Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
Armand Tanoh

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Par Jean-Jacques Konadjé*

La vulnérabilité dans laquelle vivent bon nombre de jeunes africains pourrait faire de la jeunesse du continent, le symbole primaire de l’insécurité humaine. Difficile de considérer les flux migratoires sans prendre en compte cette dimension du monde réel.

Qu’est-ce qu’être jeune en Afrique ? Voilà une question à laquelle il est difficile de répondre avec objectivité, tant la problématique de la jeunesse sur le continent africain est à la fois complexe et délicate. Si selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), est considéré de façon universelle et conventionnelle comme jeune, toute personne dont l’âge varie entre 15 et 24 ans, cette définition semble ne pas correspondre aux réalités sociales et sociologiques en Afrique. C’est la raison pour laquelle, la charte africaine de la jeunesse de l’Union Africaine (UA) définit la jeunesse, comme la frange de la population africaine dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans.

Chômage, violence, désespoir, oisiveté, précarité, aventure, illusion, analphabétisme, illettrisme et sous-éducation

Malgré cette flexibilité sémantique, la problématique de la jeunesse reste difficile à cerner. Et pour cause, dans certains pays d’Afrique, nombreux sont les responsables ou les représentants de mouvements ou d’associations de jeunesse qui tutoient largement et confortablement la quarantaine. Il n’est pas rare non plus de voir dans certains partis politiques, ayant pignon sur rue, des militants âgés de 50 ans révolus, se faire appeler « jeunes hommes » ou être qualifiés abusivement de « jeunes loups » ou de « jeunes faucons ». Cette gérontocratie qui ne dit pas son nom créé un mélange de genre générationnel, occasionnant ainsi, un véritable imbroglio sur le positionnement réel de ce que représente la vraie jeunesse, dans ces pays africains.

A la lecture de toutes ces réalités, nous déduisons, tout simplement, que dans le Nord comme dans le Sud, ou encore, dans l’Est comme dans l’Ouest de l’Afrique, la jeunesse africaine est dans son ensemble et dans une certaine mesure, logée à la même enseigne : chômage, violence, désespoir, oisiveté, précarité, aventure, illusion, analphabétisme, illettrisme et sous-éducation, pour ne citer que ceux-là, constituent leur dénominateur commun et rythment dans la plupart du temps, leur quotidien. Un véritable Cocktail Molotov qui devrait faire l’objet d’une attention particulière et être désamorcé, le plus rapidement possible, à travers la mise en place de projets innovants, dynamiques et concrets, qui s’inscrivent dans l’air du temps. Malgré tous ces efforts, il faut reconnaître que 54 ans après les indépendances des pays africains, le continent a été le théâtre de toute sorte de révolutions (souvent sanglantes et parfois meurtrières), sauf celle des mentalités. Et la conséquence, c’est que davantage, « les systèmes éducatifs posent problème, les écoles ont perdu le sens de leur propre rythme, les Universités ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, les bibliothèques, si elles existent, sont obsolètes, le chômage a fait son apparition et s’est installé durablement en période de crise, et les jeunes continuent de chercher leur place entre violences urbaines et rêves d’ailleurs » [1]. Cette jeunesse, en quête perpétuelle d’un avenir meilleur, se heurte à un certain nombre de réalités qui lui font perdre espoir.

La présente note est une réflexion globale sur ce que vit et endure au quotidien, une grande majorité de la jeunesse africaine. C’est une question qui mérite de faire l’objet d’études approfondies et adaptées à chaque pays, en tenant compte d’un certain nombre de facteurs et de déterminants, à savoir, l’histoire, la culture et le contexte géopolitique dans lequel évolue la population étudiée.

Une majorité silencieuse spectatrice du désespoir quotidien

L’Afrique est de loin, la région la plus jeune au monde, en termes de population. Selon les dernières estimations des Nations Unies, la jeunesse africaine représente plus de 60% de la population globale du continent et un peu plus de 40% de la population active. Mathématiquement, les jeunes dont l’âge est compris entre 18 et 24 ans sont au nombre de 200 millions sur le continent. Dans vingt ans, il y aurait 340 millions de jeunes en Afrique. Qualifiée peu ou prou et de façon théorique, de forces vives de la nation, dans leurs pays respectifs, par les gouvernements ou par les hommes politiques, les jeunes africains, de par leurs aspirations, leurs visions et leur nombre devraient constituer aujourd’hui, un enjeu majeur et stratégique pour la stabilité et le développement de leurs pays et d’une façon générale, du continent.

 La jeunesse africaine constitue dans son ensemble une véritable bombe à retardement. Cependant, le constat est tout autre. Loin d’être une source d’opportunité pour sortir le continent de la pauvreté qui gangrène certaines parties de l’Afrique, la jeunesse africaine constitue plutôt dans son ensemble, une véritable bombe à retardement. Et pourtant, sur le continent, ce ne sont pas les initiatives de prise en charge des jeunes qui manquent. Dans les différents pays, les Ministères de la jeunesse rivalisent d’idées avec les programmes ou secrétariats d’Etat en charge de la jeunesse. A l’échelle régionale et au niveau continental, des documents hautement stratégiques visant à contribuer à l’épanouissement de la jeunesse sont rédigés et validés. Malheureusement, toutes ces initiatives ne sont pas suivies des effets escomptés. Les nombreuses résolutions et recommandations issues des conférences et séminaires sur la situation de la jeunesse africaine se succèdent sans jamais parvenir à amorcer une dynamique de changement dans la vie quotidienne des jeunes en Afrique. La faute de cette situation incombe-t-elle aux gouvernements africains ou à leurs jeunesses ? Une chose est sûre, la frustration ruminée par les jeunes sur le continent est telle que ce n’est pas un abus de langage d’affirmer que la jeunesse africaine s’assimile à un tsunami silencieux qu’il faut, dès à présent, canaliser.

