Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
Armand Tanoh

Armand Tanoh

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Le Lions Club International de Côte d’Ivoire  a offert à 150 albinos et des personnes déshéritées de Korhogo, des consultations ophtalmologiques gratuites et des kits solaires d’une valeur de 2 millions de francs CFA, comprenant des  crèmes contre les rayons solaires et des lunettes solaires.

Cette action humanitaire a eu lieu samedi sur l’esplanade de la mairie de la localité, en présence du gouverneur du district 403A2, du Lions Club Internationale de Côte d’Ivoire, Mme Diamilatou Aka-Angui.

Le porte–parole des Albinos bénéficiaires, exprimant sa gratitude au Lions Club international, a estimé que ces dons vont leur permettre de savoir qu’ils ne sont pas seuls et que des personnes pensent à eux.

Quant au représentant du maire de Korhogo, Cissé Moustapha, qui s’est dit satisfait de ces dons, il a remercié les Lions qui, selon lui, montre que les Lions ne supportent pas la souffrante des gens.

Avec AIP

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Le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, procédera vendredi à la pose de  la première pierre de l’institut de cardiologie de Bouaké,  qui sera implanté au sein du CHU de la capitale régionale du Gbèkè.

Cette initiative entre dans le cadre du projet d’amélioration des services de cardiologie de Bouaké(PASCAB-CI) du gouvernement ivoirien, avec l’appui financier de la Banque Islamique de Développement (BID), et "vise à faciliter l’accès des populations locales et des ressortissants des pays voisins à un traitement hautement spécialisé des maladies cardio-vasculaires et à favoriser les opportunités de recherche pour les étudiants en médecine et le personnel médical".

Fiche technique

Avec une capacité d’accueil de 150 lits, l’institut de cardiologie de Bouaké devrait enregistrer, par an, quelque 6000 consultations, 790 hospitalisations dont 300 des traitements médicaux, 290 interventions chirurgicales et de réanimation, ainsi que 200 interventions d’urgence.

Le centre accueillera également, chaque année,  100 étudiants en cardiologie dans le cadre de leur formation.

Avec AIP

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Le milliardaire espagnol Alberto Cortina envisage de construire un groupe dédié aux services bancaires en Afrique. Parmi les projets de cette vision, une banque d’investissement qu’il compte lancer en Côte-d'Ivoire d’ici fin 2015, annonce l’Agence Ecofin.

«A travers la banque d'investissement, nous visons les activités de conseil en transactions financières ainsi que l’arrangement des émissions souveraines et des obligations d’entreprise», a souligné M. Cortina, qui dit avoir déjà ressenti «un appel spécial de l’Afrique » depuis son premier déplacement sur le continent au début des années 70.

Après avoir lancé la Banque de Dakar (BDK), une banque d’affaires et d’investissement qui a entamé ses opérations tout récemment, M. Cortina mène actuellement un audit préalable en vue d’acquérir une banque de détail au Sénégal.

Le milliardaire espagnol, qui a fait fortune dans le BTP et son groupe est actuellement présent dans plusieurs autres secteurs, dont le pétrole et les produits laitiers.  

Avec un groupe de partenaires, il envisage d'opérer dans l’ensemble des pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une sous-région qui bénéficie d’une  relative stabilité politique et d'une monnaie commune, le franc CFA.

 Armand Tanoh, avec Agence Ecofin

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Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a reçu samedi les clés du palais de la culture rénové grâce à l’appui financier du gouvernement chinois.


Bâti entre 1996 et 1999, le palais de la culture de Treichville, à Abidjan, avait subi des dégâts lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Sa réhabilitation a coûté environ 24 milliards de FCFA, a-t-on appris.

Situé sur une superficie de 12.900 m², l’édifice, constitué d’un théâtre de 2.500 places, d’une salle de concert de 1.500 places, d’une salle d’art dramatique de 500 places, d’une salle de répétition de 1.500 m², d’une salle de 4000 places et d’une salle polyvalente de 700 places, présente un nouveau visage.

Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a souligné, devant l’ambassadeur de Chine en Côte d’Ivoire, Zhang Guoqing, les excellentes relations entre la Côte d’Ivoire et la Chine marquées par la réalisation de nombreuses infrastructures telles que le centre de recherche et de lutte contre le paludisme, la construction du barrage hydro-électrique de Soubré, la construction du futur stade olympique, etc.

Pour l’ambassadeur de Chine, la réhabilitation du palais de la culture constitue "un symbole de plus de l’amitié profonde" entre la Côte d’Ivoire et son pays, mais aussi un signe de "la fin définitive" de la crise postélectorale et "le renouveau" de la Côte d’Ivoire.

"Le nouveau palais de la culture est équipé de systèmes de sons, de lumière, de théâtre les plus performants au même niveau que ceux de l’Opéra de Beijing", a annoncé le diplomate chinois.

Il a indiqué que son gouvernement continuera d’apporter des aides économiques et techniques, "dans la mesure du possible", à la Côte d’Ivoire, pour favoriser son développement économique et social.

 

Avec AIP

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(Article sponsorisé par JOVAGO.COM)

Ils sont beaux, jeunes, artistes et jouent des genres et rythmes divers. Ils ont un point commun : ils sont les porte-étendards d’une musique ivoirienne qu’ils représentent et contribuent à faire connaître aux quatre coins du monde, à travers les concerts et représentations qu’ils donnent dans les plus grandes capitales mondiales. DJ Arafat. Magic System, Meiway, Tiken jah Fakoly et Alpha Blondy, sont les ambassadeurs d’une musique ivoirienne qui se veut plus en plus internationale sans pour autant renier son identité africaine. A l’occasion de la fête de la musique célébrée chaque 21 juin, la rédaction de La Diplomatique d’Abidjan et son partenaire jovago.com, rendent hommage à ces grands noms de la musique ‘’made in côte d’ivoire’’.

Alpha Blondy

Alpha miniature

Star mondiale du reggae, Alpha Blondy est l’une des plus grandes stars vivantes de ce genre musical qu’il découvre dans les années 70 lors de ses études aux Etats-Unis, à travers les concerts de plusieurs grands noms du genre tels Burning spears, U-roy, etc...En 1982, il enregistre son premier album « Jah Glory » avec l’aide de son ami d’enfance Roger Fulgence Kassi. En 1984, il fait ses premières scènes à Paris et commence à se faire un nom dans le milieu reggae avec l’album « Cocody rock » enregistré en Jamaïque avec les Wailers. C’est le début de la consécration. Suivent des tubes planétaires tels : « Yitzhak Rabin », « Apartheid is nazism », « Brigadier Sabari », « Sweet fanta Diallo » ; autant d’albums à succès qui lui valent  d’être considéré aujourd’hui comme « le Bob Marley d’Afrique »

Magic System

magic system miniature

Groupe musical d’inspiration urbaine, le quatuor d’Anoumabo, est l’une des valeurs sûres de la musique ivoirienne à travers la promotion du zouglou (rythme urbain né au début des années 90 pour dénoncer les conditions de vie des étudiants) et dont le groupe est devenu l’une des icônes. Depuis plus de dix ans, Magic System écume les scènes nationales et internationales, distillant l’ambiance à l’africaine et par delà, la bonne humeur d’Anoumabo (Abidjan), leur quartier d’enfance. Magic System, c’est aussi le Femua, un festival international de musique qui a lieu chaque année à Anoumabo et que jovago.com acteur du tourisme ivoirien, recommande.

Tiken Jah  Fakoly

Tiken Jah miniature

Né en 1968 à Odienné, dans le nord-ouest de la côte d’ivoire, Tiken Jah Fakoly de son vrai nom Moussa Doumbia, joue de la musique "pour réveiller les consciences". Sa musique parle des nombreuses injustices faites au peuple de son pays et aux Africains en général, ainsi que des appels incitant au panafricanisme et une reprise économique, politique et culturel africain. En tant que tel, de nombreux auditeurs africains se sentent une affinité profonde avec ses paroles comme Fakoly parle pour les gens opprimés. Cette connexion a contribué à faire de Tiken Jah Fakoly un artiste très écouté dans le monde entier. On se souvient encore qu’il a été désigné persona non grata par le président sénégalais Abdoulaye Wade en 2007.

