États-Unis/Présidentielles américaines 2024 : comprendre l'élection complexe du président américain

Pour succéder à Joe Biden à la Maison-Blanche, près de 244 millions d’Américains vont se rendre aux urnes pour choisir entre Donald Trump et Kamala Harris, le 5 novembre prochain. Dans certains États, il est déjà possible de voter par anticipation. Comment s’organise le vote ? Qui désigne réellement le futur président des États-Unis ? Voici les clés pour comprendre ce scrutin complexe.


Profil des candidats

Donald Trump, milliardaire et ex-président des États-Unis, a été désigné comme candidat lors de la convention du parti le 15 juillet à Milwaukee, dans le Wisconsin. Les Démocrates, eux, parient sur l’actuelle vice-présidente Kamala Harris. Elle a été choisie lors de la convention à Chicago le 22 août, après l’abandon de Joe Biden le 21 juillet. Ils ont respectivement pour colistier J.D. Vance, sénateur de l’Ohio, et Tim Walz, gouverneur du Minnesota.

Dans la course à la Maison Blanche, il y a bien d’autres candidats. L’écologiste Jill Stein, le socialiste Cornel West et le libertarien Chase Olivier sont également engagés. Leurs chances de l’emporter sont infimes mais ils peuvent détourner des voix cruciales aux candidats démocrate et républicain.

Le choix du futur président américain

Comparativement à d’autres élections présidentielles dans le monde, aux États-Unis, la désignation du président se fait par un scrutin indirect. C’est à dire que les 244 millions de citoyens américains appelés aux urnes votent pour élire les grands électeurs. Ceux-ci composeront le collège électoral qui va élire le président et son vice-président. Ainsi, chaque grand électeur élu s’engage à voter pour l’un des candidats en lice pour la Maison-Blanche.

Comment se déroule le vote ?

Déjà les votes par anticipation ont débuté, avant le 5 novembre jour du scrutin. A chaque présidentiel, un système de vote par correspondance est déployé dans le pays avec deux objectifs : augmenter le taux de participation et réduire l’affluence dans les bureaux de vote.

La Caroline du Nord a ouvert le bal le 6 septembre. La Virginie, le Minnesota ou encore le Dakota du Sud ont suivi le 20 septembre. D’ici au 5 novembre, 47 États ainsi que le District de Columbia, Guam, Porto Rico et les îles Vierges auront ouvert des bureaux de vote anticipé, selon la National Conference of State Legislatures (NCSL).

Concrètement, les citoyens reçoivent les bulletins de vote à leur domicile mais, dans de nombreux États, il faut en faire la demande. Sur ces bulletins, sont inscrits les noms des candidats en lice pour la Maison-Blanche. Il faut préciser que les citoyens américains votent les grands électeurs. Une fois le choix fait, le bulletin est glissé dans une enveloppe déposée dans un bureau dédié ou transmise par voie postale.

Les grands électeurs

L’élection des grands électeurs est un scrutin majoritaire de listes fermées. Autrement dit, celui en tête du scrutin remporte tous les grands électeurs de l’État. C’est ce que les Américains appellent la Règle du « winner takes all ». Ils sont au nombre de 538 grands électeurs : 100 au titre du Sénat (soit deux par États) et 435 pour la Chambre des représentants. À cela s’ajoutent les trois grands électeurs du district de Columbia. Ainsi, pour remporter l’élection, il faut obtenir 270 grands électeurs au minimum. La Californie, avec 54 grands électeurs, est l’État qui en compte le plus.

Les swings states ou États clés

Les swings states ou États clés désignent les États où, rien n’est joué entre Kamala Harris et Donald Trump. Ils sont au nombre de sept dans cette élection : la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin, la Caroline du Nord, la Georgie, le Nevada et l’Arizona. Ces sept États représentent 93 grands électeurs, avec la Pennsylvanie qui en compte 19, 16 pour la Caroline du Sud, et la Georgie, 15 pour le Michigan, 11 pour l’Arizona, 10 pour le Wisconsin et 6 pour le Nevada.

L’élection du président américain

Une fois les grands électeurs désignés par les Américains, ils se réunissent en collège électoral dans chacun des États afin d’élire officiellement le président et le vice-président des États-Unis. Le 17 décembre 2024, ces grands électeurs voteront. Leur vote est transmis au Congrès fédéral à Washington D.C.

Le 6 janvier 2025, ce vote sera certifié par ce Congrès fédéral, sous l’autorité de la vice-présidente Kamala Harris, également candidate pour le camp démocrate. On se souvient que ce processus avait été interrompu par les supporteurs de Donald Trump le 6 janvier 2021, lors de l’assaut du Capitole et, le 20 janvier, Donald Trump ou Kamala Harris sera investi président ou présidente des États-Unis et prêtera serment sur les marches du Capitole.

Notons que sur les derniers sondages publiés par le New York Times, Kamala Harris devance Donald Trump de deux points au niveau national, mais ils sont au coude-à-coude dans les swings states (Etats clés) preuve qu’ils seront déterminants dans l’élection du président américain ou de la présidente américaine.

 

Auteur: Daniel Coulibaly

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