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Couple adolescent/VBG : 19 millions de filles victimes de violences conjugales, selon l’OMS

Dans un communiqué, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme sur les violences basées sur le genre dans les couples d’adolescent.e.s. Il se base sur les résultats d’une analyse publiée, le lundi 29 juillet dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health.

Le Revue scientifique révèle des statistiques alarmantes concernant la violence au sein du couple chez les adolescentes.

Près d’un quart (24 %) des adolescentes en couple, soit près de 19 millions, ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire, avant l’âge de 20 ans. Environ 16 % ont subi ce type de violences au cours de l’année écoulée.

« Il est très préoccupant de constater que des millions de jeunes femmes dans le monde sont très tôt victimes de violence au sein du couple», a déclaré Dre Pascale Allotey, directrice du Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche de l’OMS.

 «Étant donné que la violence au cours de ces années cruciales de formation peut avoir des conséquences graves et durables, elle doit être prise plus au sérieux et considérée comme un problème de santé publique, et il faut mettre l’accent sur la prévention et le soutien ciblé », a-t-elle insisté.

La violence au sein du couple adolescent a des effets catastrophiques sur la santé, la scolarité, les relations futures et les perspectives d’avenir des jeunes filles. Elle augmente la probabilité de traumatismes, de dépression, de troubles anxieux, de grossesses non planifiées, d’infections sexuellement transmissibles et de nombreuses autres affections physiques et psychologiques.

L’étude offre une analyse détaillée de la prévalence de la violence physique et/ou sexuelle chez les adolescentes en couple âgées de 15 à 19 ans. Les auteurs soulignent des différences significatives en matière de prévalence, selon les régions. Par exemple, les régions les plus touchées sont l’Océanie (47 %) et l’Afrique subsaharienne centrale (40 %), tandis que les moins touchées sont l’Europe centrale (10 %) et l’Asie centrale (11 %).

Différents facteurs

La Revue indique que différents facteurs sont naturellement à la base de ces violences conjugales dans les couples des adolescentes.

La nouvelle analyse explique que la violence est plus fréquente dans les pays et régions à revenu faible, dans les pays où il y a moins de filles dans l’enseignement secondaire et là où les filles ont juridiquement moins de droits de propriété et d’héritage que les hommes. Le mariage d’enfants (avant 18 ans) accroît considérablement les risques, car les différences d’âge entre les conjoints créent des déséquilibres de pouvoir, une dépendance économique et un isolement social.

L’étude appelle à renforcer les services de soutien et les mesures de prévention précoces adaptées aux adolescentes, tout en prenant des mesures pour améliorer l’autonomie et les droits des femmes et des filles.

« L’étude montre que pour mettre fin à la violence de genre, les pays doivent mettre en place des politiques et des programmes qui renforcent l’égalité pour les femmes et les filles », a déclaré Dre Lynnmarie Sardinha, administratrice technique chargée des données et des mesures relatives à la violence à l’égard des femmes à l’OMS. Elle ajoute qu'il faut garantir l’éducation secondaire pour toutes les filles, assurer que les hommes et les femmes aient les mêmes droits de propriété et mettre fin aux pratiques néfastes comme le mariage d’enfants.

À ce jour, aucun pays n’est en voie d’atteindre l’objectif de développement durable consistant à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030. Mettre fin au mariage d’enfants et élargir l’accès des filles à l’enseignement secondaire sont essentiels pour réduire la violence au sein du couple chez les adolescentes, souligne le communiqué.

L’OMS aide les pays à évaluer et à combattre la violence à l’égard des femmes, notamment en renforçant la prévention et la lutte dans le secteur des soins de santé. De nouvelles lignes directrices de l’OMS sur la prévention du mariage d’enfants devraient être publiées avant la fin de 2024.

Source : Revue The Lancet Child & Adolescent Health.

 

Auteur: Edithe Valerie Nguekam