Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
Armand Tanoh

Armand Tanoh

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L’annonce est de taille. Sa source : la nouvelle ambassadrice du Royaume du Danemark en Côte d’Ivoire, Tove Degnbol. D’après elle, des chefs d’entreprises danoises exerçant dans les secteurs de l’énergie solaire, éolienne, de la biomasse arrivent bientôt à Abidjan.

Une mission économique ivoirienne est également prévue à Copenhague, selon l’ambassadrice Degnbol, afin de permettre aux entreprises ivoiriennes de s’inspirer du modèle danois en matière de construction, d’architecture et d’énergie. 

M. Degnbol a fait cette déclaration le 5 novembre 2015, lors au terme d’une cérémonie de présentation des lettres de créances de quatre nouveaux ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire au Président Alassane Ouattara à Abidjan.

Il s’agit de Véronique Okoumou née Bokouangui-Ngombe de la République du Congo, Mohamed Fouad Elhamzawi de la République Arabe d’Egypte, Ousman Ag Rhissa de la République du Mali  et Tove Degnbol du Royaume de Danemark.

Armand Tanoh

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L’Institut supérieur de commerce et de management (ISCM) d’Abidjan organise du 30 novembre au 4 décembre, un atelier à l’intention des étudiants, diplômés, sans emploi et travailleurs, destiné à leur apprendre à "mieux se connaitre" pour réussir leur vie professionnelle.

" Il s’agira d’apprendre aux personnes qui viendront s’inscrire à cette formation d’approfondir leur connaissance de soi et de leurs motivations ; les prémunir de quelques outils pour mieux se connaître en situation professionnelle, afin de se mettre en valeur", a expliqué, samedi, la fondatrice de l’ISCM, Hadja Afsetou Augustine Sonan, lors d’une interview accordée à l’AIP.

"Quels sont les contextes professionnels dans lesquels je peux exceller, ceux dans lesquels je peux progresser, ceux que je dois éviter ? Comment savoir vendre sa formation, son école,  parler de ses qualités personnelles et de ses valeurs, voici autant de choses qui seront enseignées durant cet atelier", a détaillé Hadja Sonan, invitant toutes les personnes intéressées par ce programme à s’inscrire à l’ISCM sise à Abidjan-Cocody Les Deux Plateaux.

Créé en 2009, l’Institut supérieur de commerce et de management d’Abidjan est un établissement privé qui, au-delà des diplômes nationaux dont le BTS, prépare aux études et diplômes de diverses universités du monde, notamment européennes et chinoises, à travers des partenariats de coopération internationale.

AIP

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Du jamais vu en 40 ans, l'Anniversaire de la Marche Verte a provoqué une flambée sur les réseaux sociaux, où le groupe "Mon pays, Mon Sahara, Mon drapeau" sur facebook vient d'atteindre plus de 100 000 membres juste après son lancement, le 03 novembre 2015.

Dans la même lancée, de nombreuses pages facebook ont fleuri sur le net, provoquant l'attention des médias internationaux et nationaux et ce, au moment même où la ville de Laayoune et les autres villes des provinces sahariennes marocaines s'apprêtent à recevoir avec joie le Roi Mohammed VI pour célébrer avec bonheur ce 40ème Anniversaire de la Marche Verte.

Cet appel inédit à partir des réseaux sociaux par le peuple marocain, de Tanger à Lagouira (du Nord à l'extrême Sud du pays) mais aussi de l'extérieur, apporte au monde la preuve irréfragable de l'unicité et de la mobilisation des marocains du monde derrière leur drapeau auquel des personnalités du monde artistique, sportif, culturel, politique, des arts et spectacles apportent leur contribution.

Un appel qui consiste à transmettre sa photo, avec en arrière plan le drapeau marocain, et à placer l'emblème national sur son balcon ou sa fenêtre pour marquer son refus d'abandonner un grain de sable du Sahara marocain et de rester fidèle au serment d'Al Massira (la Marche Verte).

Selon les initiateurs de ces groupes sociaux, l'objectif est d'atteindre le chiffre de 350 000 membres, c'est à dire celui des marcheurs qui ont participé pacifiquement à la Marche Verte il y a 40 ans ; un chiffre qui sera très largement dépassé.
Farid Mnebhi

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Eh oui ! Il fallait s'y attendre qu'une année ou l'autre le discours de la Marche Verte soit prononcé depuis Laayoune, transformant, pour l'occasion, cette ville en point focal du Royaume du Maroc.

