"Désinformation climatique et mise en œuvre des CDN : état des lieux, enjeux et solutions pour la lutte contre le réchauffement climatique en Côte d’Ivoire», telle est la thématique de la seconde table ronde organisée par CFI (Agence française de développement Médias) en partenariat avec l'Ambassade de France en Côte d’Ivoire et Africa Check, lors de la clôture du Programme Terra Africa, dédié au soutien des journalistes africains spécialisés sur les questions environnementales, le mercredi 18 septembre 2024, à l’hôtel Tiama, Abidjan-Plateau. 

Panéliste, lors de cette table ronde, Suy Kahofi, journaliste fact-checker à l’AFP Factuel, a soutenu que la désinformation sur le changement climatique pose la problématique de l’accès aux informations liées à l’environnement en Côte d’Ivoire. Cependant, il a fait observer que la plupart des fausses informations sur la question proviennent des pays développés avec 70% contre 10 % sur le continent et autres 20%. « Nous subissons une désinformation sur le changement climatique des pays développés », a-t-il dénoncé, alertant sur ce phénomène qui pourrait se développer du fait de la révolution numérique. Avant de recommander le fact-checking et aussi la sensibilisation en expliquant aux populations la dangerosité des fausses informations, et surtout aux journalistes de penser à la spécialisation.

Selon Mme Okou Honna Lala, chargée du programme Communication du Bureau UNESCO en Côte d’Ivoire, pour contrer la désinformation, l’organisation appuie le gouvernement ivoirien à travers un programme dénommé «Éducation aux médias et à l’information », visant à aider le citoyen à avoir l’esprit critique dans la consommation de l’information. «Nous avons mené des activités de sensibilisation dans les universités et les écoles etc depuis près de 5 ans, afin d’amener les populations à comprendre qu’il faut faire attention dans la manière de consommer l’information. Et nous-nous sommes rendus compte que c’est un problème crucial qu’il faut adresser en Côte d‘Ivoire », a-t-elle ajouté. « Il existe le fonds programme international pour la communication-PIDC pour la formation des différents acteurs dans la lutte contre le changement climatique et surtout la désinformation… », a confié Mme Okou.

Ange Patricia Adiko, sous directrice en charge des études et des projets à la direction de la lutte contre le changement climatique et de la transition écologique, a rassuré qu’il existe un plan national stratégique de communication sur les questions environnementales piloté par le ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique du ministre Assahoré Konan Jacques. Et d’ajouter que des ateliers de formation ont pu se tenir à l’effet de renforcer les capacités de plusieurs acteurs engagés dans la protection de la biodiversité (dont des journalistes).

Michelle Topé, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, département Communication, a estimé, de son côté, qu’il faut renforcer les capacités des journalistes sur la problématique, afin que ceux-ci puissent donner des informations appropriées aux populations. « (…) Il faut mieux expliquer les choses aux journalistes de sorte à ce qu’eux-mêmes arrivent à faire le lien entre les conséquences néfastes que nous subissons étroitement liées au changement climatique ; pour qu’ils soient des vecteurs de la bonne information sur le phénomène», a-t-elle insisté, les encourageant à aborder cette thématique en privilégiant les reportages et enquêtes.

Cette table ronde a permis d’examiner la désinformation autour des questions environnementales et climatiques, constituant un frein majeur aux efforts pour combattre le changement climatique. Tout naturellement, les échanges ont porté sur les stratégies pour contrer les fausses informations, sensibiliser le public aux enjeux environnementaux réels, et renforcer la communication des acteurs engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique.