Des techniques permettant de fertiliser des terres devenues arides et de les rendre de nouveau cultivables par restauration s’expérimentent avec satisfaction à Zonguitakaha-Sénoufo et à Kafigué, deux villages de la commune de Korhogo (nord).
Des sols appauvris et abandonnés sont peu à peu restaurés dans ces deux villages, dans le cadre du Programme régional de gestion durable des terres et des changements climatiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest (PRGTDT), initié par le Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), mis en œuvre par l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader). A Zonguitakaha-Sénoufo, les travaux consistent à planter et à entretenir des légumineuses arbustives, une espèce d’acacia dont les feuilles mortes qui tombent fertilisent le sol, assurent les techniciens.
De fait, diverses cultures sont associées à cette exploitation agroforestière et, selon les témoignages de paysans rencontrés sur place, ce sol qu’ils avaient abandonné à cause de son aridité recommence à produire. « On n’espérait plus pouvoir cultiver ici. Mais maintenant, ça va. Et on pense que dans quelques années, on n’aura plus de problèmes », a confié à l’AIP, Soro Mamadou, le président du comité de gestion local des 7,7 ha de parcelle aménagée dans le cadre de ce projet.
A Kafiguié, il s’agit de restaurer une parcelle de cultures maraîchers en combinant plusieurs techniques : celle du cordon pierreux (consistant à disposer des lignes de blocs de pierres en une ou plusieurs rangées pour lutter contre l’érosion pluviale), celui de l’assolement (division d’une zone de culture en parties en vue d’y effectuer différentes cultures par rotation), celui du zaï (culture permettant de concentrer la fumure et l’eau dans des microbassins ou les graines seront semées) et enfin celle de production de fumure organique (compostage).
Ici également, des membres du groupement (Chigata) bénéficiaires du projet assurent avoir constaté une amélioration de la productivité, au point que certains d’entre eux essayent de reproduire l’expérience dans leur champ individuel. L’exemple le plus évocateur est Dame Soro Fatoumata, qui a commencé à se construire une maison en dur, grâce à l’amélioration de ses revenus qu’elle tire principalement de l’agriculture.
Toutefois, le CILSS est un projet pilote, qui est à sa phase terminale. Démarré en janvier 2014, avec un financement de l’Union Européenne, il vise à restaurer les terres dégradées et à contribuer à leur gestion durable dans un conteste de changement climatique.
Auteur: Armand Tanoh