Un évènement historique qui s'inscrit en droite ligne avec la politique saharienne des aieux du Roi du Maroc, notamment Feu Sa Majesté Mohammed V qui récupéra Tarfaya et prononça le Discours de M'Hamid El Ghizlanne, puis celle de feu Sa Majesté Hassan II qui récupéra la province de Sidi Ifni, les deux provinces sahariennes et reçu l'acte d'allégeance le 04 mars 1980 à Dakhla.

Pour cette année 2015, le Souverain marocain aurait pris la décision de prononcer le discours de la Marche Verte depuis Laayoune ; une décision, bien qu'elle ne soit pas encore confirmée officiellement, a rempli de joie et de bonheur tous les sahraouis marocains.

Au cours de son séjour, le Roi Mohammed VI devrait lancer de nombreux chantiers de développement et procéder à l'inauguration de multiples projets structurants tels la nouvelle gare routière, une des plus grandes d'Afrique, une université de formation pour les métiers des phosphates, un centre hospitalier universitaire, un théâtre, des complexes sportifs et le nouveau siège de l’agence de développement des provinces Sahariennes.

Des projets qui répondent adéquatement à la 2ème tranche développement des provinces sahariennes marocaines définie par le Souverain marocain et qui sera dotée d'une enveloppe de 140 milliards de dirhams ; de quoi rendre bleu de rage les dirigeants du pays voisin de l'Est et blanc son peuple qui n'a rien malgré les recettes mirobolantes des hydrocarbures depuis plus de 50 ans !

Outre Laayoune, le Roi Mohammed VI est également attendu à Dakhla et Guelmim.

Mais le plus important est que le Roi du Maroc annoncera, sans nul doute, de grandes décisions et sa venue dans les provinces sahariennes constituera l'évènement par excellence de cette année 2015 et la population prépare le plus chaleureux des accueils à son Souverain.

Une visite, il faut le reconnaître, qui a scié les dirigeants algéro-polsariens et leurs alliés qui ne savent plus où donner de la tête.

Farid Mnebhi

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Le ministre auprès du Premier ministre chargé du Budget, Abdourahmane Cissé, va affecter 21 véhicules à des services de la direction générale des impôts (DGI) pour les localités d’Abidjan, de San Pedro, de Daloa et d’Odienné.

L’objectif visé par le ministre Abdourahmane Cissé, est de booster les recouvrements de cette régie financière en général et les services bénéficiaires en particulier afin de mieux contribuer à l’alimentation des caisses de l’Etat. Il s’agit de permettre à la DGI et à ses démembrements, d’atteindre les objectifs de recouvrements de recettes.

Le ministre du budget, rappelle-t-on, à l’occasion des visites qu’il a effectuées pour s’imprégner des conditions de travail des agents, avait décidé de leur affecter des véhicules. 

Il avait également fait la même promesse, en marge des visites d’Etat du président Alassane Ouattara dans les villes de San Pedro, Daloa et Odienné, aux responsables des services de la direction générale des impôts de ces localités.

AIP

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Le Conseil  constitutionnel a proclamé, lundi, les résultats définitifs de l'élection présidentielle du 25 octobre qui confirment la victoire, au premier tour, provisoirement annoncée par la Commission électorale indépendante (CEI), du candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Alassane Ouattara qui rempile pour un second mandat.

"Considérant qu’aux termes de l’article 36 alinéa 1er de la constitution, l’élection du président de la République est acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés … que sur 3.129.742 suffrage exprimés, fixant ainsi la majorité absolue à 1.564.872 voix, monsieur Alassane Ouattara a recueilli 2.618.229 voix, réalisant ainsi un score de 83,66%, supérieur à la majorité absolue requise ; qu’il convient donc de la proclamer élu, dès le premier tour, président de la République de Côte d’Ivoire", a prononcé notamment, le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné.

Celui-ci donnait lecture de la décision portant proclamation définitif des résultats de la présidentielle, lors d’une audience ouverte dans la matinée au siège de l’institution.  M. Mamadou Koné, proclamant le vainqueur,  a notamment communiqué que "le scrutin du 25 octobre est régulier" et que "les réclamations introduites par le candidat Mamadou Coulibaly  sont rejetées".

Quelque 6,3 millions d’ivoiriens étaient aux urnes le 25 octobre pour le premier tour de l’élection du président de la République. Sept candidats étaient en lice.  Le conseil constitutionnel a confirmé un taux de participation de 52,86%.