Il est vrai qu’en Afrique, certains jeunes sortent des sentiers battus et s’imposent même comme des modèles de réussite dans différents domaines. Mais combien sont-ils, face à cette majorité silencieuse que représentent ces millions de jeunes africains qui, las de broyer du noir, finissent pas devenir de simples spectateurs du désespoir quotidien ? Ce sentiment de désespoir est d’autant plus inquiétant, qu’en raison des situations socioéconomiques moroses qui prévalent dans les pays africains, la jeunesse est dans son ensemble prise dans un cercle vicieux la privant de toute perspective. Les réalités quotidiennes auxquelles les jeunes doivent régulièrement faire face, les enferment souvent dans une sorte d’immédiateté. Les jeunes africains sont constamment emballés dans le temps des urgences et des nécessités, à telle enseigne que leurs potentialités sont mal exploitées ou sous-utilisées. Par exemple, en Côte d’Ivoire, des milliers de jeunes, sortis des Universités avec des diplômes de Maîtrise, DEA, Master passent leur temps à faire de petits boulots pour survivre : agents de sécurité, gérants de cabines téléphoniques, vendeurs de cigarettes, femmes de ménages. Autant d’activités effectuées qui finissent par créer en eux, un certain manque de confiance et une sous-valorisation. Cela pourrait être ressenti à la longue comme un manque de considération et de reconnaissance que les dirigeants de leurs pays ont à leur égard. Or, comme le soutient Jacques Nanema, «  Pour se développer, c’est-à-dire s’épanouir de façon polymorphe et polyphonique, transformer ses propres dispositions naturelles et potentialités en réalités effectives sur les plans spirituel, intellectuel, moral physique, un homme ou un peuple a besoin, au-delà des conditions matérielles, techniques et politiques, à la fois d’une certaine confiance en lui-même et de la considération d’autrui qui lui accorde un minimum de crédit d’humanité ». La reconnaissance sociale à laquelle les jeunes africains aspirent tant, n’est pas simplement, comme le disait C. Taylor, une politesse que l’on fait aux gens. C’est un besoin humain vital, car, la non reconnaissance ou la reconnaissance inadéquate, peuvent causer du tort et constituer une forme d’oppression, en emprisonnant certains dans une manière d’être fausse, déformée et réduite. [2]

Il est regrettable de constater que certains parents ou chefs de communautés sénégalais encouragent leurs enfants à s’engager dans des aventures migratoires sans lendemain, qui s’apparentent davantage à des suicides collectifs. Dans des pays du Sahel, le désespoir de la jeunesse se traduit par la forte migration, plus souvent clandestine. Au Sénégal Par exemple, le fameux slogan wolof « Barça [3] Wala Barsax », développé dans le milieu de la jeunesse, notamment, les candidats à l’immigration clandestine, signifie littéralement, « vivre dans la ville de Barcelone ou mourir  ». Autrement dit, à défaut d’immigrer à Barcelone et d’y résider, les jeunes sénégalais préfèrent se donner la mort. Il est regrettable de constater que certains parents ou chefs de communautés sénégalais encouragent leurs enfants à s’engager dans ces aventures sans lendemain, qui s’apparentent davantage à des suicides collectifs. « Désespérés par l’absence totale de perspectives dans leur pays, ces jeunes font le choix de braver la mer pour atteindre l’eldorado européen qu’ils n’atteignent jamais vraiment, même quand ils réussissent à fouler ses rives ». En gros, nous pouvons dire que la vulnérabilité dans laquelle vivent bon nombre de jeunes africains pourrait faire de la jeunesse du continent, le symbole primaire de l’insécurité humaine.

Le symbole primaire de l’insécurité humaine

On ne peut parler d’insécurité humaine, sans faire allusion à la sécurité humaine, concept novateur en sciences politiques, qui met l’Individu au cœur de tout dispositif sécuritaire, quel que soit le pays. Jean-François Rioux définit la sécurité humaine, en partant de l’insécurité et surtout, en la considérant comme, « l’ensemble des menaces politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles qui confrontent les individus dans leur vie quotidienne et vise avant tout, la satisfaction de leurs besoins primaires de sécurité. La sécurité humaine s’intéresse donc plus spécifiquement à des considérations de développement et de respect des droits de l’homme » [4]. De ce qui précède, si la sécurité humaine est comprise grosso modo comme le fait de vivre à l’abri de la peur et du besoin, il va sans dire que cette notion se heurte radicalement aux réalités vécues par la grande majorité de la jeunesse africaine.

