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FIF: entre normalisation et contestation

C'est un secret de polichinelle. La gestion du football ivoirien va mal. Et cela depuis des années. De l'époque Dieng Ousseynou (1990-2002) ou peut-être même avant, jusqu'à Sidy Diallo(2011-2020) en passant par Jacques Anouma(2002-2011), la gestion des affaires du football dans notre pays n'a toujours pas été facile.
 
En 2015, une affaire de détournement de primes sous l'ère Alain Lobognon( 2011-2015) éclate. Le ministre est accusé d'avoir utilisé à d'autres fins les primes destinées aux Éléphants. Jusqu'aujourd'hui, Alain Lobognon crie son innocence ; même si cette affaire l'a conduit pendant un bon moment en prison. Avec Jacques Anouma, les choses se sont passées dans le silence. C'est plutôt avec Augustin Sidy Diallo qu'on a eu échos de primes non parvenues aux joueurs, lors de la CAN 2015, remportée par les Eléphants à Bata en Guinée équatoriale.
 
Plusieurs autres scandales liés aux mœurs ont bien sapé la présidence de Sidy Diallo à la Fédération ivoirienne de football (FIF). A cela s'ajoutent le problème de capitanat au sein des Éléphants et la crise du GX, un groupe de dirigeants rentré en dissidence contre Sidy Diallo. Lui reprochant une mauvaise gestion des ressources financières mises à sa disposition. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, c'est bien l'élection du nouveau président de la FIF qui a vu le processus bloquer du fait de plusieurs incompréhensions. La FIFA a pris la main en août 2020 pour essayer de trouver des solutions au blocage. Elle a même fait une audition de plusieurs responsables du football ivoirien pour situer les responsabilités. Des décisions étaient attendues, quand Sidy Diallo qui n'était plus candidat à sa propre succession, décède du Covid-19 en novembre 2020. Dans la foulée, le doyen d'âge des vice-présidents de la FIF, Déhoulé Omer Kouamé, est désigné président par intérim, le 7 décembre 2020, selon un communiqué du comité exécutif de la fédération.
 
Tout semblait bien se dérouler. Mais pas pour la FIFA(Fédération internationale de football association). Qui décide de mettre sous tutelle le football ivoirien confronté à une crise de succession, selon un communiqué datant du vendredi 25 décembre 2020. Elle choisit d'installer à la tête du football ivoirien un "comité de normalisation". Les membres sont désignés par la FIFA et la CAF (Confédération africaine de football), toujours selon le communiqué de l'instance internationale du football mondial notifié à la FIF, le jeudi 24 décembre 2020.
 
En clair, la gestion du football ivoirien n'est plus l'affaire des dirigeants actuels. Pas question, crient-ils. Pour eux, ce n'est pas normal de "chercher à normaliser" le football ivoirien. C'est pourquoi, ils ont ouvertement manifesté leur volonté de contester cette décision de la FIFA devant le Tribunal arbitral des sports (TAS). Ainsi, le comité exécutif de la FIF, le lundi 28 décembre 2020, a pris la ferme décision d'exercer toutes les voies de recours devant le TAS. Qu'est- ce qui pourrait advenir de cette décision des dirigeants du football ivoirien de défier la FIFA devant le TAS ? Attendons de voir la suite ! 
Auteur: Daniel Coulibaly