Le secteur du tourisme devrait contribuer à une hausse du PIB à 5.6% par an en moyenne jusqu’en 2026, selon un rapport élaboré par Jumia Travel avec la collaboration du ministère ivoirien du Tourisme sur les activités touristiques du pays dénommé « Hospitality Report Côte d’Ivoire 20017 ». Ce rapport présenté par Cynthia Aïssy directrice de Jumia Traval met en lumière l’évolution de l’industrie hôtelière et du tourisme en Côte d’Ivoire depuis 2012.
Recettes touristiques
«Hospitality Report Côte d’Ivoire 20017 » indique que les recettes directes générées par le secteur du tourisme et du voyage se sont estimées à environ 419 milliards de francs CFA (638 millions d’euros) en 2015, avec 44,4% d’apport du tourisme de loisirs et 55,6% du tourisme d’affaires. La contribution du tourisme local est de 89% et de 11% pour le tourisme international.
Ces chiffres, souligne ce rapport, devraient enregistrer une hausse d’un peu plus de 4,8% pour atteindre environ 439 milliards de francs CFA (669 millions d’euros) en 2016.
Opportunités d’emplois
En terme d’opportunités d’emplois, « Hospitality Côte d’Ivoire 20017 » présente environ 101.000 emplois directs en 2015 soit 1.9% de l’emploi total. L’année 2016 a enregistré une baisse de 0.9% notamment due au terrorisme qui a occasionné une baisse de l’activité touristique. La tendance devrait s’inverser et connaître une hausse de 2.6% par an dès 2017 et ce jusqu’en 2026, avec la création d’environ 129.000 emplois directs.
Côte d’Ivoire : une destination prisée
Toujours selon le même rapport, la Côte d’Ivoire reste une destination prisée des touristes en Afrique subsaharienne. Le pays a atteint la barre des 1 million de voyageurs internationaux au cours de l’année 2015. Le secteur du tourisme a enregistré un investissement estimé à 48 milliards de FCFA (73 millions d’euros) au cours de cette même année, soit 1.6% de l’investissement total. Malgré une baisse en 2016 estimée à 1.4%, on pourrait observer une hausse de 6.7% an sur les dix prochaines années pour atteindre 90 milliards de FCFA (136,800 millions d’euros) en 2026.
L’industrie hôtelière en plein essor
L’industrie hôtelière est en plein essor depuis ces 5 dernières années avec l’installation de grandes chaînes hôtelières à Abidjan et un taux de remplissage compris entre 65 et 69% entre 2015 et 2016. Rendant la ville d'Abidjan la capitale des affaires de l’Afrique de l’Ouest francophone en 2016, avec la tenue de plusieurs grands événements qui ont attiré une nouvelle clientèle.
La Côte d’Ivoire a enregistré un nombre total de 1.177.022 touristes dont 470 809 touristes étrangers et 706.213 touristes internes avec une durée de séjour de trois jours en moyenne et un taux d’occupation des hôtels s’élevant à 69,4% en 2015.
Les dépenses générées par les visiteurs étrangers sur le territoire ont été estimées à 109,3 milliards de FCFA (156 millions d’euros) en 2015, avec une croissance prévue de 4.9% par an entre 2017 à 2026.
Tout cela a contribué à la construction d’infrastructures hôtelières pour accueillir un grand nombre de touristes. Ainsi le nombre d’hôtels est passé de 1.770 en 2012 à 2.043 en 2015. Celui des chambres de 27.431 en 2012 à 30.471 en 2015. D’ici à 2020, le Ministère du Tourisme prévoit le passage de 2043 à 4.000 complexes hôteliers soit un total de 60.000 chambres.
« Il y a un projet d’appui au développement touristique » visant à amener les élus locaux à intégrer le tourisme dans leur stratégie de développement. Il comprend 4 composantes: l’identification des potentialités, la formation des acteurs, la création des offices régionaux de tourisme et le forum de la collectivité », a fait savoir Assiélou Oua Assiélou de Côte d’Ivoire tourisme sur les actions prévues pour la dynamisation du Tourisme en Côte d’Ivoire.
Abidjan en tête des tops 5 des villes ivoiriennes recherchées
Abidjan se classe en tête des tops 5 des villes ivoiriennes en terme de recherche d’hébergement en Côte d’Ivoire. Selon la directrice de Jumia traval, la ville d’Abidjan(50% des demandes de réservation) se trouve en tête pour ses hôtels de luxe 2,3,4,5 étoiles, ses infrastructures routières, ses lieux de loisirs, etc. Et nombreux sont les touristes qui préfèrent Abidjan à Grand-Bassam et Assinie(2ème , 28 %), Yamoussoukro(3ème, 11%), Bouaké(4eme,3%), et San-Pédro(5ème, 3%).
E-Tourisme
Le rapport évoque également un autre aspect du tourisme moderne qui est le e-tourisme. Le taux de pénétration à internet est en pleine croissance et le nombre d’abonnés mobile atteint quasiment 100 % de la population. Cependant, l’ E-tourisme ivoirien reste encore faible en Côte d’Ivoire par rapport à d’autres pays africains tels que le Nigéria et le Kenya qui enregistrent plus de 50% de taux de pénétration à internet.
La Côte d’Ivoire vise un taux de 50% de pénétration à internet d’ici à 2020. Ce qui devrait contribuer considérablement au développement du E-tourisme.
Le E-commerce
Une note forte croissance du e-commerce, la création de nombreuses startups depuis 2014 avec un taux de croissance estimé à 55% en 2015 et 70% en 2016.
Selon le rapport, plus de 94% des transactions e-commerce sont effectuées dans les plus grandes villes du pays : 74% à Abidjan, 12% à Bouaké, 4.5% à Daloa et 4% à Yamoussoukro.
Pour Isarel Yoroba Guébo, conseiller communication digitale Fondateur et CEO Institut Africain des Médias, l’internet est un outil formidable pour organiser son voyage. C’est pourquoi, il salue la plateforme Jumia Traval qui offre des possibilités aux voyageurs de trouver des chambres d’hôtel à leur goût. En ce concerne le e-commerce en Côte d’Ivoire, il pense qu’il est en plein essor vue le nombre d’utilisateurs et aussi l’intérêt que les entreprises accordent au numérique dans leur fonctionnement.
Atouts et Faiblesses du Tourisme ivoirien
«Hospitality Report Côte d’Ivoire 2017 » n’a pas manqué de relever les atouts et faiblesses du tourisme ivoirien. La Côte d’Ivoire dispose d’une grande diversité culturelle avec des sites touristiques naturels et un riche patrimoine qui attisent la curiosité des touristes(Pont de lianes, la basilique Notre dame, les réserves naturelles, les parcs nationaux, etc).
Il y a cependant des aspects qui constituent un frein à l’évolution du tourisme du pays : la vétusté des infrastructures touristiques, le mauvais état du réseau routier, le manque de professionnalisation des acteurs du tourisme et de l’hôtellerie, le manque de décentralisation administrative, etc.
Auteur: Daniel Coulibaly