Préoccupés et angoissés par un futur qu’ils qualifient d’incertain et rongés par un présent oisif, les réalités quotidiennes auxquelles les jeunes africains sont confrontés symbolisent l’insécurité humaine. Le fort taux de chômage observé au sein de cette population les rend plus que jamais vulnérables et les expose à un certain nombre de difficultés.

Si en raison des dernières révolutions qu’elle a connues, l’Afrique du Nord est considérée comme la région où le taux de déficit d’emplois et le plus élevé au monde, il faut remarquer que dans la partie subsaharienne du continent, ce sont entre 10 à 12 millions de jeunes diplômés, qui arrivent chaque année, sur le marché de l’emploi, sans toutefois obtenir gain de cause. Une triste réalité qui interpelle et surtout, qui pourrait laisser croire que les Universités et grandes écoles africaines sont des usines qui fabriquent des chômeurs. Cela pose, explicitement, l’inadéquation entre l’offre et la demande et surtout, le décalage entre les formations proposées et les besoins du marché de l’emploi. Les pays sortant de longues crises ou des conflits armés sont les plus touchés par cette situation de chômage des jeunes.

La situation de la jeunesse africaine pourrait symboliser l’insécurité humaine, en ce sens que les jeunes vivent dans la peur permanente et sont régulièrement dans le besoin. L’on pourrait même être tenté de dire que le terme jeunesse serait, de nos jours, associé dans l’imaginaire collectif à la vulnérabilité. En effet, « … Jusqu’à 40 ans et plus, on peut être jeune, surtout si l’on est chômeur ou si des études universitaires entreprises depuis longtemps deviennent interminables (…). Ainsi, tant qu’une personne reste vulnérable par sa situation économique, sociale ou familiale, elle peut jouer le rôle de jeune ».

 Si rien n’est fait, le chômage des jeunes explosera davantage dans les années à venir. Face à l’incapacité du secteur public à créer de nouveaux débouchés et au regard du manque de dynamisme du secteur privé à trouver des mécanismes concrets pouvant accueillir la main d’œuvre qui arrive, chaque année sur le marché africain de l’emploi, nous pouvons déduire que si rien n’est fait, le chômage des jeunes explosera davantage dans les années à venir. En 1999, le nombre de jeunes diplômés africains qui était de 1, 6 million est passé à 4, 9 millions, en 2009. Selon les prévisions, ils seront environ 9, 6 millions en 2020 et avoisineront 13 millions en 2030, si aucune solution n’est trouvée à leur situation. Le sous-emploi des jeunes, qui est en réalité, une autre forme de chômage connaît un fort taux en Afrique. Dans certains pays, il atteint les 80%. Par exemple, dans les grandes villes, la quasi-totalité des jeunes ne travaillent que dans le secteur informel. Ils mènent des activités, bien souvent précaires et à faible productivité. « Ils gagnent moins que le salaire minimum et ne sont pas en mesure d’assurer à leur famille des conditions de vie décentes. Ils souffrent donc d’une bien grande pauvreté et sont fortement exposés au risque, compte tenu des conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ». Les jeunes qui vivent dans les zones rurales n’échappent pas à cette triste réalité. Le plus souvent, ils travaillent dans le secteur agricole avec des moyens rudimentaires et des outils traditionnels, ce qui les rend moins productifs. Bien souvent, c’est en essayant de fuir cette dureté de la vie, que la plupart des jeunes tombent dans la violence.

Une source de la violence symbolique

A force de vivre dans l’extrême pauvreté, des milliers de jeunes africains finissent par emprunter, des chemins ou des raccourcis, qui leur permettent d’affirmer leur existence et de pouvoir survivre. La violence est à bien des égards, la voie par laquelle, ces jeunes décident de se faire entendre. En effet, à cause de leur situation sociale et économique précaires et en raison des perspectives d’avenir morose, la jeunesse africaine est dans la plupart du temps, associée d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, aux différentes révoltes ou rébellions qui naissent et prennent forme sur le continent. En réalité, lorsqu’ils ne sont pas considérés comme des acteurs désespérés de la violence, ils apparaissent comme des faire-valoir de manipulateurs politiques, avides de pouvoir ou encore se présentent sous la forme de miliciens, en quête de survie économique. C’est cette réalité qui fait dire à Tanella Boni que : « … de nombreux jeunes, ballotés au gré des circonstances, inventent toutes sortes de stratégies pour survivre, y compris ruser avec la mort ». [5] En raison de leurs situations socioprofessionnelles précaires, ces jeunes se disent qu’ils n’ont plus rien à perdre et sont prêts à tenter le tout pour le tout. Car, comme les jeunes eux-mêmes ont coutume de le dire en Côte d’Ivoire : « Quand on a mangé la tête, ce ne sont pas les narines qui peuvent nous effrayer ». Une façon très explicite pour la jeunesse de dire qu’elle ne peut connaître une situation pire que ce qu’elle vit en ce moment.

