Le deuxième panel de la 9ème édition des journées nationales du Cacao et du Chocolat(JNCC 2024) a eu lieu, le dimanche 29 septembre 2024, sous la thématique « Valorisation du métier de producteur pour un avenir durable du cacao ».
Pour le jeune producteur (100 hectares de cacao) Jean-Marie Kouadio de la structure Agronova, un producteur, en plus de la parcelle, est celui qui en fait un métier à part entière. Car « c’est un métier qui nourrit son homme et pour lequel on doit avoir un regard important. Pour cela, il faut donc que le producteur se considère comme un entrepreneur et sa plantation comme son entreprise », a-t-il insisté, plaidant pour la promotion de jeunes producteurs modèles dans notre pays. « Il faut venir à l’agriculture par choix, c’est ce message qu’il faut transmettre à la jeunesse », a-t-il soutenu.
Mme Coulibaly Alida de la coopérative CA Rasso, a encouragé les gouvernants à rendre moins pénible le métier de producteurs, en mécanisant la cacaoculture, afin qu’elle soit plus rentable. Elle pense aussi qu’il faut former les producteurs ivoiriens à une meilleure gestion de leurs revenus. Sans manquer d’appeler a une mise en place d’une sécurité sociale(une assurance maladie) en leur faveur. Toute chose, selon elle, pourrait inciter la jeunesse à s’y intéresser.
L’ingénieur du Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles-FIRCA, Joseph Kouamé a mis en avant des caractéristiques pouvant aider à valoriser le producteur. Il croit savoir que la sécurisation du patrimoine foncier est un aspect essentiel permettant de faire des investissements, surtout que le producteur tire l’essentiel de ses revenus de la cacao culture. S’agissant du modèle de production, il estime que chacun doit pouvoir définir son modèle. « Sur la durabilité du métier, en plus de la sécurisation du patrimoine foncier de tous les producteurs ; il faut venir à l’agriculture par vocation », a-t-il ajouté, appelant à une professionnalisation de l’unité familiale de production.
De son côté, M. Coulibaly Drissa de la microfinance Baobab, a fait observer que le financement des producteurs demeure un enjeu complexe qu’il faut adresser avec plusieurs acteurs. « Nous en tant que financiers, nous avons beaucoup de leviers sur lesquels il faut agir pour que le producteur puisse s’épanouir en matière d’accès aux produits et services financiers», a-t-il souligné, indiquant qu’il faut s’appuyer sur trois leviers dont le premier est d’amener les institutions financières à adopter le financement agricole, le deuxième : éviter d’infantiliser le producteur et améliorer son image(ce qui pourra l’aider à bénéficier d’un financement) et le troisième levier concerne l’accès aux données relatives aux producteurs de cacao( presque inexistantes ou douteuses).
Dr Tahi Matthias du Centre National de Recherche Agronomique de Côte d'Ivoire-CNRA a noté que les producteurs sont le maillon essentiel de la chaîne de valeur , qu’il ne faut pas négliger. Il a rassuré que le CNRA a mis au point des techniques aidant à accroître la production cacaoyère et à lutter contre la maladie de showllen shoot
Auteur: Daniel Coulibaly