Le ministre d’Etat, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture, du Développement Durable et des Productions vivrières, représentant le Vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné et le Premier ministre Robert Beugré Mambé, a indiqué que l’entrée en vigueur du Différentiel de Revenu Décent (DRD), en lien avec l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana, représentant une prime complémentaire de 400 $US, soit 200 000 FCFA au prix bord-champ sur la tonne de cacao vendue, a permis de verser aux producteurs plus de 2400 millions de $US, soit 1600 milliards de FCFA sur les trois campagnes de mise en œuvre du DRD. Il s’exprimait à l’ouverture de la 9ème édition des journées nationales du Cacao et du Chocolat(JNCC), le samedi 28 septembre 2024, au Parc des expositions d’Abidjan.
Le ministre Kobenan Adjoumani a saisi cette occasion pour saluer le travail inlassable des producteurs ivoiriens, permettant à notre pays de tenir encore la place du 1er producteur mondial de cacao. Il a rappelé les réformes mises en place pour améliorer le revenu et les conditions de vie des producteurs ivoiriens, à savoir, premièrement, améliorer, stabiliser et garantir à nos producteurs un prix rémunérateur d’achat bord-champ du kilogramme de cacao et secondairement améliorer les conditions de vie et de travail des communautés productrices de cacao. Soulignant que depuis le début de la réforme, ce sont près de 22 000 milliards de FCFA qui ont été distribués aux producteurs durant ces 12 années post réforme. Sans manquer de les rassurer de l’attention particulière du président Alassane Ouattara. Qui a fait de l’amélioration de leurs conditions de vie, une priorité absolue.
« Il est de notoriété que la réforme mise en œuvre depuis 2012 a enregistré un succès et des acquis importants. Je voudrais insister sur les acquis liés aux deux objectifs majeurs que je viens de citer. Le premier est la stabilisation du prix bord-champ et l’amélioration du revenu des producteurs, apportant une solution à l’instabilité des prix bord-champ observée durant plus d’une décennie avant la réforme.(…) et le second acquis majeur est la contribution de la filière cacao à l’amélioration du cadre de vie des populations rurales et, en particulier, des producteurs de cacao et de leurs communautés », a fait observer M. Adjoumani. Et de soutenir : « Notre mécanisme de stabilisation du prix évite ainsi d’être confronté aux aléas des incertitudes du marché et permet de garantir un revenu stable quelle que soit la conjoncture. L’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024 a permis à l’Etat de fixer un prix record de 1500 F CFA/kg bord-champ, jamais octroyé en Côte d’Ivoire ».
Selon lui, ce sont en effet plus de 331 milliards de F CFA qui ont été investis par le Conseil du Café-Cacao pour la réhabilitation des pistes agricoles, la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoises, de l’électrification rurale et de la sécurité.
« La problématique fondamentale pour notre économie est le maintien durable de cette spéculation agricole majeure qui se trouve être également au centre des enjeux de l’économie cacaoyère mondiale. A ce titre, le premier pilier est la garantie d’un revenu décent aux producteurs de cacao. En effet, on ne peut parler de durabilité du cacao sans un niveau de revenu permettant, à la fois, au producteur de maintenir productif son appareil de production et d’assurer parallèlement l’amélioration de son cadre et de ses conditions de vie.(…) Le deuxième pilier est le maintien de l’environnement de production du cacao à travers la sauvegarde du capital forestier pour garantir un avenir durable à la production de cacao et le troisième pilier, non moins important, est la promotion de la transformation locale et la consommation domestique. Il nous faut donner plus de valeur ajoutée à notre cacao pour accroître la part de revenus tirés de la chaîne de valeur par notre pays. Je rappelle que cette part est en deçà de 6% actuellement », a-t-il expliqué.
En outre, il a souligné les conditions actuelles marquées par le dérèglement climatique, en lien avec la forte déforestation. « Nous ne pouvons plus continuer ainsi, à produire du cacao au détriment de la forêt. Cela est un engagement fort du président Alassane Ouattara et, notre pays s’engage à restaurer 3 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 », a-t-il annoncé.
