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Côte d'Ivoire: Arriérés de 243 milliards des enseignants, pension de retraite... Les vérités de Pascal Abinan

Le gouvernement ivoirien n’a « jamais reconnu » d’arriérés de 243 milliards FCFA dus aux enseignants, affirme le ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, Pascal Abinan Kouakou, alors que les enseignants du secondaire public réclament depuis 2009 des arriérés liés aux effets de leur glissement catégoriel général de 2007, qui selon eux s’estiment à 243 milliards, précisent-on.

« Ce qu’ils (enseignant) ne disent pas, c’est que ce problème est posé depuis 2007. Lorsque le président Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir, le gouvernement a payé totalement les engagements actés reconnus par le régime précédent. Quand ils parlent de 243 milliards, cela n’a pas été reconnu par le régime précédent. Comment voulez-vous que le régime actuel paie quelque chose qui n’a pas été reconnu par l’Etat de Côte d’Ivoire », a déclaré M. Abinan Kouakou, lors d’un échange échange avec des journalistes, vendredi à son cabinet.

« Les syndicats des enseignants font semblant d’ignorer cette réalité, pourtant, c’est avec eux que le président (Laurent) Gbagbo avait discuté à l’époque. Et ce que devait être payé a été payé », a ajouté le ministre de la Fonction publique dénonçant une « mauvaise foi » de la part des syndicats d’enseignants.

La plateforme des organisations professionnelles du secteur, une faîtière revendiquant 50 syndicats a lancé une grève de 72 heures de mardi à jeudi, pour protester contre la réforme de la retraite qui induit une réduction de la pension de retraite, tout en revendiquant également le paiement de ce présumé stock d’arriérés de 243 milliards de francs CFA.

Selon Pascal Abinan Kouakou, «pour manifester sa bonne foi, le président Ouattara a débloqué les salaires qui étaient bloqués depuis plus de 20 ans ». « A partir de cet instant, chaque deux ans le fonctionnaire est débloqué », a-t-il rappelé, appelant les enseignants à faire preuve d’éthique et à reconnaitre les efforts du gouvernement pour améliorer leur bien-être.

"Contre-vérités" sur la réforme de retraite

Le ministre ivoirien de la Fonction publique a aussi dénoncé « des contre-vérités » des syndicats de fonctionnaire sur la réforme de la retraite de 2012, notamment sur les questions du capital décès en cas de décès avant 15 ans d’ancienneté, et des avantages des ayant-droits du fonctionnaire décédé avant la retraite.

Concernant l’annulation du capital décès au profit des proche d’un fonctionnaire n’ayant atteint 15 ans d’ancienneté,  telle qu’allégué par la Plateforme, le ministre Abidjan relève une « mauvaise foi » de la part de cette organisation syndicale. « Un fonctionnaire qui meurt avant d’atteindre 15 ans d’ancienneté bénéficie bel et bien du capital décès. Il faut que les syndicats disent la vérité au gens », s’est insurgé M. Abinan.

Il dément également l’avis des syndicats selon lequel les ayant-droits d’un fonctionnaire qui décède n’auront droit à sa pension qu’à l’âge de la retraite de ce dernier. « Lorsqu’une femme est mariée et que son mari (fonctionnaire) décède, automatiquement, on lui paiera la pension de retraite si son mari qui décède lui a laissé un ou des enfants », a-t-il clarifié.

 

Pour le ministre Abidjan Kouakou, l’ancienne méthode de calcul de la pension de retraite prenait « anormalement » en compte certaines données, notamment les primes et les allocations familiale, ce qui représentait un risque de défit budgétaire à la caisse de retraite, et une cessation de paiement des futurs retraités.

 

« La réforme veut que les futurs retraités soient payés régulièrement, et que ceux qui sont déjà payés selon l’ancienne méthode continuent de bénéficier de leurs avantages bien qu’anormalement pris en compte», a-t-il dit.

 

AIP, Armand Tanoh

Auteur:
Armand Tanoh