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Côte d’Ivoire : Risques d'un Bloléquin bis à Séguéla. Attention, danger!

La ville de Bloléquin dans l'Ouest ivoirien peine encore à se remettre des troubles du mois derniers qui ont fait au moins deux morts dont un gendarme. A l'origine de ces violences, l'assassinat accidentelle, par balle, d'un jeune conducteur de taxi-moto par un gendarme. Ce gendarme été ensuite lynché à mort par des habitants de la ville. Ce qui avait le plus révolté les jeunes de Bloléquin après la mort de leur camarade, c'est surtout parce qu'ils estimaient que ce dernier a été tué pour avoir refusé d'être racketté par l'élément des forces de l'ordre. D'après les conducteurs de taxis-moto de Bloléquin, chacun d'eux est obligé, chaque jour, de payer la somme de 1000 francs CFA aux forces de l'ordre pour pouvoir circuler.

Les plaies sont encore fraiches à Bloléquin que le même mal, le racket des forces de l'ordre, connait une ressurgence à Séguéla, dans le Nord-ouest. En effet, les transporteurs du chef-lieu de région du Worodougou ne supportent plus  la multiplicité des postes de contrôle dans le département, qui engendrent, selon eux, le paiement de plusieurs faux frais sur certains axes. La section locale du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire (HCPETR-CI) à Séguéla (Centre-ouest, région du Worodougou), ne passe pas par quatre chemins pour exprimer sont ras-le-bol, face à cette situation. 

1000 francs chaque jour

« Ici à Sifié (une sous-préfecture située sur la route menant à Man, à 28 km, ndlr), il y a six barrages. C’est trop ! », s’insurge Bakayoko Mamadou dit ‘’Zima’’, membre du bureau de la section HCPETR-CI de Séguéla, cité par l’AIP.

Bakayoko Mamadou dit "zimo", transporteur à Séguéla

« Zima » indique que ce nombre important de barrages routiers est aussi observé sur les autres voies secondaires du département. Ce qui, regrette-t-il, impacte la rentabilité de l’activité du transport; car les transporteurs doivent souvent payer jusqu’à 1000 francs à chaque check-point aux forces de défense, poursuit-il. « On peut alléger le nombre de barrages (…) parce que ces six-là font le même travail’’, préconise Bakayoko Mamadou.

Les différents points de contrôle dressés sur cet axe sont dans les environs du stade Losseni Soumahoro, à Gbôlô, Siakasso, Drissasso, Dioulassoba et à Sifié, précise-t-on. De plus en plus d’actes de défiance sont posés par des usagers de la route à l’encontre des forces de l’ordre, à qui il est reproché d’y mener un racket systématique sur ceux qui ne disposent pas des pièces afférentes à leurs engins pour circuler légalement, rappelle-t-on.

Les autorités ivoiriennes doivent réagir au plus vite face à ce problème, avant que le pire n'arrive.

Auteur:
LDA Journaliste