éprouve le peuple marocain pour SM le Roi Mohammed VI, d’exprimer clairement les valeurs d’authenticité, de liberté et de démocratie, de s’engager en faveur de la défense de la liberté et l’indépendance du Royaume et de veiller au parachèvement de son intégrité territoriale.
Symbole emblématique de la cohésion entre le peuple et le trône, l’idée de fêter l’anniversaire de l’intronisation du Roi était ainsi venue des jeunes nationalistes enthousiastes, qui luttaient contre l’occupant français et défendaient l’intégrité territoriale et l’unité religieuse du Maroc, lesquels ont célébré, de manière non officielle, l’anniversaire de l’intronisation du Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, en date du 18 novembre 1933.
Mais, cette fête n’est devenue officielle qu’en 1934, en application d’une décision ministérielle, publiée par Mohamed Al Mokri, alors Premier ministre, et reproduite au bulletin officiel, en date du 2 novembre 1934, sous l’appellation Fête du Souvenir. Des décennies après, la Fête du Trône continue aujourd’hui d’inspirer la marche du Maroc vers le progrès et le développement, de révéler la profondeur des liens affectifs et de la relation de loyauté réciproque entre le Roi et son peuple.
Les vocables ne manquent d’ailleurs pas pour souligner les nombreuses significations symboliques de ce moment fort de la vie de la nation, synonyme de renouvellement de l’acte d’allégeance entre le Trône et le peuple, de continuité historique de la monarchie et d’interaction entre le sommet et la base. L’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, le 30 juillet 1999, a fait date depuis, comme augurant une ère radieuse jalonnée d’avancées remarquables dans les différents domaines politique, économique et social.
Abidjan, la capitale ivoirienne, s’apprête à accueillir le 30 juillet une cérémonie dans le cadre de la fête du trône ? A quoi cela répond-il ?
La fête du trône est la célébration solennelle de l’intronisation du Roi Mohammed VI, qui a eu lieu le 30 juillet 1999. Cette année, nous célébrerons, avec beaucoup de bonheur, le 20e anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté. Ainsi, à l’instar des années précédentes, nous allons célébrer cet anniversaire comme il se doit. Comme en 2017 et 2018, nous avons une manifestation prévue au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. Nous y recevrons de hauts dignitaires de la République et tous les amis du Maroc en Côte d’Ivoire. Nous tâcherons de rendre un hommage mérité et appuyé aux œuvres de Sa Majesté en 20 ans au Maroc, en Afrique, et en Côte d’Ivoire. Nous espérons que pour de nombreuses années encore, sous l’égide éclairée de notre Souverain, le Maroc continuera sur cette voie remarquable, reconnue non seulement par l’ensemble de nos compatriotes mais aussi par l’ensemble de la communauté internationale.
On le voit, le Roi a intensifié ces dernière années les actions de coopération avec les pays sub-sahariens. Qu’est-ce qui motive cette orientation diplomatique ?
Ce n’est plus un secret pour personne que la politique de coopération africaine prônée par le Maroc a pour finalité la co-émergence de l’Afrique pour créer des synergies qui permettront de construire une force commune et donner une voix harmonieuse à l’Afrique. Le dessein ultime de cette approche du Maroc permettra à terme à l’Afrique de prendre la place qui lui revient légitimement sur la scène internationale.
Fort d’une vision Royale ambitieuse et avant-gardiste pour l’Afrique, le Maroc a lancé une dynamique sans précédent sur le continent qui lui a valu la place de deuxième investisseur africain sur le continent, avec plus de 60% de ses investissements directs étrangers orientés vers l’Afrique, et permis une présence des entreprises marocaines dans 40 des 54 pays africains.
Il est à noter aussi que plus de 50 visites royales dans plus de 30 pays africains ou encore les 1000 accords signés sont autant d’illustrations qui démontrent avec emphase l’engagement total et irréversible du Maroc sur son contient,
Ainsi, le Royaume souhaite innover et renforcer les liens de coopération avec tous les pays africains, tant sur le plan bilatéral qu’au sein des institutions multilatérales qu’il importe de réformer pour s’adapter à la réalité africaine d’aujourd’hui et pour faire vivre la culture de la bonne gouvernance. Cet élan concerté, et cette volonté commune permettra d’asseoir la compétitivité économique indispensable à l’émergence du continent.
