Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN

ENTREPRENARIUM, un accélérateur panafricain dédié aux entreprises détenues par des femmes, a inauguré le 30 mars 2023 en Côte d’Ivoire son programme WINGI Business Blueprint. Une première cohorte de femmes entrepreneurs ivoiriennes a participé à la session pilote du programme. 

WINGI Business Blueprint est un programme d’accélération ciblant 800 entreprises à haut potentiel de croissance détenues par des femmes africaines résidant en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Kenya, au Rwanda et au Sénégal. L’ambition de ce programme est de fournir aux femmes entrepreneurs sélectionnées les compétences, outils et réseaux nécessaires pour développer leurs entreprises, créer des emplois et contribuer ainsi au développement économique des pays ciblés. De manière concrète, WINGI Business Blueprint s’adresse à des femmes opérant dans des secteurs spécifiquement identifiés et dont l’entreprise, entre autres critères, enregistre un chiffre d’affaires annuel minimum de 100 millions de FCFA.

Les femmes entrepreneurs sélectionnées bénéficieront durant 16 semaines de l’accompagnement de formateurs, praticiens et coaches dont l’expertise embrasse les principaux leviers de croissance d’une entreprise, avec un accent particulier mis sur l’usage de la technologie. Le programme sera mis en œuvre dans un format hybride, combinant plus d’une trentaine de sessions de formation, du coaching et du mentoring à la fois en présentiel et à travers une plateforme digitale. L'un des objectifs du programme WINGI Business Blueprint, outre l’acquisition de solides compétences managériales, est in fine de permettre aux femmes entrepreneurs éligibles d’accéder au financement de banques commerciales, une fois leurs entreprises parvenues à maturité.

WINGI Business Blueprint est soutenu par l’initiative « Women Entrepreneurship Enablers » de AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa) de la Banque Africaine de Développement qui vise à combler le fossé en matière d'accès au financement pour les femmes entrepreneurs en Afrique. « Quand les femmes gagnent, c’est l’Afrique qui gagne! Ces mots du Président Adesina traduisent bien l’esprit qui a prévalu à la mise en place de notre programme Women Entrepreneurship Enablers dont ENTREPRENARIUM a bénéficié parmi d’autres organisations. Ce programme vise à accélérer et à transformer des PMEs féminines innovantes, démontrant une capacité à se développer à plus grande échelle, à atteindre de nouveaux marchés et à créer des emplois pour des centaines d’autres femmes » a déclaré la représentante de AFAWA Mélissa Basque-Roux.

Pour ENTREPRENARIUM, par la voix de sa Directrice de Programme Natacha Raynaud « ce programme, grâce au soutien de AFAWA, est une excellente opportunité pour nos bénéficiaires de faire passer leurs entreprises au niveau supérieur». Depuis sa création en 2014, Entreprenarium a soutenu plus de 3 000 entreprises à travers ses programmes et a investi dans 52 projets à travers l'Afrique. Le programme WINGI Business Blueprint est un autre exemple de l'engagement d’ENTREPRENARIUM à soutenir les femmes entrepreneurs à travers l'Afrique, avec une attention particulière accordée au support technique personnalisé.

Published in Economie / Société

Emmanuel Macron a dénoncé mardi 26 juillet «l'hypocrisie» entendue «en particulier sur le continent africain» consistant à ne pas reconnaître clairement «une agression unilatérale» de la Russie envers l'Ukraine, comme le fait l'Union européenne.

«Le choix qui a été fait par les Européens premièrement n'est en aucun cas de participer à cette guerre mais de la reconnaître et de la nommer, là où je vois trop souvent de l'hypocrisie, en particulier sur le continent africain (...) à ne pas savoir qualifier une guerre» lancée par la Russie, «parce qu'il y a des pressions diplomatiques je ne suis pas dupe», a affirmé le président français dans une conférence de presse commune à Yaoundé avec son homologue camerounais Paul Biya.

Il a souligné que l'Union européenne avait décidé de «tout faire pour stopper cette guerre sans y participer» et sanctionner «la Russie pour bloquer son effort de guerre» et «l'isoler diplomatiquement».