La violence symbolique de la jeunesse se manifeste aussi sur les campus universitaires. En période de grève, ces temples du savoir s’assimilent à des champs de bataille. Il n’est pas rare de voir les forces de l’ordre affronter les étudiants ou les étudiants s’affronter entre eux. Le militantisme syndical en milieu universitaire, qui dans certains pays africains, constitue une porte d’entrée dans la vie politique, s’accompagne d’une certaine violence. A titre d’exemple, « dans la deuxième moitié des années 1990, les armes firent leur apparition sur les campus, à Abidjan et à Bouaké. Des clans se créèrent au sein de la FESCI et les différends se réglaient à coup de machette. Ces clans, faut-il le dire, étaient l’émanation de forces politiques antagonistes qui contrôlaient les campus universitaires. Les enseignants étaient de plus en plus menacés, malmenés, voire bastonnés pas les étudiants de la FESCI ». [6]

En Afrique du Nord, le raz-de-marée provoqué par les soulèvements de la jeunesse arabe s’est mué, en ce qui est désormais appelé le printemps arabe. En manque de repère, les jeunes chômeurs ou sous-employés n’hésitent pas à s’engager dans les guerres civiles que connaissent bon nombres de pays africains. D’ailleurs, selon une enquête menée par la Banque mondiale sur cette question, environ 40% de ceux qui rejoignent les mouvements rebelles et terroristes sont des jeunes en manque d’emploi. Cette enquête fait échos à une analyse de Stergios Skaperdas qui démontre qu’« un individu qui décide de s’engager dans une activité sociale violente telle que la rébellion laisse tomber sa fonction productive (si elles existe) au détriment d’une fonction d’appropriation. Il est évident que son choix s’inscrit dans un contexte précis puisque les individus évoluent dans un contexte contraignant, souvent caractérisé par la pauvreté et la répression. Ils choisissent une activité dans le but d’assouvir leur désir de prédation , d’assurer leur survie physique et économique ». [7] En d’autres termes, la décision d’engagement dans une force rebelle se réalise, à la suite d’un calcul de coûts et de bénéfices, de la part de l’individu qui songe à s’y joindre. Ainsi, on peut prévoir que si l’activité de rébellion représente l’option la plus avantageuse pour un jeune, alors il s’y engagera.

En Afrique du Nord, le raz-de-marée provoqué par les soulèvements de la jeunesse arabe s’est mué, en ce qui est désormais appelé le printemps arabe (2011- ). « Cette jeunesse éduquée et souvent diplômée confrontée au chômage, au népotisme et à l’impuissance des vieux dictateurs à lui offrir un avenir, n’a jamais cru en la capacité de quelques hirondelles électorales à faire un printemps démocratique. Fatiguée par les promesses non tenues et des plans de développement venus d’ailleurs, sous prétexte de co-développement, la jeunesse arabe a compris qu’il ne saurait y avoir de justice sociale et de partage équitable des richesses sans une démocratie réelle… ». [8] Dans les capitales et les grandes agglomérations africaines, à force d’errer, certains jeunes finissent par s’adonner à la délinquance (braquage, coupeurs de route, etc.). De nombreuses études en matière de sécurité intérieure démontrent d’ailleurs que le taux de criminalité d’une société est positivement influencé par la proportion qu’occupent les hommes âgés de moins de 24 ans, en situation de chômage, dans la population totale. En Côte d’Ivoire, le phénomène des microbes (impliquant des jeunes de 10 à 17 ans), né au lendemain de la crise postélectorale et qui a pris de proportions inquiétantes, dans certaines communes du district d’Abidjan contribue à créer un climat d’insécurité et une psychose généralisée au sein des populations. Notons également que la cybercriminalité, communément appelée « le broutage » en Côte d’Ivoire est devenu un fléau qui prend des proportions inquiétantes et génère une délinquance exceptionnelle. Au lieu de fréquenter les salles de classes, les jeunes, souvent à peine âgés de 16 ans, dont le seul objectif est de pouvoir arnaquer une entreprise ou un particulier via le net prennent d’assaut les cybercafés dans les quartiers populaires des capitales africaines. Vivant dans un monde décalé, leurs seuls modèles de réussites sont, dans la plupart du temps, ceux qui ont fait fortune, en s’adonnant à l’escroquerie sur la Toile.

Conclusion

La jeunesse africaine d’aujourd’hui représente l’Afrique de demain. Il est donc impensable de vouloir penser l’avenir de l’Afrique sans tenir compte des réalités auxquelles cette jeunesse est, de nos jours, confrontée. Parce qu’elle est globale et générale, la problématique de la jeunesse africaine doit être appréhendée dans une perspective holistique. Cela sous-entend qu’elle devrait être analysée à tous les niveaux de la société et s’inscrire dans une dynamique prospective. Nous ne saurions conclure cette note sans faire une série de recommandations, qui à notre humble avis devraient être pris en compte dans la recherche des solutions pour la jeunesse africaine :

Aux gouvernements africains : Donner davantage la parole aux jeunes afin qu’ils puissent donner leur point de vue sur les différentes politiques d’insertion socioprofessionnelles élaborées à leur endroit. A cet effet, l’urgence de convoquer les Etats généraux de la jeunesse dans les différents pays africains s’avèrent être une nécessité. Ce genre d’initiative permettra, sans aucun doute, de mieux prendre en compte les préoccupations des jeunes.

A l’intelligentsia africaine : Il est plus qu’urgent d’avoir une nouvelle approche sur les problèmes relatifs à la jeunesse africaine. En effet, la problématique de la jeunesse africaine étant pluridimensionnelle et multisectorielle, seule une approche pluridisciplinaire devrait permettre de traiter cette question de façon complète afin d’y apporter des solutions durables.