Meiway

Meiway miniature

De son vrai nom Désiré Frédéric Ehui, Meiway est un artiste, musicien, auteur compositeur, interprète, arrangeur, producteur et réalisateur ivoirien, né le 17 mars 1962 à Abidjan. Il crée un style musical, « le Zoblazo » qu’il décline tout au long de sa carrière. Il est le roi des pistes de danses africaines avec sa danse des mouchoirs, rythme issu du sud de la Côte d'Ivoire. C’est l’un des plus grands artistes africains grâce à son professionnalisme, sa constance et son talent multidimensionnel hors du commun. Pour son talent,on lui attribua les surnoms tels que : “Le professeur Awolowoh" ou encore Le génie de kpalèzo”. Il est aussi ambassadeur de la lutte contre le SIDA en Côte d'Ivoire, ambassadeur des NZIMA KOTOKO et ambassadeur de Grand Bassam, patrimoine mondial de l'UNESCO. De 100 % à 1000 % et presque 20 ans se sont écoulés, mais MEIWAY reste éternel…

DJ Arafat

Arafat miniature

Star internationale, DJ Arafat représente cette nouvelle génération de musiciens qui ont su imposer un genre musical qui s’est répandu sur le continent telle une trainée de poudre :Le coupé décalé. Cette musique faite de rythmiques et d’instrumentales qui est très adulée des jeunesses africaines et pour laquelle il est aujourd’hui l’un des meilleurs ambassadeurs. Communément appelé “le Yôrôbô”, il est l’artiste dj le plus sollicité pour des featurings, concerts et festivals à travers le monde, ce qui en fait indéniablement un ambassadeur de premier rang pour la musique ivoirienne.

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Après Tanger, avec Renault-Nissan en 2012, c'est désormais au tour de Kénitra d'avoir le privilège de voir Peugeot-Citroën l'autre fer de lance de l'industrie automobile française s'installer.

En effet, Le Roi Mohammed VI et le Président Directeur Général de PSA Peugeot-Citroën, Monsieur Carlos Tavares, ont conclu, le 19 juin 2015, un accord pour la construction d'une usine à Kénitra, capitale du Gharb.

Le site industriel prévu pour cette importante opération industrielle nécessitera un investissement de près de 600 millions d'Euros et devrait produire environ 90 000 véhicules dès 2019, une capacité de production qui sera sans nul doute augmenté à terme. Les véhicules produits ne seront pas destinés au marché européen.

Le venue de PSA Peugeot-Citroën à Kénitra confirme la stabilité politique, sociale, sécuritaire ainsi que le climat de confiance qui prévaut dans le Royaume chérifien, mais aussi sa bonne santé économique, d'autant plus que le Maroc est devenu une base industrielle de premier plan pour l'aéronautique et l'automobile grâce à sa main d'oeuvre hautement qualifiée, à ses conditions fiscales avantageuses et aux coûts salariaux qui satisfont l'ensemble des partenaires.

Un projet stratégique qui génèrera quelque 4.500 emplois directs et 20.000 indirects avec un développement d’une filière de R&D, et l'emploi à terme de 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs.

Peugeot au Maroc, c'est aussi une nouvelle étape importante dans sa stratégie d'accélération industrielle, dans le cadre d'un projet gagnant-gagnant entre le Maroc et la France, qui permettra à PSA de cibler des marchés porteurs, hors continent européen, et de développer des produits qui leur seront adaptés.

Il est essentiel de souligner que PSA Peugeot-Citroën ne disposait d'aucun site de production sur le continent africain ; le Maroc lui ouvre aujourd'hui une porte pour écouler sa production en Afrique et au Moyen-Orient et ce, à des coûts compétitifs ; un marché qui représente plus de 8 millions de véhicules d'ici 2025. La décision de Peugeot de venir s'installer au Maroc place le pays dans une position de hub industriel pour le continent africain.

