L’ambassade de France et ONU femmes ont organisé un débat sur le thème : «Représentativité des femmes dans les sphères politiques et décisionnelles», le mercredi 22 février 2017 à l’Institut Français d’Abidjan. C’était avec la participation de la ministre ivoirienne de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité, Marietou Koné, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Georges Serre, et Marie Goretti Nduwayo, représentante de ONU-Femmes en Côte d’Ivoire.
Dans la sphère politique ivoirienne, la gent féminine y a fait son apparition en 1976 avec trois femmes au gouvernement. 16 ans après, en 2017, 29 femmes sont députés et plusieurs autres présidentes de partis et membres du bureau politique de leur parti, et 5 femmes membres de l’actuel gouvernement.
Elles occupent aussi des responsabilités au sein de l’administration civile, militaire et diplomatique. Mais cela semble insuffisant, car aujourd’hui il s’agit d’une question de parité 50/50, soutiennent-elles. Alors que faire pour que les femmes soient plus représentées dans les sphères politiques et décisionnelles, surtout les prochaines élections à venir ?
« Il faut oser », c’est ce qui doit caractériser les femmes pour être représentées et se faire valoir dans la sphère politique et décisionnelles du pays, a déclaré la ministre Marietou Koné.
Pour elle, les femmes ne doivent pas attendre que les hommes leur offre des possibilités, mais elles doivent « arracher le pouvoir ». « La responsabilité politique des femmes est possible, si elles s’organisent », souligne la ministre, ajoutant que le gouvernement doit sortir une loi pour accompagner la promotion des femmes.
Pr Tenin Diabaté Touré, « il faut négocier la représentativité de la femme, plaider pour sa promotion avec les hommes », mais d’abord changer de mentalité.
Pour Henriette Lagou, présidente du Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), « les femmes doivent surmonter les pesanteurs socioculturelles pour « aller prendre le pouvoir». Elle suggère qu’au niveau des instances décisionnelles des parties politiques, il y ait autant d’hommes que de femmes. Ce qu’elle appelle « des listes zébrées" ou « genrées ».
«Nous constatons que les autorités ne sont pas encore prêtes pour voir les femmes être en parité avec les hommes dans les sphères de décisions. Nous souhaitons que les recommandations soient prises en compte. Nous sommes disposées à travailler avec la ministre », a dit Georgette Zamblé, à la tête d’une association de la société civile.
Pour ce faire, elles recommandent une loi sur la parité et le décret d’application, soumission des partis politiques à des lois contraignantes, la révision du code électoral, mise sur pied d’un programme de formation permanente pour les femmes à la chose politique, etc.
Le panel a été modéré par Agnès Kraidy, journaliste et présidente du Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire.
Auteur: Daniel Coulibaly