Le candidat Alassane Ouattara selon les résultats définitifs  est suivi du candidat du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N'guessan qui s'en sort avec 290.780 voix, soit 9,29%. Le candidat indépendant Bertin Konan Kouadio dit KKB vient en 3è position avec 121.386 voix, soit 3,88%.

La candidate du Renouveau pour la paix et la concorde (RPC), Henriette Adjoua Lagou occupe la 4è place avec 27.759 voix, soit 0,89%. Elle est suivie des indépendants Siméon Kouadio Konan et Kacou Gnangbo qui obtiennent respectivement 22.117 voix, soit 0,71% et 18.650 voix, soit 0,60%. La candidate indépendante Jacqueline-Claire Kouangoua obtient 12.398 voix, soit 0,40%.

AIP

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Dans son message publié à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon appelle à briser le cycle de l’impunité.

« Ensemble, nous devons briser le cycle de l’impunité et garantir le droit des journalistes à dire la vérité, sans avoir à craindre ceux qui occupent des positions de pouvoir », a déclaré le SG des Nations unies, après avoir fait l’état des lieux des crimes commis contre les journalistes au cours de ces dernières années.

« Nous célébrons aujourd’hui la mémoire des journalistes et professionnels des médias qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier », a-t-il entamé son message, notant que plus de 700 journalistes ont été tués au cours des 10 dernières années, soit un journaliste tous les cinq jours, « simplement parce qu’ils s’efforçaient d’informer le public et de le tenir au courant des nouvelles ».

Selon M. Ban, beaucoup périssent accidentellement dans les conflits dont ils assurent si courageusement la couverture. Mais ils sont trop nombreux à avoir été assassinés pour la seule raison qu’ils voulaient faire connaître la vérité et qu’on les a réduits au silence. Seulement 7 % de ces cas sont élucidés, et moins d’un sur 10 de ces crimes fait l’objet d’une enquête en bonne et due forme.

Dans un tel climat d’impunité, les journalistes ont de plus en plus peur et certains gouvernements n’ont aucun mal à exercer leur censure, poursuit-il.

« Nous devons redoubler d’efforts pour inverser cette tendance et faire en sorte que les journalistes puissent faire leur métier en toute liberté. Les journalistes ne devraient pas avoir à s’autocensurer parce qu’ils craignent pour leur vie », a-t-il déclaré.

La Journée internationale de la fin de l’impunité pour des crimes commis contre des journalistes a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies pour faire comprendre qu’il est urgent de protéger les journalistes et pour honorer la mémoire des deux journalistes français qui ont été assassinés au Mali le 2 novembre 2013.

Ban Ki-moon a félicité l’UNESCO d’avoir lancé le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, qui représente un puissant dispositif au sein duquel les organismes des Nations Unies, les gouvernements, la société civile, les universitaires et les médias peuvent unir leurs efforts.

AIP

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Un complexe industriel de valorisation des produits halieutiques, d’un coût de 4 milliards de FCFA, en construction dans la ville balnéaire de Grand-Bassam depuis quelques années, sera bientôt livré. 


Ces travaux consistent notamment en la construction et la livraison clé en main d’une usine de transformation de poissons et de crevettes, d’une unité de production de nourriture pour poissons et d’équipements de pisciculture, a appris l’AIP auprès Conseil régional du sud Comoé, lors de sa 3ème session ordinaire de l’exercice de 2015 de cette collectivités territoriale tenue vendredi au centre Jean-Baptiste Mockey de la localité.

Selon le Président du Conseil, Dr Aka Aoulé, il s’agit de doter la région d’un tissu industriel de portée nationale et sous régionale, afin d’accélèrera son développement.

« Ce sont 64 emplois directs et des milliers d’emplois directs et indirects qui vont être générés par le fonctionnement de ce projet. Et les bénéficiaires sont les jeunes, la population, les opérateurs économiques dans le domaine de la pêche, du transport, du commerce du poisson de la région et d’ailleurs », a fait savoir Dr Aouélé.

L'usine qui est implantée à l'entrée de Grand-Bassam sur l'axe menant à Abidjan, permettra, par jour, le traitement de 20 tonnes de poisson par jour, 5 tonnes de crevette, 20 tonnes de glace de 3 mètres cube/heure d’eau.