Farid Mnebhi

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Le chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly a été refoulé vendredi soir à son arrivée à l’aéroport de Kinshasa, où il devait donner un concert, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

A son débarquement en provenance de Bruxelles, le chanteur et plusieurs de
ses musiciens ont été empêchés de pénétrer en République démocratique du Congo par les autorités, leur visa ayant été jugé non en règle, a-t-on indiqué de
source aéroportuaire.

Interrogé par l’AFP, la cellule de communication du ministère de l’Intérieur congolais a confirmé que Tiken Jah Fakoly avait été refoulé mais n’a pas voulu faire le moindre commentaire sur l’affaire "avant d’avoir reçu le rapport" sur ce qui s’était passé.

Tiken Jah Fakoly devait se produire dimanche soir dans la capitale congolaise pour un concert dans le cadre du festival Jazz Kif 2015.

Selon un organisateur d’événements culturels à Kinshasa et une source diplomatique, il est extrêmement difficile de faire venir des représentants du
monde des arts en RDC depuis le 15 mars.

Ce jour-là, une trentaine de personnes, parmi lesquelles trois membres du groupe de rap sénégalais Y’en a marre et un activiste de la société civile
burkinabè, avaient été arrêtées lors d’une réunion sur la bonne gouvernance en Afrique.

Les quatre activistes étrangers avaient été expulsés le 18 mars, le gouvernement les accusant de s’être rendus en RDC pour y préparer des "actes
de violence".

Les autres personnes ont été relâchées au compte-goutte à l’exception de
deux militants congolais, aujourd’hui poursuivis devant la justice.

Le climat politique en RDC est particulièrement tendu à l’approche d’une série d’élections devant mener à la présidentielle de novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter.

L’opposition soupçonne néanmoins le chef de l’État de chercher à tout faire pour se maintenir en place au-delà du terme de son mandat, et demande, en
vain, à M. Kabila de déclarer publiquement son intention d’abandonner ses
coctions fin 2016.

Habitué a dénoncer dans ses chansons les souffrances et l’injustice dont souffrent des millions d’Africains, Tiken Jah Fakoly avait donné un concert
mi-février à Goma, dans l’Est de la RDC.

Il avait alors mis en garde les dirigeants du continent africain qui tenteraient de s’accrocher au pouvoir, les appelant à entrer dans l’Histoire par "la grande porte" en cédant leur place démocratiquement à la fin de leur mandat, plutôt que de s’exposer au mécontentement d’une jeunesse "consciente" comme celle qui a chassé le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, en octobre.

Le 12 juin, le chanteur belge Stromae avait annulé le concert qu’il devait donner le lendemain au Théâtre de verdure, le même amphithéâtre en plein air
d’environ 4.000 places où devait se produire Tiken Jah Fakoly.

La veille de l’annulation, les promoteurs de l’événement à Kinshasa avaient indiqué que le chanteur était retenu à Brazzavile (en face de Kinshasa, sur
l’autre rive du fleuve Congo) à cause d’un problème de visas concernant certains membres de son équipe.

Finalement, les producteurs du chanteur ont annoncé que celui-ci annulait
tous ses concerts jusqu’au 2 août après avoir fait une mauvaise réaction au traitement antipaludéen qu’il prenait pendant sa tournée africaine.

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Par  BSI Economics

Ces dernières années, de nombreuses études se sont penchées sur la problématique du développement d’une classe moyenne africaine. Cependant, ces dernières ne sont pas parvenues à établir un consensus en ce qui concerne sa définition. La diversité des économies et des marchés qui composent le continent rend, en effet, cette tâche délicate. D’où, une divergence de vue sur la comptabilisation du nombre d’africains tombant dans cette catégorie. Néanmoins, les analystes partagent la certitude que l’émergence de la classe moyenne africaine n’en est encore qu’à ses débuts. Elle s’accompagne, en outre, de l’émergence d’une nouvelle classe de consommateurs, à l’origine de nombreuses opportunités d’affaires.

