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Côte d’Ivoire : environ 6.000 démobilisés veulent « perturber » le pays depuis Bouaké

Trois(3) personnes sont mortes à la suite d’un affrontement entre policiers et ex-rebelles démobilisés qui bloquaient l’entrée de la ville de Bouaké, le mardi 23 mai 2017. Ces derniers réclament des primes similaires à celles des mutins qui ont ébranlé la Côte d’Ivoire durant 4 jours, rapporte l'AFP.

C’est aux environs de 7h00 (locales et GMT) que les manifestants qui bloquaient l’entrée principale de la ville de Bouaké depuis la veille ont été dispersés par la police. 

Dans cet affrontement, 3 personnes trouveront la mort du côté des manifestants. Les trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de la ville.

Qui sont-ils ?

"Les démobilisés ». C’est comme ça qu’on les appelle. Ils sont estimés à environ 6.000 à travers le pays. Il s’agit d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux mutins.

Lors de la mutinerie mi-mai, un démobilisé avait été tué à Bouaké par des soldats révoltés qui estimaient que les revendications de ces derniers mettaient en péril le paiement de leurs primes. Alors ceux-ci ont dû réviser leur copie en ajournant leur manifestation. 

Après la fin de la mutinerie qui a abouti sur un gain de 10 millions pour 12 millions au total réclamés(2 millions  à payer) par les mutins, les démobilisés ont décidé de reprendre leur mouvement pour le paiement de leur prime. 

Mais le hic, c’est qu’ils ne font plus partie de l’armée et par conséquent sont considérés comme des civils, donc ils n’ont pas d’armes. Toute chose qui rend leur action vulnérable et facile à être mâtée. 

"C’est grave ce qui est arrivé. Nous avons trois morts dans nos rangs", a affirmé à l’AFP Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des démobilisés. "Je ne sais que dire. Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient".

Pour rappel, la ministre de la Solidarité, de la Femme et de la protection de l’Enfant, Mariétou Koné, était à Bouaké pour apporter la compassion du gouvernement et de la Nation à la famille de l’un d’entre eux tué lors des mouvements des mutins. A cette occasion, Mariétou Koné a rassuré ces derniers que le gouvernement a déjà tout prévu. « Le président Ouattara me charge de vous dire qu’il y a un fonds spécial qui est mis en place pour les démobilisés. Si vous vous mettez en groupe, parce que la violence ne sert à rien, chacun pourrait bénéficier», déclarait-elle lorsqu’elle a été interrompue par des démobilisés apparemment non content d’entendre ces promesses.

 

 

 

Auteur:
Daniel Coulibaly