Aux entreprises du secteur privé : L’auto-entreprenariat doit faire l’objet de vastes campagnes de sensibilisation, auprès de la jeunesse. Il est aussi important de mettre en exergue les modèles de réussite dans le domaine de l’entreprenariat afin de motiver les jeunes à s’y intéresser.

Aux figures emblématiques de réussite : Transformer la barrière intergénérationnelle en dialogue intergénérationnel, en instaurant un système de parrainage entre les jeunes et les personnes du 2e et 3e âge. C’est à cette condition que l’on pourra contribuer au passage du flambeau de la réussite d’une génération à une autre.

Aux jeunes africains eux-mêmes : Susciter en eux, le désir de changement pacifique à travers une volonté d’agir ensemble (rêve commun).

La mise en application de ces recommandations contribuerait à aider les jeunes à reprendre confiance dans leur avenir et à leur donner les moyens et les outils nécessaires, leur permettant de devenir de véritables acteurs de la société au plan social et économique, tout en retrouvant des valeurs qui leur permettent de jouer un rôle de premier plan dans leurs différents pays.

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*Docteur en Science Politique, consultant en géopolitique et relations internationales, expert en maintien de la paix, puis spécialiste de la défense et de la sociologie militaire. L’auteur a été enseignant à l’Université de Rouen et est intervenu dans plusieurs autres Universités françaises.

Références :

[1] - Boni Tanella, « Des jeunes en quête d’avenir » in 50 ans après, Quelle indépendance pour l’Afrique, Paris, Ed. Philippe Rey, 2010, p. 53

[2] - Charles Taylor, Multiculturalisme, différence et Démocratie, Paris, Ed. Aubier, 1994

[3] - Diminutif de la ville de Barcelone

[4] - Rioux, Jean-François dir, La sécurité humaine : une nouvelle conception des relations internationales, Paris, l’Harmattan, 2001

[5] - Boni Tanella, Op.cit, P. 54

[6] - Idem, P. 65

[7] - Skaperdas Stergios, 2001, An Economic Approach to analysing civil wars. Presentation at the workshop on civil and post-conflict transitions sponsored by the world bank and Center for global and conflict studies. University of California. Irvine.

[8] - Nadia Hamour et Mohammed Abdi, « Les leçons du printemps arabe », in www.lemonde.fr (Article publié le 09 mars 2011).

 

Source: diploweb.com/

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La Côte d’Ivoire sera, dans la première quinzaine du mois de septembre, un carrefour économique incontournable pour les investisseurs avec cette conférence de haut niveau prévue à Abidjan sur le financement du développement dans la région Afrique de l’Ouest.

La tenue de cette rencontre, prélude à la future table ronde des bailleurs pour le financement du Programme communautaire de développement de la CEDEAO (PCD/CEDEAO), est rendue possible par l’aboutissement heureux d’un processus participatif et inclusif de formulation du PCD.

A cet égard, la Commission de la CEDEAO a conclu, dimanche à Abidjan, une consultation avec ses partenaires, dont la Commission de l’UEMOA, les plateformes régionales du secteur privé et la société civile, la BIDC, la CEA, la BOAD, le WAPP, le PPDU, où ont été examinées les actions de coordination à mener pour une bonne préparation de la conférence de haut niveau et la table ronde des bailleurs.

Selon le commissaire aux Politiques macroéconomiques et à la Recherche économique de la CEDEAO, Dr Ibrahim Bocar Bâ, qui présidait la rencontre, l’idée de l’organisation d’une conférence de haut niveau avant la table ronde des bailleurs vient satisfaire les exigences de la Communauté de développer et de faire fonctionner des leviers nouveaux de mobilisation de ressources internes et propres à la région en vue d’un financement autonome d’une partie non négligeable de ses investissements.

Sans la mobilisation des ressources nécessaires à son financement et à sa mise en œuvre, le PCD/CEDEAO serait réduit à un simple vœu de la Communauté, sans rien apporter au bien-être des populations et à l’amélioration des performances de croissance et de développement de la région, a expliqué le Dr Bâ.

Selon lui, un tel immobilisme se traduirait par un gaspillage de tous les efforts fournis dans la phase de formulation et une perte des opportunités d’investissements en faveur du développement et de l’intégration de la région.

Il a été élaboré un Document régional PCD/CEDEAO (DR-PCD) organisé en trois volumes couvrant des domaines prioritaires tels que l’intégration des peuples, la gouvernance et le développement humain, l’approfondissement de l’intégration économique, notamment le développement des infrastructures, la création de richesses, la coopération et le financement en Afrique de l’Ouest.

Au cours de sa 45ème session, tenue en juillet 2014 à Accra, au Ghana, la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO a adopté ce document et a instruit la Commission de la CEDEAO de prendre les mesures nécessaires à la mobilisation des ressources pour le financement du PCD. La CEDEAO ambitionne ainsi de supprimer les duplications et le manque de synergies entre les projets et programmes en Afrique de l’Ouest.

Le coût du compact du PCD/CEDEAO, qui couvre à ce jour 242 projets et programmes intégrateurs, a été estimé à 28,440 milliards de dollars US, dont 7,009 milliards sont déjà acquis et 21,431 milliards à rechercher.

