Dans son dernier rapport publié le 14 novembre 2024, le Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, a mis en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion de l’assainissement au sein du district de Bamako. Ce rapport, qui couvre la période de 2019 au 31 octobre 2022, fait état d’irrégularités financières à hauteur de 5 milliards de francs CFA, impliquant principalement la Direction des finances et du matériel (DFM) du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable (MEADD) ainsi que la mairie de Bamako.
Le rapport souligne des anomalies dans les procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés relatifs à l’assainissement. Des cas de faux enregistrements ont été constatés, compromettant significativement l’intégrité des processus financiers, précise le Vérificateur général.
Les centres des Impôts de Bamako ont confirmé que les enregistrements concernés étaient frauduleux, entraînant un manque à gagner de 3,33 millions de F CFA pour les finances publiques. Bien que six titulaires de marchés aient régularisé des sommes contestées totalisant 2,26 millions de F CFA suite aux recommandations du rapport provisoire, il reste encore un reliquat de 1,07 million de F CFA non régularisé par deux autres titulaires. Ce manque de régularisation révèle les insuffisances importantes dans la gouvernance et le contrôle financier.
Le Vérificateur général note la nécessité d’un renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence pour prévenir de telles pratiques à l’avenir. C'est pourquoi, il appelle à une surveillance rigoureuse dans le cadre des procédures de gestion des contrats publics, afin de garantir une utilisation responsable des fonds. De plus, il est essentiel que le directeur des finances et du matériel s'engage à respecter le principe d’égalité de traitement des candidats pour favoriser une concurrence équitable et optimiser les ressources publiques.
La mairie de Bamako est également exhortée à suivre avec rigueur les procédures de passation des conventions de délégation de service public, pour s’assurer que toutes les prestations convenues soient correctement exécutées.Ceci contribuera à améliorer la fiabilité et l’efficacité des services offerts aux citoyens.
Ces recommandations visent à instaurer une culture de responsabilité et à améliorer la gouvernance au sein des institutions concernées.
Les irrégularités financières identifiées dans le rapport illustrent des problèmes de gestion et de transparence, nécessitant une attention particulière des autorités. Le montant de 5,698 milliards de F CFA lié aux paiements injustifiés, ainsi que le 1,07 million de F CFA de faux enregistrements offre l'occasion de faire un contrôle rigoureux et regulier de la gestion de la chose publique de la part des autorités compétentes.
Ce rapport a été porté à l’attention du président de la section des comptes de la Cour suprême et du procureur du Pôle national économique et financier, renforçant ainsi l’importance d’un cadre de gouvernance transparent pour garantir l’intégrité des finances publiques.
Les dénonciations de malversations jouent un rôle de premier rang dans la lutte contre la corruption, permettant aux autorités de prendre des mesures correctives. Ainsi, ce rapport du Vérificateur général constitue un appel à l’action pour les dirigeants maliens, soulignant l’importance d’un système de gestion transparent et responsable afin de restaurer la confiance du public et de garantir un service public de qualité à tous les citoyens du pays.
Auteur: Fabrice Nouzianyovo