Définir les classes moyennes africaines

Dans un rapport de 2011 intitulé « The middle of the pyramid: dynamics of the African Middle Class », la Banque africaine de développement (BAfD) définit la classe moyenne comme étant composée d’individus dépensant entre 2 USD et 20 USD par jour. Cette définition a été largement critiquée ; car, en effet, environ 60% des individus appartenant à la classe moyenne au sens de la BAfD dépensent en réalité entre 2 USD et 4 USD par jour pour vivre. Ils appartiennent à ce que la banque appelle la classe moyenne flottante (« floating middle class »), une catégorie vulnérable aux aléas économiques et susceptible de retomber dans la pauvreté.

Toutefois, d’autres définitions ont émergées. En 2010, la firme McKinsey définissait les ménages appartenant à la classe moyenne comme ceux gagnant plus de 5000 USD par an et ayant les ressources nécessaires pour réaliser des « dépenses discrétionnaires » (soit un niveau de revenu leur permettant de dépenser environ la moitié en biens /services de consommation, hors produits alimentaires). Autre exemple, en 2014, Standard Bank, dans une étude intitulée « Understanding Africa’s Middle Class », caractérisait la classe moyenne comme les ménages gagnant entre 8500 USD et 42000 USD par an (la classe moyenne inférieure étant définie comme les ménages gagnant entre 5500 USD et 8500 USD par an et la classe moyenne supérieure comme les ménages gagnant plus de 42000 USD par an). Ces différences de définition créent inévitablement un désaccord sur le pourcentage de la population africaine tombant dans cette catégorie.

Le phénomène d’émergence de la classe moyenne africaine encore à ses débuts

D’après la BAfD, entre 2000 et 2010, la classe moyenne africaine a cru de manière considérable passant de 205mn d’individus (soit environ 27% de la population africaine) à 327mn en 2010 (soit 34% de la population). Ceci correspond à un taux de croissance de 59,6%, un taux plus élevé que le taux de croissance de la population africaine, elle-même, estimé à 27,6% sur la période 2000-2010. L’accélération la plus rapide concerne la « classe moyenne flottante » (dépensant entre 2 USD et 4 USD par jour) dont le nombre a cru de près de 100mn de personnes pour atteindre 21% de la population africaine. La « classe moyenne stable » (dépensant entre 4 USD et 20 USD par jour) a vu son nombre augmenter de 29,4mn de personnes pour atteindre 130mn d’individus (13,5% de la population africaine).

En revanche, Standard Bank qui a conduit une étude sur les classes moyennes de 11 pays d’Afrique sub-saharienne (Angola, Ethiopie, Ghana, Kenya, Mozambique, Nigeria, Sud Soudan, Soudan, Tanzanie, Ouganda et Zambie) qui représentent à eux seuls près de la moitié de la population africaine et du PIB du continent, affirme qu’entre 2000 et 2014 près de 6mn de ménages auraient été ajoutés à la classe moyenne pour atteindre un total de près de 8mn. Ce nombre paraît modeste en comparaison des chiffres de la BAfD. Mais ceci prouve que le phénomène n’en est encore qu’à ses débuts et qu’il représente un potentiel énorme pour les investisseurs. En effet, d’après Standard Bank, le nombre de ménages appartenant à la classe moyenne est amené à tripler dans ces 11 économies pour atteindre 22mn d’individus d’ici à 2030, porté par un contexte de croissance économique soutenue en ASS (de l’ordre de 5,8% en moyenne sur la période 2015-2019 d’après le FMI).

Une nouvelle base de consommateurs…

Le développement de la classe moyenne africaine se traduit par l’émergence d’une nouvelle base de consommateurs, dont il est important de comprendre les spécificités. Dans son rapport de 2011, la BAfD décrit les classes moyennes comme des ménages relativement jeunes, éduqués (enseignement supérieur), vivant dans des centres urbains, et disposant de métiers stables et bien rémunérés. Standard Bank ajoute par ailleurs que les ménages des classes moyennes tendent à avoir moins d’enfants que les anciennes générations et qu’ils se sentent très concernés par le bien-être de leurs enfants. En ce qui concerne leurs comportements de consommation et d’épargne, il apparaît que les priorités des classes moyennes africaines diffèrent largement de celles des autres classes sociales puisqu’elles préfèrent allouer une plus grande part de leur budget à l’éducation, la santé, les services d’assurance et services financiers.

