La ministre de la Femme de la Famille et de l’Enfant (MMFE) Nassénéba Touré a animé une conférence de presse le mercredi 1er décembre 2021 à son cabinet à Abidjan-Plateau relative aux 16 jours d’activisme avec à la clé la situation des violences subies par les femmes et les filles.
À cette occasion la ministre de la Femme de la Famille et de l’Enfant Nassénéba Touré, a déclaré devant la presse que ces violences doivent cesser, appelant d'un engagement fort et d'une action déterminée de tous.
« Orangez le monde : tous ensemble mettons fin aux viols. C’est maintenant ! », tel est le thème de la campagne des 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux filles et aux femmes. Se basant sur les chiffres du système national de collecte de données de violences basées sur le genre (VBG), la ministre Nassénéba Touré a indiqué qu’en 2020, ce sont 5 405 cas de violences qui ont été rapportés et pris en charge dont 822 cas de viols.
Par ailleurs, elle a relevé certaines régions les plus touchées par les cas de viol. « Les zones les plus par le phénomène de viol est le Haut-Sassandra avec 95 cas en 2019, 101 en 2020 et 75 cas de janvier à octobre. En plus, il y a le grand Abidjan avec 43 cas en 2019, 66 en 2020 et 55 cas de janvier à octobre. Aussi, il y a la région du Gbêkê avec 45 cas de viol en 2016, 77 en 2020 et 79 cas de janvier à octobre. Enfin, nous avons la région du Tonpki qui a enregistré 47 cas en 2019, 52 en 2020 et 21 cas de janvier à octobre», a-t-elle énuméré avant d’ajouter : « Depuis 2019, les viols sont commis de plus en plus sur les élèves. Plus 98 % des cas de viol sont généralement les filles et 75% des cas sont des filles de moins de 18 ans ».
L’État de Côte d’Ivoire, ayant pris conscience du danger que représentent les VGB, a pris plusieurs mesures pour apporter une riposte. « Le gouvernement s’est doté d’un cadre d’intervention mécanisme de prise en charge des victimes. En 2014, la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre a été adoptée.
Cette stratégie vise à promouvoir une approche holistique et multisectorielle dans la lutte contre les VBG en renforçant les stratégies de préventions et de prise en charge. La coordination nationale des actions de lutte contre les VBG présidée par la ministre en charge de la femme de la famille et de l’enfant a été mise en place.
Au plan local, 79 plateformes de collaboration ont été installées pour la prévention et la prise en charge holistique de survivants de VBG. Deux lignes vertes ont été mises en place : 1308 et 116 », a fait savoir la ministre Nassénéba Touré.
En outre, elle a souligné que les violences basées sur le genre sont classées en types définis. Il s’agit du viol de l’agression sexuelle ; l'agression physique ; du mariage forcé du déni de ressource et d’opportunité ou de service ; de la violence psychologique ou émotionnelle et les mutilations génitales féminines. « Ces actes infligent des souffrances physiques émotionnelles ou des dommages économiques aux personnes survivantes. Ils maintiennent les femmes et les filles qui en sont les principales victimes dans un statut d’infériorité aggravant ainsi leur vulnérabilité » a-t-elle déclaré.
Comment se faire la prise en charge
Selon la ministre Nassénéba Touré au niveau médical avec le ministère en charge de la santé, un mécanisme a été mis place pour la prise en charge du viol « Il s’agit de faire en sorte que la survivante arrive à l’hôpital dans un délai de 72 heures afin qu’il bénéficie de façon optimale d’une prise en charge » a-t-elle expliqué avant de préciser que dans ce délai le certificat médical est délivré gratuitement.
En ce qui concerne le plan juridique et judiciaire, le code pénal a été révisé pour renforcer les dispositions en vue de lutter contre toutes les formes de violence à l’égard de la femme et de l’enfant.
mc
Auteur: LDA Journaliste