Le ministre d’État a également relevé les progrès notables dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants dans la filière avec l’implication personnelle de la Première Dame, Dominique Ouattara.
Avec l’anticipation opérée par les dirigeants de la filière par l’entrée en vigueur de la Norme ARS1000 sur le cacao durable, rassure Kobenan Adjoumani, la Côte d’Ivoire sera prête à faire face aux exigences européennes en matière d’exportation de son cacao.
Les défis, a-t-il confié, ce sont la recherche de solutions durables au problème de financement des activités des producteurs et de leurs organisations, les actions visant à promouvoir l’autonomisation de la femme productrice doivent également être poursuivies afin que son rôle qui n’est plus à démontrer, soit renforcé et reconnu à sa juste valeur et la question de la relève paysanne qui doit être adressée à travers l’émergence d’une nouvelle génération de producteurs modernes.
« Vous conviendrez avec moi que s’il n’y a pas de cacao, il n’y a pas non plus de chocolat. Et ce sont les consommateurs qui s’en trouveront lésés. Il n’est point question de tergiverser, nous devons revenir aux fondamentaux : comment garantir la continuité de la production du cacao… », a laissé entendre M. Adjoumani.
De son côté, Koné Brahima Yves, DG du conseil de café-cacao, président du comité d’organisation, a soutenu que la thématique est plus que d'actualité, car il met en lumière le rôle essentiel et trop souvent minimisé des producteurs de cacao qui sont les véritables artisans de la richesse de notre pays. « Le cacao est l’âme de notre Nation, le fruit du travail acharné de plus d’un million de producteurs qui se lèvent chaque matin avec l’espoir d’un avenir meilleur », a-t-il affirmé. Malgré, ces avancées notables, il n’en demeure pas moins que le travail des producteurs ivoiriens n’est pas assez valorisé. C'est pourquoi, il estime qu’il est primordial de valoriser leur rôle et de leur permettre de bénéficier plus équitablement des fruits de leur labeur. Car, sans Producteurs, pas de cacao et par conséquent, pas de chocolat et pas de prospérité pour toute l’industrie cacaoyère.
Les meilleures productrices de cacao du pays ont été distinguées, à savoir Mme Kacou Ndri(cacao d'excellence ) et Mme Kouakou Amenan Albertine(meilleure productrice nationale de cacao). A celles-là, s'ajoutent les producteurs, à savoir Koné Guéguima( 1er, meilleur producteur national de cacao), Atsé N'cho Sylvestre( 2e, meilleur producteur national de cacao) et Bonkoungou Kouliga,( 3e, meilleur producteur national de cacao ).
S’agissant des coopératives, le prix de la meilleure coopérative est revenue à M. Silué Zana Alphonse(1er Kapatchiva COOP-CA), le 2ème prix à Ecagni Coop SA et le 3ème prix à Socoba Coop SA.
la JNCC est instituée par décret présidentiel n 2013-712 du 18 octobre 2013 et est célébrée depuis 2014, en début de chaque campagne cacaoyère, à linstar du Ghana, du Cameroun, du Nigéria. Les objectifs sont entre autres de mobiliser l’attention de la nation sur l’ensemble des activités cacaoyères, d’honorer et magnifier les producteurs et productrices de cacao, et surtout de faire connaître aux populations les bienfaits du Chocolat sur la santé humaine etc.
Les JNCC 2024 se tiennent sous la thématique centrale, « Pas de producteurs, pas de cacao ! ». Elles sont placées sous le Haut patronage du Vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, et sous la présidence du Premier ministre Robert Beugré Mambé. Plusieurs activités sont prévues, notamment l’exposition vente, des rencontres B2B, des activités de promotion, des activités sportives de cross et maracana etc. Elles prennent fin le lundi 30 septembre 2024.
Auteur: Daniel Coulibaly