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Mamadou Koulibaly : "Ouattara s’est occupé de tout sauf de son peuple"

Depuis Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, où il rencontrait ses militants samedi 3 octobre 2015, le président du parti Liberté et démocratie en Côte d’Ivoire (LIDER), Mamadou Koulibaly, n’est pas passé par quatre chemins pour cracher ses vérités. En effet, le candidat de LIDER à la présidentielle du 25 octobre, avec le franc parler qu’on lui reconnait a partager sa position sur divers sujet de l’actualité politique avec ses partisans. Election, bilan du Président Alassane Ouattara, dialogue politique, etc. Tout a été passé au peigne par l’économiste. Morceaux choisis.

Tout sauf le peuple Ouattara  

Nous sommes à la veille d’une élection où personne n’est préparé  ni la CEI ni les candidats, ni le peuple ivoirien. Après avoir sillonné la plupart des localités du pays, les populations ont exprimé leurs inquiétudes et leur peur.

Depuis  2010 nous avons un gouvernement qui n’a pas été capable de rassurer les populations. Le président Ouattara s’est occupé de tout sauf de son peuple. Il s’est occupé des choses sans âme. C’est un fiasco. On a eu aucune justice, aucune sécurité. Il a utilisé les jeunes gens qu’il a abandonnés dans la rue, devenus des coupeurs de route. Nous n’avons pas de justice. Il a gagné une guerre et poursuit un camp et laisse l’autre. Il se déplace avec 3000 soldats pour sa sécurité dans son pays, c’est que lui-même n’est pas en sécurité.

La CEI n’est pas prête

Nous sommes à 22 jours des élections et la CEI (Commission électorale indépendante) n’est pas prête. Il a fallu qu’on marche pour qu’on nous dise que la liste électorale est disponible sur internet. Aucun de nous n’a eu la liste électorale. On s’en va aux élections, et la CEI nous dit qu’il va y avoir un bulletin unique, mais comment on classe, on dispose la photo des candidats ? Il n’y a pas de loi qui le prévoit, mais la CEI impose Ouattara. C’est la photo du candidat Ouattara qui est classé premier sur la ligne des photos, disant que c’est dans l’ordre des dépôts de candidature, alors qu’aucune loi ne l’indique. Il y a un délit d’initié ça ne nous convient pas.

Les candidats demandent que la CEI résolve un certain nombre de questions. Concernant la liste électorale, les candidats se rendent compte que sur trois millions de nouveaux électeurs attendus, seulement 340 000 se sont fait enrôlés. Depuis 2010, les jeunes n’ont pas été enrôlés comme le prévoit la loi. Le travail de cinq ans, la CEI l’a fait en un mois. La liste électorale n’est pas inclusive.  En 2000, Bédié et Ouattara n’étaient pas sur la liste des candidats et ça coûté une rébellion et un pays ingouvernable. Pourquoi ne pas tirer la leçon. La loi dit (que) le président de la CEI est élu pour six ans non renouvelables, mais Youssouf Bakayoko est-il au-dessus de la loi et des institutions ?

Les candidats ne sont pas prêts

Les candidats ne sont pas prêts parce que depuis cinq ans, personne ne les a vus à la télé pour présenter leur programme. Un seul était présent depuis cinq ans. Ce n’est pas une télé privée, mais une télévision nationale. La télé nous impose les jours de passage les sujets à débattre et les équipes pour le débat. Quand vous être en univers de décision c’est le tirage au sort qu’il faut. Les candidats sont inquiets parce que ce n’est pas le travail de la télé, mais de la haute autorité de l’audiovisuel. Les candidats sont inquiets pour leur sécurité parce qu’ils n’ont pas de forces de sécurité avec eux, inquiets à l’accès des médias d’Etat et le financement de la campagne. Voilà l’ambiance !

Mauvais partage du financement

Pour le financement (des candidats), la loi prévoit une enveloppe qui est partagée en parts équitables, mais le Président ne peut pas donner cent millions, quand on ne sait pas le contenu de l’enveloppe. C’est un acte de détournement de fonds. D’ailleurs, ce n’est pas à lui de distribuer dès lors qu’il est aussi candidat. Depuis la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel Ouattara n’a pas à signer un acte ni de faire des Conseils des ministres, mais c’est ce qu’il a fait et continue de faire des visite d’Etat.

Il y a six mois, le kilo de cacao était à 2300 (FCFA) à Londres. Pourquoi c’est maintenant qu’il annonce le nouveau prix qui n’est même pas la moitié du prix de Londres.

Coalition pour une "élection zéro mort"

Compte-tenu de toutes ces inquiétudes, cinq candidats se sont coalisés : Banny, KKB, Konan Kouadio Siméon, Gnagbo Kakou, Mamadou Coulibaly. Il faut s’assoir à dix pour identifier les conditions de l’élection pour avoir zéro mort. Si les conditions ne changent pas, il n’y aura pas d’élection.  Il faut ouvrir que la liste électorale permettre à ceux qui n’ont pu s’inscrire faute de l’ONI (Office nationale d’identification) qui n’a pas établi à temps les CNI (Carte nationale d’identité). Régler le problème d’accès aux médias, la proclamation des résultats le même jour, la sécurité, qu’on en discute. Si c’est conditions ne sont pas réglées, nous avons décidé d’organiser un meeting le 7 octobre à FICGAYO de Yopougon pour dire les risques d’avoir une crise préélectorale.

Armand Tanoh

Auteur:
Armand Tanoh