Après son adoption par la région, l’un des défis majeurs du PCD/CEDEAO est son financement en vue d’une mise en œuvre réussie. Le programme ambitionne de promouvoir une croissance économique forte, créatrice d’emplois, surtout celui des jeunes, et un développement durable au sein de l’espace CEDEAO.

Un site internet spécial dédié à ces deux événements et contenant tous les documents et fiches d’enregistrement et modalités pour participer à ces deux événements phares sera mis en ligne dans quelques jours, a indiqué la directrice de la Communication de la Commission de la CEDEAO, Mme Sandra Oulaté Elleingand.

AIP

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Energie, eau potable, technologie, finance et transformation des matières premières. Voici les secteurs majeurs dans lesquels la banque anglaise Standard Chartered Bank entend intensifier son investissement en Côte d’Ivoire. Présent dans le pays ces jours, le vice-président Afrique de l’entreprise, Ebenezer N. Essoko, a réaffirmé "l’engagement absolu" de son institution à soutenir l’économie ivoirienne.

 

"Je voulais aussi confirmer l’engagement de la Chartererd Bank  pour continuer à assister cette économie parce qu’on était ici au début dans les périodes les plus difficiles. Et pour la Standard Chartered Bank, l’engagement est absolu", a déclaré-t-il déclaré mercredi 17 juin 2015 à Abidjan. Pour traduire ce nouvel engagement, la banque britannique va bientôt ouvrir une succursale à San Pedro.

 

Ebenezer N. Essoko a félicité la Côte d’Ivoire pour sa forte croissance économique qui a atteint les  9% en 2014, "avec un taux d’endettement assez bas".

La Standard Chartered est présente en Afrique depuis 150 ans, depuis 15 ans en Côte d'Ivoire.

Armand Tanoh

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Le Président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) Pascal Affi N'guessan, a entamé une tournée Européenne qui le conduira notamment en France, en Belgique et en Italie, a appris APA, mercredi, de bonne source dans la capitale économique ivoirienne.

Selon cette source proche du FPI, c'est depuis dimanche, que M. Affi N'guessan a entamé cette tournée en vue de "restaurer les rapports avec un certain nombre d'organisations de la société civile , d'opérateurs économiques et de partis politiques".

Il s'agit de "faire en sorte que la communauté internationale et les amis à l'extérieur sachent que le parti est engagé dans le combat démocratique (...)", ajoute la même source en citant le président du FPI. Pascal Affi N'guessan a été désigné récemment comme candidat du FPI à l'élection présidentielle ivoirienne d'octobre 2015.

APA

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La première édition de Manioc forum business (MABUFOR), une plate-forme pour dynamiser la filière manioc, a été officiellement lancée, lors d’une cérémonie, mercredi par le sous-directeur des semences et intrants, Essé Kouadio Jean, représentant le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly, au jardin Bressole à Abidjan-Plateau.

Selon Shella Chika Okoronkwo, la présidente du conseil d’administration de "Femmes en mission pour le développement" (FEMDEV), structure initiatrice de l’évènement, ce forum qui regroupe tous les acteurs de la filière notamment producteurs, industriels et distributeurs, va durant trois jours, présenter les divers produits dérivés de ce tubercule, les opportunités d’affaires et rechercher les voies et moyens pour une transformation industrielle pouvant lui donner une plus-value.

"Le manioc fait partie des habitudes alimentaires dans plusieurs pays africains. Grace à sa grande valeur énergétique, il peut constituer un moyen de lutte contre la faim et la malnutrition. Il contient du calcium et des éléments minéraux pour la bonne santé et le bien-être. Culture de subsistance, il peut être aussi culture de rente ", a affirmé Shella Chika Okoronkwo.

Pour le vice-président de l’Interprofession de la filière manioc en Côte d’Ivoire (IFIMACI), Diarrassouba Harouna, il faut une politique de promotion commerciale, car le manioc peut être source de création d‘emploi pour résorber le chômage.

" Avec les instituts de recherche, on cultive plus de sept variétés de manioc, notamment Alloco, Bocou 1 et 2, Tabouca et Bonoua. Mais une tonne de manioc coûte entre 25000 et 30 000 FCFA et seule la transformation industrielle en Attiéke, placali, gâteau, galette, pâte, caussette et tapioca pourrait apporter une valeur ajoutée et encourager les producteurs", a dit M. Diarrassouba invitant le gouvernement à accompagner les producteurs.

Le représentant du ministre de l’Agriculture, Essé Kouadio Jean a salué la tenue de ce forum et rassuré les acteurs de la filière de la volonté de l’Etat à aider à la promotion du manioc. Mais, il a conseillé de se constituer en coopérative et autres groupements formels pour avoir un appui.

Ce forum est meublé par des expositions, des conférences et des échanges B to B. Il prend fin vendredi.

AIP

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La note de Fitch confirme globalement celle que Moody’s a attribuée à la BOAD, le 15 mai 2015.  L’agence de notation Fitch  a attribué à la BOAD une note  émetteur à long terme  « BBB » avec perspective stable.  Dans un communiqué publié le 11 juin 2015, Fitch explique que cette note tient compte du fort soutien dont bénéficie la BOAD de la  part  de l’ensemble de ses actionnaires.

