"3ème et 4ème revolutions industrielles: enjeux et défis pour la Côte d'Ivoire", tel était le thème du premier panel de la journée d’étude et de réflexions dénommée « La Gig Economy » (ou « économie à la tâche »), organisée par la Fondation Friedrich Naumann dans le cadre de sa mission de promotion de l’économie de marché et des libertés économiques, le mardi 13 septembre 2022. Magloire N'Dehi, chef du bureau de la fondation, et Fofana Lanciné, chef de département observatoire et marché, Autorité de régulation des technologes( ARTCI), ont animé cette tribune d'échanges sur les 3e et 4e révolutions industrielles.
L'idée était de souligner que l'humanité est dans une nouvelle transformation de son économie; et qu' il va falloir donc anticiper ces transformations pour faciliter l'emploi, la création de richesses pour les entrepreneurs, etc.
Alors comment la Côte d'Ivoire anticipe-t-elle suffisament ce changement de paradigme de nos industries et économies ? Surtout qu' avec cette montée en puissance du digital et des technologies; qui fait que le marché de l'emploi peut se passer de la force physique, de la force humaine.
Magloire N'Dehi a fait l'historique de ces révolutions industrielles qui débutent avec la découverte du charbon au 18e siècle. "Cette découverte va transformer de façon structurelle les économies. Ce qui va permettre à l'humanité de disposer d'une vraie ressource d'énergie pour la production", explique le chef de bureau de la fondation allemande à Abidjan. Alors au 19 siècle, poursuit-il, c'est l'émergence d'une vraie source d'énergie, c'est-à-dire le charbon et aussi de nouvelles sources d'énergie telle que le pétrole et le gaz qui vont conduire à de nouvelles formes d'indutries, permettant une grande production. "On assiste même à une transformation de modes de communication, notamment le télégramme, la radio, les avions etc.", a ajouté M. N'Dehi.
Se basant sur des expertises de spécialistes, il a relevé que de nouvelles formes d'intelligences ont vu le jour fonctionnant sous le modèle du web à l'entrée du 20 et 21 siècle. Il s'agit de l'interconnexion des intelligences et des forces qui transforment les vies et les modes de production. "Toutes les transformations à partir du digital font apparaître cette nouvelle dynamique mondiale de transformation de l'industrie qui est la 3ème et la 4ème revolutions industrielles", a-t-il précisé. "Nous sommes entrés dans une nouvelle transformation de nos économies. Il faut donc que nous anticipions ces changements (...) pour permettre à nos économies africainnes essentiellement basées sur les matières premières de garder leur dynamisme sans perdre suffisamment de ressources", a soutenu M. N'Dehi.
Pour Fofana Lanciné, chef de département observatoire et marché de l'ARTCI, la 3ème révolution est une richesse à partir de laquelle vient tout ce qui est libéralisation du secteur de communication. "Cette révolution a conduit à une transformation de l'emploi qui est plus axée sur des compétences en matière de nouvelles technologies et non des compétences anciennes liées à la maîtrise ou à l'organisation au niveau agricole de nos paysans", a-t-il noté, évoquant la dynamique médiatique qui offre toute sorte d'informations circulant un peu partout sur les reseaux sociaux, sans que cela ne soit maîtrisé.
Sur la 4ème révolution, M. Fofana a indiqué qu'elle est portée par Google, Apple, Facebook, Amazone et Microsoft grâce aux innovations qu'ils apportent constamment; devenant ainsi des acteurs incontournables de cette révolution. En Côte d'Ivoire, selon le chef de département observatoire et marché de l'ARTCI, c'est 40 millions d'abonnés mobiles et 23 millions de connectés réguliers, malgré le taux important d'analphabétisme. " Le secteur des télécommunications fait plus de 1100 milliards de FCFA au minima. Et une étude montre que 41% des téléphones mobiles sont des smartphones qui permettent aux propriétaires de profiter de cette numérisation écoomique". fait-il savoir. Pour lui, l'un des impacts les plus majeurs; c'est le taux de bancarisation qui est passé de 15%, avec les banques commerciales, à 40% avec les mobiles money grâce à la digitalisation des transferts d'argent des populations ivoiriennes. "Tout cela fait que l'économie numérique contribue à 9% au produit intéreur brut (PIB) de notre pays", a-t-il laissé entendre.
" L'économie numérique est important; raison pour laquelle nous devons tirer profit pour nos populations, et surtout améliorer la question de l'emploi et les ménages les plus démunis", a-t-il conclu.
Auteur: Daniel Coulibaly