«C'est là où nous avons besoin de vous, parce que sinon, ce schéma (d'invasion d'un pays comme l'Ukraine, NDLR) se reproduira à l'envi. Ce n'est pas l'ordre international que nous voulons, qui repose sur la coopération et le respect de la souveraineté de chacun», a poursuivi Emmanuel Macron. Le président français a affirmé que la France était «le pays qui s'est le plus engagé pour des États africains à leur demande pour leur sécurité» mais «dans un cadre clair, à la demande d'un État souverain et pour lutter contre le terrorisme». Selon lui, «ce cadre n'a plus été rempli après le coup d'État militaire au Mali».

La tournée africaine d'Emmanuel Macron intervient à l'heure où la France a entrepris de «rénover» ses partenariats militaires sur le continent pour se maintenir dans la compétition stratégique exacerbée qui s'y joue entre puissances. En matière d'offre militaire figurent désormais la Turquie, Israël, les États-Unis mais aussi et surtout la Russie qui cherche à damer le pion aux Français dans ses zones d'influence héritées des temps coloniaux, et dans le cadre d'une stratégie d'ampleur mondiale.

Source AFP

Published in International

Un Forum a réuni des décideurs africains et des partenaires internationaux au développement, afin de discuter des stratégies destinées à vaincre la faim et la malnutrition en Afrique, le 12 décembre 2017, à Cotonou. Abdoulaye Bio Tchané, ministre d'État chargé du Plan et du Développement de la République du Bénin et le Dr. Saulos Klaus Chilima, vice-président de la République du Malawi co-présideront la première réunion du Forum Malabo Montpellier au Bénin, étaient à cette rencontre. 

«Nous sommes ravis d'accueillir la réunion inaugurale du Forum Malabo Montpellier au Bénin. L'Union africaine et la Déclaration de Malabo nous ont prescrit des objectifs clairs, à savoir l'amélioration de la productivité agricole, la réduction de moitié de la pauvreté et l'éradication de la faim. Pour atteindre ces objectifs, la collaboration sera fondamentale. », a déclaré le Dr. Saulos Klaus Chilima.

Pour Abdoulaye Bio Tchané, ce forum est l'une des rares plateformes de haut niveau en Afrique dédiées au dialogue et à l'échange fondé sur des données factuelles sur des questions cruciales de sécurité alimentaire et de croissance agricole.

«(…) Cette réunion inaugurale nous permettra d'examiner les enseignements en matière de politiques et de programmes susceptibles de garantir que nous créons l'environnement idéal permettant aux africains de gagner la lutte contre la malnutrition. », ajouté M. Tchané.

Plusieurs pays africains ont réussi à réduire sensiblement la malnutrition ces dix dernières années, prouvant ainsi que la lutte contre la malnutrition peut être gagnée. Le Sénégal, le Ghana et le Rwanda ont réduit de plus de 50 % le nombre de personnes sous-alimentées et celui d'enfants émaciés et souffrant de retard de croissance entre 2000 et 2016, selon l'Indice de la faim dans le monde.

Toutefois, en Afrique subsaharienne, la sous-alimentation a touché 224 millions de personnes en 2016, ce qui représente 25 % des personnes sous-alimentées dans le monde. Pour arrêter cette souffrance, il est essentiel que les décideurs politiques tirent des enseignements des pays qui réalisent des progrès dans la lutte contre la faim et la malnutrition.

 

Daniel Coulibaly

 

 

Published in Economie / Société

Le président de la Banque Africaine de Développement (BAD) Akinwumi Adesina prononcera une conférence sous le thème « Parier sur l’Afrique pour nourrir la planète », ce lundi 16 octobre 2017, dans le cadre de Norman Borlaug pour la Journée mondiale de l’alimentation qui ponctue le Prix mondial de l’alimentation, du 16 au 20 octobre 2017, à Des Moines, dans l’Iowa, aux États-Unis. 

Le lauréat 2017 du Prix mondial de l’alimentation se verra remettre le trophée du Prix mondial de l’alimentation 2017 le 19 octobre. Ce prix est à l’agriculture ce que le prix Nobel est à la paix, aux sciences ou encore à la littérature.

