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Liberté de la presse : situation plus ou moins mitigée en Côte d’Ivoire, selon un Observateur Citoyen

Le Professeur André Banhouman Kamaté a fait une communication sur les libertés d’expression et de réunion pacifique en Côte d’Ivoire, lors de la cérémonie d’ouverture de la 6ème session internationale de formation en droits de l’Homme, le lundi 24 octobre à Abidjan. Développant le thème “ Regard citoyen les libertés d’expression et de réunion pacifique”, le  Prof André Banhouman Kamaté a,  de son œil de citoyen, dressé un bilan plus ou moins mitigé de la situation en Côte d’Ivoire. 

L’ancien directeur de la Promotion des Droits de l’Homme et des Libertés publiques s’est appesenti sur deux libertés spécifiques, à savoir la liberté de la presse et la liberté de manifestation. Concernant le premier, M. Kamaté s’est appuyé sur le rapport de Reporters Sans Frontière de 2022 qui a fait un classement de 180 Etats ou territoires. Selon ce classement, notre pays occupe la 37e place en matière de respect de la liberté d’expression. “ Elle est placée dans la zone à situation plutôt bonne. En effet, classé 66e en 2021, notre pays a fait un bond de 29 rangs. Ce qui dénote du progrès en matière de sécurité et de liberté de la presse en Côte d'Ivoire”, a-t-il confié. Cependant, ce rang n‘occulte pas qu’en 2022, il y a eu des journalistes qui ont fait face à la justice ou encore sous la menace judiciaire. Il a cité l'interpellation du journaliste indépendant Noël Konan et Barthelemy Tehin, Directeur de Publication du journal Le Panafricain et Ahmed Kassambra incarcéré à la MACA. En dehors des journalistes, il a ajouté le cas des artistes Zouglou Yodé et Siro, interpellés et relâchés après des propos sur le Procureur de la République. 

Sur le second, c’est-à-dire la réalité des libertés de réunion ou de manifestation, il pense qu'il peut être encore amélioré en Côte d’Ivoire, évoquant la situation de l’activiste Pulchérie Gbalet (également incarcérée à la MACA). 

“Ce rapide panorama de la situation des libertés d’expression et de réunion en Côte d’Ivoire me permet de dire qu’en matière de droits et libertés, il n’y a pas de situation immuable, satisfaisante à 100 °/°. Il s’agit en effet d’un combat permanent, une lutte de tous les jours contre les forces obscurantistes”, a-t-il suggéré.   

En outre, le Pr André Banhouman a souligné l'existence de plusieurs instruments juridiques et de mécanismes de protection  de la liberté d’expression et de réunion pacifique. Il a cité entre autres, au plan national: la Constitution ivoirienne du 08 Novembre 2016 (Articles 8, 9, 10) et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (Articles 18, 19, 20, 21), le Pacte International des Droits Civils et Politiques (Articles 19, 21, 22) au plan international. Il y a aussi les mécanismes internationaux(Conseil des Droits de l’Homme, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples etc) et les mécanismes nationaux ( l’ANP, la HACA , la CAIDP ). 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Daniel Coulibaly