Il est de toute évidence que la démocratie est une quête perpétuelle pour la plupart des pays du continent. Pendant que, d’un côté, plusieurs pays notamment le Ghana, le Sénégal sont cités en exemple en matière de démocratie, de l’autre côté, des pays sont en quête de consolidation de leur démocratie. Parmi eux : la Côte d’Ivoire. En effet, si ces dernières décennies, la démocratie ivoirienne a connu une avancée notable, il n’en demeure pas moins qu’elle souffre par endroits pour sa mise en marche. C’est donc une démocratie hybride. C’est-à-dire mi-figue, mi-raisin. C’est bien ce qu’a confié Magloire N’Dehi, chef de bureau de la fondation Friedrich Naumann à Abidjan, citant le dernier rapport de l’indice de la démocratie de 2022, ce mardi 11 avril à l'ouverture de l'atelier de formation EDUKRATOS (Education à la democratie). Selon lui, ce rapport positionne notre pays à la 106e place avec une note de 4,22/10 en dessous de la moyenne requise qui est de 5 points. Estimant que dans une vraie démocratie, plusieurs éléments fondamentaux dont l’expression plurielle, le droit de manifestation, la citoyenneté de qualité, la qualité des institutions politiques, la décentralisation du pouvoir, etc. doivent être de mise. « Le défi de la démocratie reste encore une réalité », alerte-t-il.
C’est pourquoi, il a salué cet atelier EDUKRATOS organisé par la Fondation du 11 au 12 avril 2023 au profit de 19 fonctionnaires ivoiriens dont 17 de la Direction du Civisme et de la Citoyenneté du ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l'insertion Professionnelle et du Service Civique, une conseillère technique et une chargée d’études sur "Les Fondamentaux de la Démocratie".
De son avis, aucun développement n’est possible sans un environnement propice, et surtout sans une participation active des citoyens dans la gestion de la chose publique. Et la gestion d’un Etat doit pouvoir s’apprendre comme tout naturellement la gestion d’une collectivité, d’une administration centrale…Car, fondamentalement, note M. N'Dehi, la démocratie est un cheminement perpétuel de renforcement et d’amélioration. « Il n’y a pas de démocratie absolue, c’est un travail de longue haleine qui demande de la surveillance, la constance et une remise en cause perpétuelle… », interpelle-t-il les autorités ivoiriennes.
L’objectif général « vise à renforcer les capacités du personnel de la Direction du Civisme et de la Citoyenneté afin de leur donner les outils nécessaires pour améliorer leur travail au service de l'éducation civique des citoyens et favoriser leur participation à la vie démocratique », a indiqué le chef de bureau de la fondation Friedrich Naumann à Abidjan, visiblement très heureux de cette initiative de la direction générale du civisme qui a sollicité l’expertise de son organisme en la matière.
Pour Georgette Bouanh, la directrice du Civisme et de la citoyenneté, c’est une grande opportunité qu’il faut saisir. «Quand nous parlons de citoyenneté, c’est la pleine participation du citoyen au processus du développement de sa communauté. Si nous sommes bien outillés en matière des fondamentaux de la démocratie, nous saurons faire la promotion de cette participation citoyenne de nos populations, afin de mieux orienter la culture démocratique dans notre pays », a expliqué Mme Bouanh, remerciant le ministre Touré Mamadou de la Promotion de la Jeunesse, de l'insertion Professionnelle et du Service Civique pour son appui.
Ainsi, au titre des modules de formation, figurent la genèse de la démocratie, son histoire, ses valeurs, les 4 types de démocratie, les outils ou mécanismes d’expression de la démocratie, et naturellement les piliers fondamentaux de la démocratie.
Auteur: Daniel Coulibaly