Le choix du patron de la BAD comme lauréat 2017 avait été dévoilé en juin dernier par le Conseil d’administration du Prix mondial de l’alimentation, en reconnaissance de son œuvre pour assurer aux agriculteurs africains une meilleure disponibilité des semences, des engrais et des financements et pour les jalons qu’il a posés pour faire en sorte que les jeunes d’Afrique voient en l’agriculture une activité lucrative dans laquelle s’investir.

Sous sa présidence, la BAD est en train d’accélérer le développement de l’agriculture grâce à sa Stratégie « Nourrir l’Afrique ».

La stratégie « Nourrir l’Afrique » de la BAD a pour objectifs de contribuer à éliminer l’extrême pauvreté en Afrique d’ici à 2025 ; de mettre fin à la famine et à la malnutrition en Afrique d’ici à 2025 également ; de muer l’Afrique en exportateur net de denrées alimentaires ; et de faire passer le continent au premier rang des chaînes de valeur mondiales axées sur l’exportation, dans les secteurs où il jouit d’un avantage concurrentiel.

Créé par Norman Borlaug, le Prix mondial de l’alimentation est la plus importante récompense internationale à couronner les accomplissements d’individus qui ont contribué au progrès du développement humain, en améliorant la qualité, la quantité et la disponibilité des denrées alimentaires à travers le monde.

Plus de 1 200 participants dont un vaste éventail d’experts scientifiques, de décideurs, de dirigeants d’entreprises et d’agriculteurs en provenance de plus de soixante-cinq pays débattront d’enjeux de premier plan liés à la sécurité alimentaire mondiale et à la nutrition au Symposium international du dialogue de Borlaug.

Daniel Coulibaly

 

Published in International

Dans un marché qui compte plus de 50 millions de petits exploitants, l’agriculture occupe une place importante au Moyen-Orient et en Afrique. Syngenta, soucieuse d’améliorer la productivité agricole des fermiers du monde entier, et en particulier l’Afrique et le Moyen-Orient, a initié «The Good Growth Plan », afin d’aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté et en assurant la sécurité alimentaire de tous.

L’objectif principal est de stimuler la productivité des petits exploitants à travers une technologie innovante adaptée à leurs besoins, avec une formation  aux bonnes pratiques agricoles et à l’utilisation sûre des  produits de protection des cultures.

Ce plan devra répondre aux engagements suivants : rendre les cultures plus efficaces, émanciper les petits exploitants, aider à sécuriser la sécurité des populations, etc.

Lors de la 7ème édition du Forum pour la révolution Verte en Afrique(AGRF) du 4 au 8 septembre 2017 à Abidjan, Pierre Cohadon, directeur de Syngenta pour l’Afrique et le Moyen-Orient, a expliqué le choix porté sur les petits exploitants agricoles africains. « Ce sont les petits producteurs qu’il faut toucher, car ce sont eux qui constituent la force vive de l’agriculture africaine », a-t-il dit.

Pour  cela, fait-il savoir, il faut une sensibilisation sur les bonnes pratiques et l’utilisation des intrants dans la production. « Les résultats promoteurs de notre réseau de ferme de référence en Afrique et au Moyen-Orient sont la preuve de l’incroyable potentiel de croissance de ce territoire », a ajouté M. Cohadon, citant l’exemple de deux producteurs ivoiriens qui après avoir appliqué les protocoles sont passés d’une production estimée en kilogramme à tonnes.

Pierre Cohadon demande aux agriculteurs de ne pas travailler seul. Pour lui, il faut plutôt adopter une approche de partenariat pour développer la filière agricole.

«Il faut savoir que l’agriculture doit se pratiquer sur de longs termes de façon raisonnée, et respectueuse de l’environnement également», a-t-il souligné.

 

Daniel Coulibaly

 

 

Published in Economie / Société

Le Partenariat pour la Transformation Agricole Inclusive en Afrique (PIATA), d’une valeur de 280 millions de dollars a été lancé à l’occasion de l’édition 2017 du Forum pour la Résolution Verte en Afrique 2017 (AGRF) du 4 au 8 septembre à Abidjan.

Le PIATA est un partenariat impliquant quatre organisations. Il s’agit de la Fondation Bill & Melinda Gates, la Fondation Rockefeller et l'Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) qui financeront jusqu'à 280 millions de dollars américains pour catalyser et soutenir une transformation agricole inclusive dans au moins 11 pays d'Afrique, ce qui augmentera les revenus et améliorera la sécurité alimentaire de 30 millions d’exploitations agricoles familiales de petite taille d'ici 2021.