En outre, l’agence estime qu’en dépit d’un environnement sous-régional difficile, les niveaux de capitalisation et d’endettement de la BOAD sont plus favorables que pour les institutions similaires, avec un ratio fonds propres ajustés/actif de 40% et un ratio dette/fonds propres de 145,1% à fin 2014.

Fitch relève également que 64% des prêts  sont octroyés aux 8 Etats membres ou avalisés par eux. La BOAD bénéficie vis-à-vis de ces Etats, du statut de créancier privilégié. En cas de difficultés au niveau des Finances publiques d’un Etat, la priorité est accordée au remboursement des prêts de la BOAD. Il en résulte que l’institution n’a jamais souffert d’un défaut de paiement sur les prêts souverains.

Le risque de liquidité est bien maîtrisé. L’accès de la BOAD à la facilité de réescompte de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) offre une trésorerie d’appoint à sa disposition.  La Banque a mis en place des politiques pour maitriser la prise de risques. Quant à une éventuelle dévaluation du F CFA  qui menacerait la BOAD, Fitch estime  ce scénario peu probable.

La note de Fitch confirme globalement celle que Moody’s a attribuée à la BOAD, le 15 mai 2015. L’appréciation positive de ces deux grandes agences conforte la banque sous-régionale dans sa volonté de renforcer sa présence sur les marchés financiers  internationaux. La  BOAD entend se donner les moyens de mieux accompagner les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dans leurs efforts vers l’émergence économique. Dans son Plan stratégique 2015-2019, la BOAD affiche son ambition d’être « une banque de développement forte, pour l’intégration et la transformation économiques en Afrique de l’Ouest ».

La BOAD en quelques mots

Créée en 1973, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est l’institution commune de financement du développement des huit Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.  Ces Etats constituent avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), la catégorie des actionnaires régionaux.  La catégorie des actionnaires non régionaux comprend : l’Allemagne, la Belgique, la Chine, la France, l’Inde, le Maroc, la Banque africaine de développement et  la Banque européenne d’investissement. Cet actionnariat solide confère aujourd’hui à l’institution une grande crédibilité internationale. Le capital de la BOAD s’élève à 1155 milliards de F CFA. Son siège est situé à Lomé au Togo.

Armand Tanoh

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L’Université Félix Houphouët Boigny passe-t-elle au numérique ? C’est bien ce à quoi veut aboutir, la start-up Whaller, filiale de Bolloré, qui vient de lancer le campus virtuel de l’Université Félix Houphouët Boigny à Abidjan. Cette plateforme destinée à renforcer le lien entre étudiants et enseignants ambitionne de devenir un réseau universitaire transnational.

L’université Félix Houphouët Boigny (UFHB) à Abidjan-Cocody possède désormais son propre campus virtuel. Et ce, grâce à la start-up Whaller qui a lancé une plateforme interactive proposant aux étudiants des espaces de discussion et de partage d’informations, ainsi qu’un ensemble d’outils numériques relatifs à la vie universitaire (annuaire, agenda de l’université, planning des cours, médiathèque).

Université virtuelle

L’accès à cet espace numérique est gratuit via un ordinateur ou sur smartphone.  « Le campus digital de l’UFHB se veut un prolongement des espaces d’enseignement », fait savoir Thomas Fauré, le directeur général de Whaller, interrogé par Jeune Afrique, ajoutant que chaque unité de formation dispose d’un espace numérique dédié permettant aux étudiants d’avoir un contact privilégié avec les professeurs.

Les premiers cours massifs en ligne (MOOCs) sur cette université virtuelle devraient également faire leur apparition dans les prochains mois. « Ils seront alimentés par l’université FHB elle-même mais aussi par des universités ou écoles partenaires, notamment à l’étranger”, précise le patron de la start-up Whaller dont l’ambition est de créer un vaste réseau universitaire interactif.

A l’en croire, près d’un millier d’étudiants se sont déjà inscrits sur la plateforme proposée par son entreprise, sur les 20 000 étudiants officiellement recensés par l’université depuis son lancement.

Faire de l’Afrique de l’Ouest un réseau universitaire

Il a fallu « cinq ans de développement » pour la mise en place de cette plateforme, selon M. Fauré. Et maintenant, pense-t-il, son équipe est capable d’ouvrir des réseaux d’universités en quelques jours. « Nous aimerions convaincre toutes les universités d’Afrique de l’Ouest”, souhaite-t-il. Si le projet n’en est qu’à ses débuts, il pourrait prochainement voir le jour dans d’autres universités d’Afrique subsaharienne francophone notamment Yaoundé 1 et Yaoundé 2 au Cameroun.

Fondée en 2013, Whaller permet de créer des réseaux sociaux privatifs à destination des grandes structures (entreprises, collectivités, associations ou institution). Depuis son démarrage, la plateforme indique avoir convaincu 300 organisations et entreprises.

Daniel Coulibaly, source : Jeune Afrique

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L’année 2015 réussit bien au Nigéria dans l’univers des Finances et des Banques. Le Nigérian Benedict Oramah a été choisi par les actionnaires de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) pour succéder à l'Ivoirien Jean-Louis Ekra à la présidence de l'institution panafricaine.
 
