Dans le cadre de la lutte contre la corruption et la promotion de la Bonne gouvernance, la Fondation Friedrich Naumann et l'Ambassade de Suisse en Côte d'Ivoire avec l'appui du ministère de la promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la lutte contre la corruption ont lancé le Projet d'Appui à la bonne gouvernance par le contrôle citoyen (PAGoC), le vendredi 15 juillet 2022 à Abidjan.
L’objectif principal donc de ce projet est de promouvoir la gouvernance participative, la reddition des comptes et les mécanismes de bonne gouvernance pour un développement inclusif. Mieux comment impliquer le citoyen dans la gestion de la chose publique, afin que la bonne gouvernance soit une réalité.
Notre pays, la Côte d’Ivoire, occupe la 104ème place avec un score de 64/100 points en 2021 sur 180 pays évalués au niveau mondial en matière de lutte contre la corruption, selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International. Pour un score global du continent moyen de 33 sur 100 entre 2011 et 2021. Même si ce rang est en défaveur de notre pays, il faut reconnaitre que depuis 2011 le gouvernement a entrepris de nombreuses initiatives de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance. Ceci a conduit à la création en 2021 d’un ministère en charge de la Promotion de la Bonne Gouvernance et de la lutte contre la corruption. Ce département ministériel est dirigé par Epiphane Zoro Bi Ballo.
Le ministre Epiphane Zoro Bi qui présidait cette cérémonie a fait savoir que la bonne gouvernance est l’une des priorités majeures du président Alassane Ouattara. Il en veut pour preuves, l’engagement de notre pays à l’international avec la ratification de plusieurs protocoles d’accord dans la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance. « (…) Ce sont des armes et des outils juridiques », a-t-il déclaré. A cela, il ajoute la mise sur pied de plusieurs intuitions dont la Haute autorité pour la bonne gouvernance, la création de pôles économiques et financiers, la multiplication des audits et contrôle institutionnel, la redynamisation de la Cour des comptes, le budget programme etc. Pour lui, la corruption est à la bonne gouvernance, ce que le cancer constitue pour le corps humain, car elle compromet le développement et l’avenir et à ce titre elle doit être combattue, rejetée sans complaisance et sans compromission. Il reconnait tout de même que les défis à relever sont énormes. « C’est une question de longue haleine, mais il faut éduquer, déconstruire ce qui a été construit, changer les mentalités etc », a-t-il insisté.
« Lutter contre la corruption, et renforcer la bonne gouvernance est une affaire de tous (…) En plus des contrôles de certaines intuitions étatiques de la gestion des finances publiques, le contrôle citoyen, l’engagement citoyen à toute sa place », a exhorté le ministre Epiphane Zoro, saluant l’initiative qui vient en appui aux actions gouvernementales dans la promotion de la bonne gouvernance et l’émergence de l’intégrité.
Mme Anne Lugon-Moulin, l’ambassadeur de la Suisse en Côte d’Ivoire, a exprimé toute sa fierté à apporter l’appui financier de son pays à ce projet qui s’inscrit dans la ligne directrice de la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption à travers son aide au développement. Elle s’est satisfaite des actions déjà menées dans ce sens ; et encourage les autorités ivoiriennes à poursuivre sur cette lancée, même s’il reste encore du chemin à parcourir. « La lutte contre la corruption est un combat extrêmement long qui doit mobiliser tous les acteurs à tous les échelons du secteur public et privé (...) pour un contrôle citoyen efficace de la chose publique », a estimé la Diplomate.
Quant à M. Marton Köver, représentant de l’ambassade d’Allemagne en Côte d’Ivoire, il a salué cette collaboration entre les deux pays à travers ce projet. « La bonne gouvernance conduit à des politiques publiques élaborées et développer de façon transparente, participative et ouverte. Elle est dans la bonne prise de décision, à tous les niveaux et assure la confiance des citoyens en leur gouvernement ; ce qui contribue à la consolidation des institutions démocratique du pays à la stabilité politique, économique et sociale », a-t-il fait observer, soulignant que l’action citoyenne ne doit pas être en reste dans la gestion des affaires publiques.
De son côté, Magloire N’Déhi, chef de bureau de la Fondation Friedrich Naumann-Abidjan, a motivé cette initiative par une responsabilisation du citoyen dans la gestion de la chose publique pour plus de transparence et d’intégrité. Avant de détailler le PAGoC qui s’articule autour de trois (03) actions majeures, à savoir une campagne digitale de sensibilisation sur la bonne gouvernance et les différents instruments ; une mise en place d’un réseau d'auditeurs citoyens des politiques publiques (finances publiques et efficacité des politiques publiques) et des ateliers publics de renforcement de capacités de 500 citoyens (étudiants, leaders d’opinions et communautaires, jeunes des organisations de la société civile, jeunes des partis politiques) sur les mécanismes de la bonne gouvernance.
Le projet PAGoC est piloté par l’Ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire et le Bureau d’Abidjan de la Fondation Friedrich Naumann avec l’appui du média citoyen « Observateur Citoyen ». La phase d’exécution se fera sur une période de 6 mois.
Auteur: Daniel Coulibaly