Son coût, 4,442 milliards de F CFA dont 62% pour l’investissement et 38% pour le fonctionnement, a été acquis grâce à un financement sous forme de prêt de 2 milliards de F CFA accordé en 2008 par l’Etat Indien, ainsi que des participations du Conseil régional et de cadres du Sud Comoé qui y ont pris des parts, précise-t-on.

Le Conseil régional du Sud-Comoé a, au cours de cette session, adopté un projet portant création d’une société anonyme d’un capital minimal de 100 millions de F CFA, qui sera chargée de l’exploitation de ce complexe industriel.

Armand Tanoh, source AIP

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Le maire de Ferkessédougou,  M. Ouattara Alain Blidia a procédé au lancement des travaux de construction d'une unité de blanchiment du riz, d'un coût d'un milliard de francs CFA dans la zone industrielle de ladite localité située sur l'axe de Ferké-Koumbala.

 

"C'est une réelle satisfaction pour nous, car les premiers bénéficiaires seront nos jeunes en quête d'emploi",  a indiqué Ouattara Alain Blidia, mardi, lors de cette cérémonie. Ces travaux devraient s’achever en 2016. 

 

Pour Silué Ali, représentant de l’Office national pour le développement de la riziculture (ONDR) dans le Tchologo,  structure initiatrice du projet, l'État a pour objectif de transformer le riz qui est produit localement, en vue de couvrir les besoins des populations.

 

"L'Etat veut non seulement couvrir les besoins en riz d'ici 2016 mais aussi d'en vendre à l'extérieur, d'ici, 2018", a indiqué M. Silué. 

 

"Notre objectif est de couvrir les besoins alimentaires en riz qui s'élèvent à 1,9 million de tonnes" par an, a révélé le directeur régional de l'Agriculture du Tchologo, Dembélé Vamara.

 

L'usine sera bâtie sur un hectare et comprendra un moulin,  un hangar de stockage et des bureaux. Elle va générer 63 emplois directs, annonce-ton.

 

AIP

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En Afrique comme ailleurs dans le monde, la question de la lourdeur des cartables scolaires et ses conséquences sur la santé des élèves constitue une préoccupation majeure.
 
En effet, les élèves sont condamnés à porter chaque jour des cartables remplis d’effets : livres, cahiers, instruments de géométrie, etc.
 
Et l’on estime que ces sacs d’écoles sont à l’origine de divers problèmes de santé chez les enfants : mal de dos, scoliose (déformation de la colonne vertébrale), ralentissement de la croissance, courbatures, fatigue…)
 
D’ailleurs, un article paru en septembre 2014 dans Le Quotidien d’Oran indique que durant l’année scolaire 2012-2013, quelque 300 cas de scoliose ont été enregistrés chez des élèves âgés de 10 à 14 ans dans cette région du nord-ouest de l’Algérie.
 
Citées dans l’article, les Unités de santé scolaire de la direction de la santé et de la population mettent ces déformations essentiellement sur le compte du poids des cartables scolaires.
 
En plus de supporter le poids de ces charges, plusieurs enfants terminent l’année scolaire avec des effets manquants, dégradés ou détruits à force d’utilisation.
 
Pour résoudre cette équation, un jeune informaticien ivoirien, Thierry N’Douffou, 37 ans, a inventé Qelasy (1), la première tablette éducative d’Afrique, lancée officiellement en 2014 à Abidjan.
 
C’est un outil dont l’usage devrait permettre de réduire au strict minimum, voire annuler, le fardeau du cartable ; à travers la numérisation des manuels scolaires, qui représentent l’essentiel du poids du cartable.
 
"Qelasy a été conçue pour réconcilier l’école en Afrique avec les technologies. L’idée nous est venue de notre parcours professionnel où nous avons réalisé qu’il n’y a pas eu véritablement d’impact du numérique sur l’éducation, contrairement à d’autres domaines comme la santé et le divertissement. Cet outil vient améliorer et optimiser l'enseignement", explique Thierry N’Douffou.
 
En effet, "cette tablette remplace le cartable des élèves, car elle contient tous les livres et permet aux élèves d'accéder à internet et à des bibliothèques. Il faut dire que Qelasy est née d’un déchirement de cœur, parce qu’en tant que parent, c’était pénible de voir nos enfants aller à l’école avec de gros sacs de 7 ou 8 kilogrammes," poursuit l’intéressé.
 
"Alors, on s’est demandé pourquoi ne pas concevoir quelque chose qui va être non seulement moins lourd, mais qui va contenir en même temps des milliers de livres auxquels pourraient accéder ces enfants", relate-t-il.
 