Le PIATA constitue une collaboration majeure entre les donateurs qui s'alignent derrière « l'Agenda de Malabo, » adopté par les chefs d'État et de gouvernements africains en 2014.

L’initiative permettra aux partenaires d’aligner et de compléter les efforts existants, en réalisant de nouveaux investissements dans le développement de systèmes d'intrants, de chaînes de valeur et de politiques où ils auront le plus d'impact.

«Nous considérons cela comme une occasion de tirer davantage parti des partenaires et de leurs énormes réseaux, car nous sommes impatients de déployer les technologies que nous avons aidées à développer au fil des ans, ainsi que nos connaissances partagées et nos subventions, pour travailler avec nos distingués partenaires.», a déclaré M. Mamadou Biteye, Directeur Général du Bureau Régional de la Fondation Rockefeller Afrique.

M. Rodger Voorhies, directeur exécutif de la Division Croissance et Opportunités mondiales de la Fondation Bill & Melinda Gates, a justifié son engagment : « Notre investissement reflète notre volonté d'aider les pays à élaborer des plans de haute qualité liés aux cadres nationaux et continentaux de responsabilisation, afin de prendre l'initiative de la transformation agricole.».

Pour M. Sean Jones, assistant administrateur adjoint au Bureau de la sécurité alimentaire de l’ USAID, le partenariat entre acteurs publics et privés permet d'assurer la sécurité alimentaire et la croissance économique. « L'agriculture est, dans son essence, une entreprise du secteur privé et l'un des meilleurs paris pour la création d'emplois et la croissance inclusive, si les bonnes politiques et les investissements permettent au secteur privé de s'épanouir », a-t-il soutenu.

Le Dr Agnes Kalibata, présidente de l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), a exprimé sa conviction que l'initiative va contribuer de manière significative à accélérer le chemin de l'Afrique vers la prospérité en augmentant les économies et les emplois inclusifs à travers l'agriculture.

 

Daniel Coulibaly

 

 

 

Published in Economie / Société

 

De retour dans mon pays natal depuis ma retraite de mes fonctions de président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) en mars de cette année, je me souviens d'un dicton local selon lequel lorsque vous allez au ruisseau pour puiser de l'eau, l’eau contenue dans votre seau n’appartient qu’à vous. Personne ne peut vous prendre cette eau qui vous est destinée. La vie vous donnera ce que vous méritez, rien de plus, et rien de moins. Mais d'abord, vous devez marcher vers le ruisseau, vous pencher et plonger votre seau.

Cette parabole m’a inspiré le titre de mon livre récemment publié, A Bucket of Water (Un seau d’eau), qui relate les leçons et expériences de ma carrière professionnelle de 40 ans dédiée à l'agriculture en général, et à l'agriculture africaine en particulier.

J'ai été témoin de nombreux changements inspirateurs en Afrique au fil des années. Des technologies permettant aux agriculteurs de produire plus de rendement par unité de superficie ont été élaborées. L'accès aux marchés et aux ressources financières a également été amélioré, tout comme le cadre politique. De plus, l'Afrique connaît une croissance économique sans précédent : cinq des 10 économies les plus dynamiques du monde sont en Afrique.

Cependant, ce progrès est ironique lorsque l'Afrique, en dépit de sa richesse, est encore incapable de se nourrir : les niveaux de pauvreté restent élevés et des millions de personnes n’ont rien à se mettre sous la dent. Je considère que notre dépendance excessive à l'égard des minerais est le principal problème.

Selon le US Geological Survey 2016 (étude géologique des Etats-Unis d’Amérique), l'Afrique subsaharienne produit 77 % du platine dans le monde; 60 % du cobalt (utilisé pour des piles et des alliages de métaux); 46 % desdiamants industriels naturels; et une abondance d'or, d'uranium, de pétrole et de gaz. Tragiquement, cette immense richesse minérale n'a pas profité à la majorité.

Ma vision de l'avenir de l'Afrique ne repose pas sur les fondations des industries extractives. Ces richesses ne se sont pas traduites dans un large éventail de création d'emplois, ni par le bien-être social ni par la stabilité. Elles n'ont pas nourri des personnes affamées. Elles n'ont pas réduit la pauvreté.