Benedict Oramah qui faisait figure de favori est l’homme qui conduira désormais les destinées de Afreximbank. M. Oramah a été nommé président de l’institution bancaire le samedi 13 juin 2015, en marge des 22e Assemblées générales de la Banque africaine d’import-export, organisées à Lusaka(Zambie). Il est ainsi le deuxième Nigérian à ce poste, et le troisième, à ce jour, à  prendre la tête d’une institution bancaire panafricaine après Akinwumi Adesina à la présidence de la Banque africaine de développement(BAD), et Ade Ayeyemi à la direction générale de Ecobank.
 
M. Oramah prendra fonction en septembre prochain en remplacement de l’Ivoirien  Jean-Louis Ekra, en poste depuis 2005 qui avait succédé à Christopher Edordu, premier président d’Afreximbank. Lors de son discours de nomination, il a tenu à rassurer tout le monde : « Je ne suis peut-être pas actionnaire de la Banque, mais mes intérêts dans la banque sont entièrement alignés avec les vôtres », a-t-il dit, indique un communiqué de l’institution financière. Le successeur de  Jean-Louis Ekra s’est aussi engagé à poursuivre la politique d’inclusion de son prédécesseur.
 
Basée au Caire, Afreximbank cherche à s’étendre sur tout le continent. Elle a ouvert fin mai son troisième bureau régional à Abidjan, après Harare et Abuja.
De son côté, Jean-Louis Ekra a défendu son bilan, rappelant que durant ses deux mandats, le capital d’Afreximbank est passé de 750 millions de dollars à 5 milliards de dollars. Le président sortant a également souligné que « les bénéfices nets ont été multipliés par cinq, passant de 20 millions de dollars en 2004 à 104 millions en 2014.
 
Par ailleurs, la banque prévoit une série de levées de fonds pour augmenter son capital : plus de 400 millions de dollars sous la forme d’émission d’obligations sur les marchés internationaux et 500 millions de dollars de crédits auprès d’un pool de banques internationales.
 
Parcours
Benedict Oramah est titulaire d’un doctorat en économie agricole obtenu à l’université d’Obafemi Awolowo au Nigéria. Il était d’abord manager adjoint de la recherche au sein de la Banque nigériane d’import-export (Nexim) avant de rejoindre en 1994 Afreximbank en tant que chef analyste avant de gravir les échelons de l’institution : directeur senior chargé de la planification et du développement commercial en 2007, puis vice-président exécutif chargé du développement commercial et des banques d’affaires en 2008.
 
Créée en 1993 par les gouvernements africains, Afreximbank est dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Elle compte 37 États membres.
 
 
Daniel Coulibaly

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Déjà présente en Amérique, en Europe et en Asie, la Banque nationale canadienne (BNC) est désormais engagée sur le marché africain. En effet, la sixième structure bancaire du Canada et première du Quebec  et son partenaire Amethis finance viennent de signer leur entrée dans le capital du groupe ivoirien NSIA Assurances et Banque, en acquérant respectivement  à 20,9 % et 5,4 % de participations dans l’entreprise, qui ambitionne de devenir "un grand groupe financier de référence panafricain".

Pour les présidents d’Amethis Finance, Luc Rigouzzo, et de la BNC, Louis Vachon, l’entreprise NSIA, présidée par l’homme d’affaires et président du patronat ivoirien Jean Kacou Diagou, est une entreprise qui inspire confiance et présage de très bonne perspectives. A travers ce partenariat, la BCN pourra atteindre les marchés toute la douzaine de pays où le groupe ivoirien est présent : Côte d’Ivoire, Bénin, Cameroun, Congo, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Nigéria, Sénégal et Togo.

Forte d’un actif de 214 milliards de dollars au 31 janvier 2015, la Banque nationale du Canada, avec ses filiales, forme l’un des plus importants groupes financiers intégrés canadiens. Elle emploie plus de 20 000 personnes et est un employeur de choix reconnu. Ses titres sont cotés à la Bourse de Toronto

Armand Tanoh

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Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé, dans un rapport publié le 15 juin,  que l’économie ivoirienne devrait enregistrer une croissance de 7,9% en 2015 et de 7,6% en 2016 et en 2017. Ces prévisions sont plus conservatrices que celles du gouvernement ivoirien qui table sur un taux de croissance 9,4% cette année et une croissance à deux chiffres pour les années suivantes.

«Nos experts reconnaissent que la fin de l’attitude attentiste de certains investisseurs privés pourrait booster le taux croissance au-delà de notre estimation relative à l’année 2016. Mais ce facteur reste trop incertain pour être incorporé dans le scénario de référence», a souligné le FMI, en référence à la présidentielle d’octobre prochain, alors que le président Alassane Ouattara (photo) semble bien placé pour l’emporter.

L’institution note, par ailleurs, que le resserrement des conditions financières mondiales pourrait compliquer le financement de l'important programme d'investissement public.

Après une longue crise politico-militaire qui a pris fin en 2011, la Côte d’Ivoire est en plein redécollage économique. Le premier producteur mondial de cacao a enregistré des taux de croissance économique de 9,8% en 2012, de 8% en 2013 et de 8,5% en 2014.

Source: agenceecofin.com

 

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