Restrictions

L’appareil qui est assemblé en Chine se décline en trois modèles : un pour les plus petits, un autre pour les collégiens et lycéens, et le dernier pour les étudiants.
 
Enveloppé d'une coque de silicone pour résister aux chocs, l'appareil de 8 pouces est étanche ; ce qui lui permettrait, selon son concepteur, de résister aux intempéries, à la poussière, mais également à la chaleur.
 
Il peut supporter des températures supérieures à 55 degrés, soit 10 degrés de plus en moyenne que les tablettes classiques.
 
Avec une mémoire de stockage de fichiers de 16 gigaoctets, Qelasy dispose d’une batterie ayant 8 heures d’autonomie.
 
Son fonctionnement est tel que l’enseignant a une sorte de "don d’ubiquité", qui lui permet depuis son poste de voir tout ce qui se passe en temps réel sur la tablette de chaque élève.
 
"Donc à partir de ce moment, il peut voir qui fait quoi, et arrêter celui qui a l’intention de tricher", fait observer l’inventeur de Qelasy.

 
L’on signale également que la tablette, dont la taille a été étudiée pour tenir entre de petites mains et des grandes, se caractérise surtout par sa facilité utilisation.
 
Le parent définit les usages possibles, notamment les heures auxquelles on peut l’utiliser, ainsi que des restrictions pour l’utilisation de l’internet.
 
Une fois ce paramétrage installé, on donne l’appareil à l’enfant qui peut y consulter un ensemble de livres déjà dématérialisés.
 
"Nous avons aussi la possibilité d’ajouter à ces livres des éléments multimédia, pour véritablement plonger l’enfant dans ce qu’il apprend, lui permettre d’être encore plus immergé dans le cours, d’être davantage engagé, d’être heureux d’apprendre", relève Thierry N’Douffou.
 
En plus, "la tablette est faite de façon à ce que même un enfant qui démarre son cycle d’apprentissage puisse, juste avec un toucher de doigt, accéder à ses livres", dit-il.
 
"Avec ses petits doigts, l’élève appuie sur un bouton qui lui montre sa bibliothèque, il pourra ensuite reconnaitre la couverture du livre qu’il va utiliser", explique-t-il.

"Une belle expérience"

 
Ainsi, tout en sauvant les livres dématérialisés de l’usure du temps et des effets de la manipulation, ce cartable numérique qui ne pèse que quelque 480 grammes permet au secteur de l’éducation de s’adapter à l’évolution technologique du moment.
 
Selon ses promoteurs, cet appareil est déjà utilisé dans près de 200 écoles, notamment en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Niger et au Maroc.
 
L’une des écoles qui utilisent déjà cette tablette numérique est l’Institut Raggi Anne Marie (IRMA) de Grand Bassam à Abidjan. Et pour Patrice Dally, son directeur, Qelasy est une "belle expérience".
 
"On gagne en temps dans les explications, puisque toutes les illustrations possibles d’un cours sont disponibles. Par exemple, un cours de géographie sur le relief nous permet de passer une vidéo sur des montagnes. Et ça crée beaucoup plus de motivation chez les enfants", explique-t-il.
 
Révélant au passage que l’année dernière, une classe pilote de 3ème mise en place par l’école pour tester la tablette a réalisé 80% de taux de réussite au Brevet d’études du premier cycle (BEPC).
 
Cette appréciation est partagée par les élèves eux-mêmes. Aujourd’hui en classe de seconde littéraire, Caroline Soro M. qui utilise Qelasy depuis l’an dernier juge l’outil "très pratique".
 
"Ça me permet d’aller au-delà des cours du professeur ; surtout dans une matière comme l’anglais. J’ai ainsi pu augmenter ma moyenne de 11 à 16", confie-t-elle.
 
Quant à Richard Gahuidi, professeur d’histoire-géographie, il se réjouit de ce que la tablette prend en compte plusieurs aspects de l’enseignement d’une leçon.
 
"Avant d’échanger avec les enfants, dit-il, je passe des vidéos de quelques minutes sur des faits historiques. Si bien que les enfants comprennent plus vite la leçon qui suit. Et on gagne en temps"
 
Pour autant, les utilisateurs de la tablette estiment que certaines de ses caractéristiques gagneraient à être améliorées.
 
Rais Daly, chargé de la formation et du matériel informatique à IRMA, trouve par exemple son écran trop fragile pour un instrument pédagogique appelé à être manipulé par des enfants.
 