A mon sens, la croissance économique de l'Afrique repose sur la revalorisation et l'utilisation complète du potentiel des petits exploitants agricoles qui représentent 70 % de notre population. Lorsque j’insistais pendant plusieurs années sur le fait que les petites exploitations agricoles rapportent autant de revenus que de grandes opérations, mes points de vue étaient considérés au mieux comme romantiques et au pire comme insensés. Je suis heureux de constater que la perception des petites exploitations agricoles comme des entreprises commerciales se généralise de plus en plus aujourd'hui.

Pour atteindre le type de croissance économique qui ne laisse personne derrière, il faut délibérément accorder la priorité au secteur agricole. En effet, l'agriculture est la voie la plus sûre vers la prospérité de l'Afrique. Par exemple, il est bien connu que la croissance du PIB due à l'agriculture est au moins trois fois plus efficace pour réduire la pauvreté dans les pays sans ressources et à faible revenu que la croissance dans d'autres secteurs. En Afrique subsaharienne, on estime qu’elle est 11 fois plus efficace.

Nous sommes richement dotés de ce qu'il faut pour atteindre la grandeur : des conditions climatiques idéales qui, malheureusement, changent de façon dévastatrice; de grandes étendues de terres arables; d’énormes réservoirs d'eau qui peuvent être utilisés pour l'irrigation; et, surtout, le vaste potentiel des personnes elles-mêmes, en particulier l'ingéniosité et la vigueur de notre jeunesse. Nos femmes qui font la grande partie de nos travaux agricoles méritent une mention spéciale. En 2016, j'ai été honoré en tant que lauréat du Prix Inaugural de l’Alimentation en Afrique que j'ai dédié aux millions de femmes africaines qui triment silencieusement pour nourrir leurs familles. Je suis fermement convaincu qu'aucune nation n'a pu se transformer sans donner aux femmes les mêmes droits et opportunités que ceux qui sont donnés aux hommes.

Cependant, comme je l'ai déjà dit plusieurs fois, la réalisation d'une transformation agricole à l'échelle du continent, en tant que fondement de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté, exige un leadership visionnaire aux niveaux national et continental, étant donné que notre continent a tout ce qu’il faut pour réussir dans le bon climat de leadership.

Nous saluons l'engagement de nos dirigeants à allouer au moins 10 % des dépenses publiques à l'agriculture et à en assurer l'efficience et l'efficacité dans la Déclaration de Malabo. Il reste encore davantage à faire. Par exemple, seuls huit sur les 44 gouvernements de l'Afrique subsaharienne ont tenu ces promesses d'investir davantage dans l'agriculture.

Cependant, là où cette résolution a été adoptée et la volonté est présente, là où les décisions ont été prises et les actions mises en œuvre, les résultats ont été à la fois rapides et phénoménaux.
L'Ethiopie, par exemple, a récolté d'énormes avantages depuis deux décennies de leadership visionnaire et en respectant ses engagements de développement. Le gouvernement a mis en place le Plan de croissance et de transformation (GTP) pour renforcer la productivité des petits exploitants agricoles, améliorer les systèmes de commercialisation, améliorer la participation du secteur privé, augmenter le volume des terres irriguées et réduire le nombre de ménages sans aliments inadéquats.

Aujourd'hui, l'agriculture est le secteur le plus important de l'Éthiopie, représentant près de la moitié du PIB du pays (46,3%), 90% des exportations et 85% de la main-d'œuvre.
Le Rwanda est un autre exemple où la transformation agricole a porté sur la réforme agraire, la consolidation des terres et un meilleur accès aux intrants et aux services de vulgarisation pour les petits exploitants agricoles. Cela a augmenté la disponibilité alimentaire du pays jusqu’à 150 %, ce qui a réduit de manière significative la malnutrition chronique, le retard de croissance et la pauvreté de 20 % au cours des dix dernières années.

Le leadership visionnaire dans l'agriculture, par conséquent, offre des rendements rapides. L'Éthiopie et le Rwanda, comptant parmi les économies africaines les plus dynamiques, sont de bons exemples de pays qui se sont dirigés vers le ruisseau pour remplir leurs seaux.