Cette politique Africaine du Royaume du Maroc traduit fidèlement la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, “qui ambitionne de participer activement à l’émergence d’une Afrique nouvelle. Une Afrique qui recèle un potentiel énorme, et qui prend son destin en main”. ‘’Une Afrique qui fait confiance à l’Afrique’’
Comment jugez-vous le rôle du Royaume dans l’intégration africaine deux ans après son retour au sein de l’UA ?
Comme vous le savez, le Maroc a réintégré l’Union Africaine en Janvier 2017 et ce n’est qu’un retour dans la famille Africaine que nous considérons comme notre famille naturelle, tant sur le plan géographique, bien sûr, mais aussi sur les plans culturel, sociétal, économique, et social.
Quelques mois seulement après son élection au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, à l’occasion du 30è sommet africain tenu à Addis-Abeba, le Royaume a pu décrocher une autre élection importante, cette fois-ci au sein de la Commission de la justice et des droits de l’Homme du Parlement panafricain (PAP), dont le siège se trouve en Afrique du Sud. Le Maroc est désormais représenté au PAP par cinq députés à l’instar des autres pays du continent. Il s’agit d’un développement important qui devra permettre aux afro-députés marocains de faire barrage devant les manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume. Il s’agit d’un gain politique et diplomatique de taille pour le Maroc d’autant plus que la Commission de la justice et des droits de l’Homme est une des importantes structures du Parlement panafricain, dont les recommandations et décisions sont soumises aux sommets des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.
Pour revenir à la coopération, plusieurs tournées du roi ont eu lieu, ces dernières années, dans les pays sub-sahariens, notamment en Côte d’Ivoire ? Doit-on en déduire que les relations entre les deux pays sont au beau fixe ?
Je dirai même plus qu’au beau fixe !! Nos relations sont exceptionnelles et fraternelles à tous les niveaux et depuis longtemps. En effet, depuis le président Felix Houphouët Boigny et Sa Majesté le Roi Hassan II, que le Seigneur les accueille en Sa Sainte Miséricorde, des liens fort ont été tissés entre nos pays et nos peuples et cette amitié et fraternité a continué depuis cette époque. Cette relation s’est perpétuée et renforcée avec Sa Majesté Mohammed VI et le S.E.M le Président de la République Alassane Ouattara. Nos deux chefs d’Etats ont conforté cette relation à tous les niveaux : sur les plans politique et économique, mais aussi, sur le plan international à travers les organisations multilatérales. Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire est un membre de l’Union Africaine (UA) et aussi membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Maroc a toujours pu compter sur le soutien du pays frère qu’est la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. De même, la Côte d’Ivoire a toujours su compter sur le Royaume du Maroc.
En termes de coopération économique, le Maroc, à travers ses entreprises, a réalisé et continue de réaliser plusieurs investissements en Côte d’Ivoire. Qu’est ce qui explique cet intérêt pour le marché ivoirien ?
Dans le sillage des multiples visites de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire, et suite à l’impulsion décisive qu’Il a imprimé aux relations entre nos deux pays, les plus grandes entreprises du Maroc ont saisi le potentiel important de la Cote d’Ivoire. Notre pays frère est effectivement un des pays les plus dynamiques du continent depuis l’avènement de Son Excellence le Président Ouattara en 2011 et les entreprises Marocaines ont souhaité accompagner le nouvel essor de ce pays et apporter leur contribution à la dynamique d’émergence en cours depuis plus de 7 ans maintenant. Ainsi, les plus grands groupes, dans divers domaines (banques, télécoms, BTP, immobilier, etc..) ont investi des centaines de milliards et ont créé des emplois qualifiés tout en participant au renforcement des capacités des cadres Ivoiriens dans tous les domaines.
Mohamed Compaoré avec AIP
Auteur: LDA Journaliste