A ce titre, l’enquête du Boston Consulting Group, intitulée « 2013 Africa Consumer Sentiment Survey », nous apporte des éléments de réponse sur les nouvelles priorités des consommateurs africains. D’après l’enquête du BCG menée dans 8 économies clés d’Afrique sub-saharienne, de nombreux africains ont un comportement d’épargne : entre 32 et 59% des personnes interrogées déclarent épargner de l’argent pour les situations d’urgence. De plus, l’étude montre que la population africaine embrasse petit à petit le consumérisme puisque 60 à 90% des répondants expriment le souhait d’acheter davantage de biens et services chaque année. Par ailleurs, ils expriment une préférence pour les biens et services durables : habillement, automobiles, produits électroniques (télévision et téléphone), assurance et services de santé. Enfin, l’enquête démontre que les consommateurs africains sont sélectifs dans leurs achats : ils font passer la qualité avant la quantité et ont une conscience de marque très prononcée, et ce même lorsque leur revenu diminue.

… à l’origine de nouvelles opportunités d’affaires

Ce changement dans le comportement d’épargne et de consommation des populations africaines et la hausse continue de leur pouvoir d’achat suggère une demande potentielle pour de nouveaux biens et produits.

Ainsi, le secteur bancaire est amené à se développer dans le futur, profitant de l’émergence de la classe moyenne, qui de par ses revenus et son pouvoir d’achat a un accès facilité au crédit. Aujourd’hui seulement 20 à 30% de la population africaine a accès au système bancaire formel, ce qui signifie que la majorité de la population se trouve exclue du système financier.

Le secteur de la distribution et des biens de consommation présente également de grandes opportunités. Le français Carrefour, qui s’est allié au distributeur franco-japonais CFAO ne s’y est pas trompé, puisqu’il a prévu d’ouvrir le premier hypermarché Carrefour en Afrique de l’Ouest à Abidjan en septembre 2015. Mais ce projet fait partie d’un plan de développement plus ambitieux : Carrefour vise à installer une centaine de magasins d’ici à 2024 dans 8 pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale. Toutefois, il doit faire face à la concurrence sur le continent d’autres géants de la grande distribution tels que l’américain Wal-Mart ou le sud-africain Shoprite qui développent rapidement leurs implantations en Afrique.

C’est également le cas des grands noms de la restauration rapide qui se développent à un rythme effréné sur le continent. En Afrique du Sud, par exemple, le développement de la classe moyenne noire a permis le développement rapide du secteur. En juin 2013, le géant du fast-food MacDonalds opérait déjà 185 restaurants dans le pays.

Conclusion

Depuis le début de la décennie, le continent africain a connu des changements considérables. Il bénéficie de l’émergence d’une nouvelle base de consommateurs et du développement de nouveaux secteurs d’activités (télécommunications, industrie automobile, distribution ou encore secteur bancaire) dont l’essor apporte un soutien accru à la croissance économique. Toutefois, il est encore trop tôt pour identifier une classe moyenne solide et prospère en Afrique. Aujourd’hui encore près de 47% de la population d’Afrique sub-saharienne vit sous le seuil de pauvreté (soit avec moins de USD1.25 par jour pour vivre – exprimé en parité de pouvoir d’achat). Dans ce contexte, la mise en œuvre de politiques économiques et sociales pro-pauvres (dans l’éducation ou la santé) en accompagnement de politiques de développement des infrastructures ou d’amélioration de la gouvernance, apparaissent nécessaires pour permettre à un nombre croissant d’individus de sortir du cercle vicieux de la pauvreté  et venir grossir les rangs de la classe moyenne africaine.

