Une investigation journalistique menée par un étudiant en fin de formation à Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC-Polytechnique) d’Abidjan, Nicaise Ohouna N’Takpé, propose la création en Côte d’Ivoire d’une autorité de régulation du secteur du ciment, pour stabiliser les prix des produits de cette industrie qui varient d’un point de vente à l’autre.
M. Ohouna N’Takpé a fait cette suggestion samedi, lors de la soutenance de son mémoire de fin de cycle en journalisme, option radio, face à un jury de trois membres.
« Il faut la création par l’Etat d’une autorité de régulation pour contrôler le marché de la cimenterie », note le mémoire, soutenu par une enquête radiophonique qui donne la parole à diverses sources dont des acteurs du secteur, des consommateurs et des citoyens.
Cela permettra, au dire de l’impétrant de stabiliser les prix départ usine au niveau des producteurs de ciment, l’affichage des prix dans tous les points de ventes, le renforcement de la mesure d’interdiction de l’importation du produit, et la révision des conditions de surestarie au niveau du port pour l’acquisition de la matière première.
Le mémoire qui portait sur le thème « le marché ivoirien du ciment : enjeux et défis à l’horizon 2020 », qui a été accepté par le jury présidé par Dr Rémi Yao, avec la « Mention très bien » et la note de 16 sur 20, évoque surtout demande nationale de ciment de plus en plus faible, avec l’arrivée de plusieurs usines ces dernières années sur le marché national. Ce qui inuit une surproduction.
A en croire Nicaise N’Takpé, cette surproduction amène les sociétés de production à se livrer une bataille des prix. « Cela fait que depuis 2011 jusqu’à aujourd’hui, le prix de la tonne à l’usine du ciment CPJ32 et CPJ42 (des variétés de ciments fréquemment utilisées) a progressivement chuté jusqu’atteindre la barre de dix mille francs CFA à ce jour », dit-il.
« Mais les consommateurs finaux à Abidjan comme à l’intérieur du pays ne tirent pas profit de la concurrence sur le marché, puisque les revendeurs, dans les points de vente, ne font qu’augmenter les prix », poursuit-il.
La marge bénéficiaire des fabricants diminue ainsi au fil des jours, « ce qui pourrait engendrer à la longue, des licenciements, des départs volontaires, et au pire, des cas la fermeture de certaines entreprises de fabrication, d’où l’enjeu de cette étude».
La Côte d’Ivoire produit annuellement 11,5 millions de tonnes, avec dix usines de ciments en activité, contre une demande locale estimée à 5,24 millions de tonnes en 2018-2019.
AIP
Auteur: LDA Journaliste