De plus en plus sur le continent, les femmes osent la bataille politique. L’ancienne présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf et Catherine Samba-Panza de la Centrafrique, pour ne citer que les deux, sont des femmes politiquement accomplies de ces derrières décennies.
Malgré tout, le constat est que la scène politique du continent est largement occupée par les hommes. Qui phagocytent toujours les femmes au niveau des postes de responsabilités.
En Côte d’Ivoire, pour une représentativité des femmes dans les instances décisionnelles des partis politiques, le pays s’est dotée d’une loi, adoptée en conseil des ministres en mars 2019 puis en octobre 2019 par l’Assemblée nationale, obligeant les partis a octroyé 30% de postes électifs aux femmes. Mais là encore, cette disposition n’est toujours pas effective dans les formations politiques ivoiriennes.
Pour outiller les femmes à se décider politiquement, plusieurs initiatives sont donc prises sur le continent comme le « Famale leadership Academy » dont la 2ème édition a eu lieu du 30 septembre au 4 octobre 2021, à Accra, la capitale ghanéenne.
Ce programme de formation en leadership adressé aux femmes est organisé chaque année par la fédération internationale des jeunes libéraux. L'opportunité a été donnée à 12 jeunes africaines de renforcer leurs capacités en leadership féminin. Parmi celles-ci figurent quatre ivoiriennes à savoir Mariam Diabaté, administrateur civil et membre d’une organisation politique, Bénédicte Koffi, assistante programme à la fondation Friedrich Naumann, Marie-Ange Djié, assistante administrative à la fondation, et Tossou Marie-Léopoldine, présidente d’une association.
De retour au pays, ces quatre jeunes femmes ont partagé leurs expériences à l’occasion d’un atelier de restitution initié par la fondation Friedrich Naumann, le vendredi 15 octobre 2021, à son siège à Abidjan.
Elles ont bénéficié d’une formation en personal branding (marketing personnel ou soi-même), art oratoire, libéralisme, vision, storytelling, etc.
Et unanimement, elles ont reconnu avoir vécu de très belles expériences en terre ghanéenne.
« J’ai vécu une belle expérience qui m’a donnée plus de confiance », a confié Bénédicte Koffi qui a mis un accent particulier sur l’art oratoire. « C’est un atout important que doit avoir toute femme qui veut être leader en plus de sa vision ; et se cultiver pour plus de connaissances », a-t-elle ajouté.
Mariam Diabaté tire de son périple ghanéen un nouveau regard sur sa personne, et entend développer son leadership longtemps endormi. « Les femmes doivent s’affirmer dans leur milieu respectif en adoptant une démarche pacifiste et progressive. Il faut dans un premier temps occupé le terrain, c’est le plus important et gravir les échelons au sein de nos partis», soutient-elle.
De son côté, Marie-Léopoldine Tossou a étoffé ses connaissances sur le personal branding qui aide à construire sa personnalité physique ou virtuelle (réseaux sociaux). « Faire de sa personne une marque qu’on vend ou fait respecter », a-t-elle précisé.
Marie-Ange Djié a dit avoir beaucoup appris lors de cette formation qui a amélioré ses aptitudes à écouter l’autre. « L’esprit d’écoute », dira-t-elle.
Pour Magloire N’Déhi, chef de bureau-Abidjan de la Fondation Friedrich Naumann, l’ouverture du monde soumet chacun à une concurrence évidente de compétences. « (…) avec l’ouverture du monde, notre concurrent n’est pas Ivoirien, notre concurrent est Américain, Burkinabé, Sénégalais...; c’est pourquoi, il faut beaucoup de formation. Et nous, au niveau de la fondation, nous encourageons la formation notamment la formation politique des jeunes », a-t-il indiqué, félicitant les quatre participantes qui seront suivies par la Fondation; afin d'aider à transmettre leurs acquis à d'autres femmes.
Auteur: Daniel Coulibaly