Source : http://www.bsi-economics.org/

Références:

- Banque Africaine de Développement, “The middle of the pyramid: dynamics of the African Middle Class”, Avril 2011

- Boston Consulting Group, “Understanding the consumers in the “Many Africas””, Mars 2013

- Boston Consulting Group, “2013 Africa Consumer Sentiment Survey”, Mars 2013

- McKinsey Global Institute, Lions on the move:  the progress and potential of African economies, Juin 2013

- Standard bank, “Understanding Africa’s Middle Class”, Août 2014

- Jeune Afrique, “Portrait d’une famille de classe moyenne “type” en Afrique sub-saharienne”, Août 2014

- Jeune Afrique, “La croissance africaine aiguise l’appétit d’oncle Sam”, octobre 2013

- L’Opinion, “La grande distribution s’attaque aux consommateurs africains”, juin 2014

 

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Un « Fonds régional de bourses d'études et d'innovation » pour l'Afrique a été lancé le 13 juin 2015. La cérémonie de lancement était présidée par le président de la République du Sénégal, S.E.M. Macky Sall, et des représentants des Chefs d'État de l'Éthiopie et du Rwanda. Le Fonds contribuera au programme « Partenariat pour le développement des compétences en sciences appliquées, en ingénierie et en technologie (PASET) » de la Banque mondiale, dont l'objectif est d'octroyer 10 000 bourses de doctorats sur une période de dix ans, afin de soutenir la recherche et l'innovation en matière de sciences appliquées, d'ingénierie et de technologie.

Les gouvernements africains participant ainsi qu'un nouveau collectif composé de personnalités éminentes du monde des affaires, l'« Africa Business Champions for Science », se sont engagés, lors du lancement, à réunir la somme de 5 millions de dollars. Le groupe « Africa Business Champions for Science » est présidé par le Docteur Álvaro Sobrinho, homme d'affaires angolais, également président de l'ONG Planet Earth Institute. Des fonds supplémentaires vont désormais être mobilisés par les gouvernements africains, les chefs d'entreprise et d'autres partenaires de développement pour rendre le Fonds opérationnel d'ici juin 2016.

Cette initiative est dirigée par le Comité directeur du PASET, composé des ministres de l'enseignement supérieur et de la recherche sénégalais, rwandais et éthiopiens, de chefs d'entreprise, de représentants du monde universitaire et de la Banque mondiale. L'objectif général du PASET est d'accélérer la création d'une main-d'œuvre qualifiée et de grande qualité en Afrique afin de soutenir la transition socio-économique du continent. Le lancement du Fonds est le résultat des mesures adoptées lors des précédents forums du PASET organisés en Éthiopie (2013) et au Sénégal (2014), ainsi que d'un forum similaire sur l'enseignement supérieur, les sciences et les technologies, organisé au Rwanda en 2014.

Macky Sall, le président de la République du Sénégal, a accueilli l'événement à Johannesburg (Afrique du Sud), accompagné des personnalités suivantes : Shiferaw Shigutie, ministre de l'Éducation, représentant S.E.M. le Premier ministre Desalegn de la République démocratique fédérale d'Éthiopie ; Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, représentant S.E.M. le Président Kagame de la République du Rwanda ; le Docteur Álvaro Sobrinho, représentant le groupe « African Business Champions for Science » ; et le Professeur Mary Teuw Niane, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de la République du Sénégal et présidente du Comité directeur du PASET. Les Chefs d'État de ces trois gouvernements signeront maintenant une déclaration officielle.

Armand Tanoh

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Son nez a disparu, tout comme sa lèvre et une partie de sa gencive supérieure, pour laisser place à une atroce béance : Mourdja, 13 ans, est défigurée par le noma, "maladie de la misère" causée par la malnutrition, très présente au Niger.

"Avant, c’était mieux." Difficile d’arracher quelques mots à l’adolescente chétive, dont l’attention est fixée sur ses bracelets qu’elle triture, tant elle semble mal à l’aise.

Avant le noma, Mourdja, au regard aussi fuyant que doux, n’avait pas un terrible rictus imprimé sur le visage. Elle ne faisait pas peine à voir.

