L’association des habitants d’Anani-Amamou est montée au créneau, ce samedi 19 décembre 2015, face à l’injustice dont elle est victime. Ces habitants ne décolèrent pas face aux agissements de la municipalité de Port-Bouët et du District d’Abidjan.
C’est la chefferie centrale d’Anani-Amamou appuyée par celle des villages voisins ainsi que de Mafibley 2, qui a dévoilé l’affaire à la presse. Ensemble, ces chefferies ont dénoncé l’intention de certaines personnes cherchant à les déloger de la forêt déclassé d’Abouabou d’une superficie de 4700 hectares, village de plus de 30.000 habitants. Ces popualations s’opposent formellement à la tentative démesurée d’expropriation de leurs terres par un opérateur économique avec une certaine complicité des autorités municipales de Port-Bouët et du district d’Abidjan. Cette population est confrontée au collectif villageois de cinq villages se réclamant la propriété de la forêt déclassée d’Abouabou, depuis 1955 à savoir : Petit-Bassam, Anan, Akouè-Agban, Bregbo et Abouabou. Pour se défense, les populations brandissent les titres de propriétés délivrés par le ministère de la Construction et de l’urbanisme depuis Amon Tanoh, actuel Directeur de cabinet du chef de l’Etat ivoirien. Mais lequel ministère de la Construction, en délivrant des lettres de mise à disposition ne prendra pas le soin de diligenter une enquête auprès même de ceux qui vivent sur le site. Mais, les populations meurtries brandissent à leur tour des décisions de la justice ivoirienne suspendant toutes actions sur ce site.
« … qu’elle se fasse dans les règles de l’art »
Leur décision de justice est vaine devant l’appétit vorace de ceux qui veulent à tout pris les déloger. Pourquoi les arrêtés d’approbation des plans de lotissement ne font aucunement référence à un avis ou une enquête de commodo et incommodo ? Les portes du ministère de la Construction, de l’urbanisme et de l’habitat ainsi que celles de la mairie de Port-Bouët sont pour l’heure, fermées si l’on s’y rend pour parler de ce sujet. Il est à l’évidence constaté que le village de Mafiblé2 qui a autorisé l’érection d’Anani-Amamou est situé dans la forêt déclassée d’Abouabou d’une superficie de 4700 hectares qui a fait du fait du jugement N°1864 du 25 juillet 2005 du tribunal de première instance d’Abidjan, l’objet d’un partage attribution entre les cinq villages : Petit-Bassam, Anan, Akouè-Agban, Bregbo et Abouabou. Les habitants de ce village objet de convoitise d’opérateurs économiques avec l’avènement de l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam fondent leur colère de leur propriété sur leurs droits coutumier et indiquent n’avoir jamais consenti à une quelconque rétrocession de quelques hectares de ses terres et reste un village du royaume Abouré de Mooussou. Pour le secrétaire du chef de Mafiblé II « il est inconcevable de voir comment nous sommes traqué. Nous ne sommes pas contre l’exploitation de cette terre. Mais si cela doit ce faire qu’elle se fasse dans les règles de l’art », a dit Traoré Lacina. Avant d’ajouté que le 30 novembre dernier sur la place du rond point, le premier ministre Kablan Duncan a dit qu’il y sera érigé une clôture grillagée pour la sécurité des populations aux abords de la voie express. Mais rien ne donne une garantie à ces habitants qui dorment désormais d’un œil. Car craignant de se faire déguerpir par surprise. Une première tenue le 13 juin avait fait plusieurs morts et blessés. Ils ont désormais le regard tourné vers le chef de l’Etat qui peut les sauver de cette situation.
Izoudine Youssef
Auteur: Daniel Coulibaly