D'autres pays devraient faire la même marche vers la rivière d’opportunités agricoles qui coule continuellement. L’historique Forum de la Révolution Verte en Afrique, qui sera accueilli à Abidjan (Côte d'Ivoire) par S.E. le Président Alassane Ouattara, est un pas vers la rivière. Lors de ce Forum, des dirigeants d’Afrique et du monde entier élaboreront des plans d’action susceptibles de faire avancer l'agriculture africaine.

Par Dr Kanayo Nwanze, AGRA

Le Docteur Kanayo F. Nwanze est le lauréat du Prix de l'Alimentation en Afrique 2016 et ancien président, précédant l’actuel, du Fonds international pour le développement agricole (FIDA). Il est également membre du Conseil d’administration de l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA).

Published in Economie / Société

A l’issue de la 8e édition de « african peering interconnexion forum » (AfPIF) ou le forum africain de l’appairage et de l’interconnexion que sa structure a organisée du 22 au 24 août 2017 à Azalaï Hôtel-Abidjan, Dawit Bekele, Directeur régional-Afrique d’Internet Society, a tenu une conférence de presse vendredi pour expliquer les raisons de cette rencontre. Pour lui, il faut s’attendre à un « progrès fulgurant de l’internet » en Afrique, si les Etats africains optent pour l’interconnexion.

Selon Dawit Bekele, l’objectif était d'étendre l'infrastructure et les services Internet en Afrique en rassemblant les acteurs principaux pour développer les opportunités d'interconnexion, le peering(relation commerciale entre fournisseurs d’accès internet qui consiste à se mettre d’accord pour fournir un accès gratuit à leurs consommateurs réciproques) et d'échange de trafic sur le continent.

Le but final, faciliter un accès plus rapide et moins onéreux à internet ou fournir son accès gratuit aux populations africaines, et surtout permettre qu’il puisse améliorer leur condition de vie.
Et Dawit Bekele est optimiste sur un développement signifiant de l’internet sur le continent d’ici quelques années. Il faut croire à un « progrès fulgurant de l’internet en Afrique » a-t-il dit.

Cependant, souligne-t-il, si le coût d’accès à internet doit baisser, il faut passer par l’interconnexion. Pour ce faire, selon lui, chaque Etat africain doit accepter de se connecter à son voisin. « Il faut que les pays africains acceptent de s’interconnecter avec leurs voisins, plutôt que de s’enfermer…», a suggéré M. Bekele, demandant aux fournisseurs d’internet d’accepter aussi de s’échanger de trafics.

Le Directeur régional-Afrique du groupe Internet Society pense que la Cedeao pourrait jouer un rôle important à ce niveau. « Si toutes les barrières sont levées, le coût va baisser », insiste-t-il, car  l’internet peut contribuer au développement de l’Afrique, et devenir une porte d’ouverture d’énormes opportunités pour la jeunesse africaine.

Il note toutefois que sur le continent à part l’Afrique anglophone qui tire son épingle du jeu, l’Afrique francophone(Ouest) traine encore les pas en matière du développement de l’internet.
Mais, il faut garder espoir car les efforts déjà réalisés montrent que c’est faisable et que ce n’est pas impossible, surtout que l’écart entre l’Afrique et le reste du monde en matière d’internet se réduit, même s’il faut encore du travail et de la volonté politique.

C’est pourquoi « tous les pays africains doivent s’y mettent pour aider leur population à avoir un avenir meilleur grâce à internet », a préconisé M. Bekele.

Et en ce qui concerne, la Côte d’Ivoire, le patron régional Afrique d’Internet Society, exprime sa disponibilité à accompagner le pays pour son développement dans le domaine, et toute l’Afrique également.

Il faut souligner que cette conférence spécialisée, qui en est à sa première édition sur les bords de lagune Ebrié et sa troisième en Afrique, a enregistré au moins 227 participants de 42 pays de tous les continents.

L’Internet Society (ISOC) a pour vocation de promouvoir et coordonner le développement des réseaux informatiques dans le monde. Elle est en 2005 l’autorité morale et technique la plus influente dans l’univers du réseau Internet.


Daniel Coulibaly

 

Published in Economie / Société