Mais le noma a tout changé. Un saignement des gencives (gingivite) qui s’est infecté a viré à la plaie gangréneuse. Trois jours plus tard, Mourdja perdait sa beauté. Son enfance.

"Le problème est que c’est une maladie très rapide. La nécrose se crée en 72 heures. Si le patient arrive chez nous avec une plaque noirâtre (sur le visage), c’est déjà trop tard", observe Fati Badamasi, une infirmière de l’ONG suisse Sentinelles, qui lutte contre la maladie.

Ali Adah, le responsable de Sentinelles au Niger, raconte plutôt "l’odeur" du noma, qui sent "la pourriture, comme un cadavre". "Quand je viens au bureau et qu’on a un nouveau cas, je le sens tout de suite."

Mourdja, une fois infectée, avait cette odeur de mort. Issue d’une famille "très pauvre" de la province de Tahoua (centre), elle vivait dans une cabane en paille, "sans eau ni électricité", avec ses parents et "une dizaine de frères et soeurs", se souvient Aboubakar Moussa Mato, un assistant social de l’ONG.

"Le noma est dû à la malnutrition et au manque d’hygiène, remarque l’infirmière Badamasi. C’est une maladie de la misère. Or au Niger, il y a plein de misère."

Dernier État au monde en terme de développement humain, selon l’ONU, ce pays sahélien pauvre, au taux de fécondité record (7,6 enfants par femme), est abonné aux crises alimentaires.

La malnutrition, qui tue entre 4 et 6.000 bambins nigériens chaque année, touchait en juin 2014 près de 15% des moins de 5 ans. Un terrain idéal pour le noma, qui prolifère lorsque les défenses immunitaires sont au plus bas.

- ’Demi-miracle’ -

Le Niger fait tristement partie des champions de la maladie qui frappe chaque année entre 140.000 et 180.000 personnes dans le monde, principalement des enfants, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont la dernière estimation date de 1998.

La plupart des pays africains ont connu le noma, tout comme le Laos et certains pays d’Amérique latine, de même source.

En Europe, les derniers cas "ont été recensés pendant la seconde guerre mondiale, dans les camps de concentration, observe Benoît Varenne, un expert de l’OMS. Cela donne une idée du genre d’infection auquel on a affaire."

Aucune statistique n’est disponible au Niger. Mais "90% des enfants meurent avant de recevoir les premiers soins, souligne le docteur Ibrahim Hamadou, coordinateur d’un Programme national contre la maladie. Ça veut dire qu’on ne connaît que les 10% restants."

Mourdja, grâce à Sentinelles, partira bientôt pour Genève, où des chirurgiens s’attèleront à lui reconstruire nez et bouche. Elle y passera entre six mois et un an, d’opérations en périodes de rééducation, avant de rentrer chez elle.

Seymi, dont le noma avait dévoré la moitié gauche du visage, l’a précédée en Suisse. Un fragment de peau et de muscle prélevé au bord de son thorax recouvre l’ancienne blessure. Le garçonnet, dont un oeil a été détruit, reste toutefois largement défiguré.

"Ce qu’on fait, c’est un demi-miracle, mais c’est très loin d’être parfait", constate le professeur Brigitte Pittet, des hôpitaux universitaires de Genève.

"Il est très complexe de reconstruire en trois dimensions un nez avec des muqueuses, des parois buccales, des lèvres", note-t-elle, malgré de nettes améliorations au fil des ans. Certaines réparations d’enfants moins fortement touchés sont à peine visibles, se félicite le chirurgien.

Pour éviter de telles opérations, extrêmement onéreuses, les autorités nigériennes misent sur la prévention.

"Nous montrons aux mères des images monstrueuses, pour qu’elle soient choquées", et pensent à emmener très tôt leurs enfants se faire soigner, explique le Dr Hamadou. "Car quand le noma est détecté précocement, les résultats sont spectaculaires."

La méthode fonctionne. Grâce à elle, la trentaine d’enfants traitée fin mai dans le centre de Sentinelles à Zinder (sud) ne souffrait que de simples gingivites. Mais des pics de noma sont attendus avec la saison des pluies à venir.

AFP

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