"Une fois qu’elle tombe avec une certaine force, son écran se brise et on est obligé de changer de tablette", déplore-t-il, espérant que les prochaines versions seront plus solides.
 
Il pense en outre que l’enregistrement préalable dans la tablette de certaines ressources pédagogiques telles que des vidéos n’est pas efficace.
 

Autonomie de la batterie

 
"Ces éléments doivent être d’abord stockés sur le serveur de l’école, de sorte que l’enseignant puisse les récupérer et les envoyer aux élèves au moment opportun", suggère-t-il.
 
De son côté, Caroline Soro M. trouve que la batterie de l’appareil n’a pas une autonomie suffisamment longue.
 
Israël Guebo Yoroba, enseignant des nouveaux médias à l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC), attire pour sa part l’attention sur la question de la sécurité informatique au sujet de cette tablette.
 
"Comme le téléphone, la tablette a aussi ses revers. Il faut que son usage soit régulé et encadré, conformément à la loi sur la protection des données en Côte d’Ivoire", conseille-t-il.
 
Et de préciser : "il s’agit de faire en sorte que les parents et les encadreurs soient totalement impliqués dans la gestion de cette tablette. Question de la crypter pour qu’on ne puisse pas y installer n’importe quelle application. Afin que les applications qui y sont installées soient uniquement à usage pédagogique. Il ne faut pas qu’on sorte de ce cadre-là, sinon, on risque de se perdre".
 
Mais, par-dessus tout, le directeur de l’IRMA pense que Qelasy est un outil adapté à l’environnement scolaire et pédagogique et qui mérite d’être vulgarisé.

Le 29 mai 2015 justement, le ministre de l’Education nationale et de l’enseignement technique, Kandia Camara, a lancé la phase pilote d’un projet d’intégration de Qelasy à l’école primaire de Clouétcha BAD située dans le quartier d’Abobo à Abidjan.
 
Ce projet entre dans le cadre du programme "e-éducation" du gouvernement ivoirien, visant une intégration progressive des TIC dans les méthodes pédagogiques.
 
"Les enfants savent envoyer des SMS et surfer sur le net. Ce que nous voulons, c’est les former à être aussi instruits grâce aux TIC. Et nous sommes satisfaits de fournir des ordinateurs portables ou des tablettes aux enfants, dans un quartier déshérité, pour que ceux-là se familiarisent à l’apprentissage grâce aux TIC", justifie Silué Nanzouan, directeur de la Pédagogie et de la formation continue du ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique.

Interactivité

 
Pour ce dernier, l’autre avantage de la tablette, "est l’apprentissage des matières comme la lecture, l’écriture et le calcul, qui posent beaucoup de problèmes aux élèves actuellement en Côte d’Ivoire, surtout au cours préparatoire".
 
A son avis, l’utilisation de ce support pour la lecture est plus plaisante pour l’enfant avec l’ajout de l’animation et de l’interactivité qui lui permettent de savoir très vite s’il se trompe ou pas.
 
De la même manière, les enfants peuvent apprendre le calcul en jouant ; ce qui, selon Silué Nanzouan, va créer une motivation supplémentaire chez ceux-ci, puisque calculer devient désormais un jeu.
 
Pour cette phase pilote, l’école Clouétcha BAD d’Abobo a été dotée d’une classe numérique accueillant une cinquantaine d’élèves au cours moyen première année (CM1).
 
Chacun d’entre eux a reçu une tablette numérique et en attendant la fin des travaux d’installation des équipements techniques, on leur apprend à se familiariser avec ce cartable numérique.
 
"Pour l’instant, nous apprenons aux enfants à utiliser la tablette, c’est-à-dire à l’allumer, à l’éteindre, à parcourir aussi ses fonctionnalités", confie Mathieu Dogbo, le directeur de l’école.
 
"Quand les équipements seront installés, poursuit-il, nous pourrons commencer l’enseignement à l’aide de ces appareils qui vont permettre à l’enfant d’avoir une ouverture sur le monde et de se préparer à affronter le secondaire et le supérieur".
 
Les équipements en question comprennent entre autres un serveur qui contrôle tout le système, un tableau numérique qui reçoit des images d’un vidéoprojecteur et un visualiseur qui permet à l’enseignant de partager des documents avec les élèves via les réseaux (Wi-Fi, bluetooth, fibre optique, câble) qui relient l’ensemble.
 
Ce dispositif tirant avantage de ce qu’en Afrique de l'ouest, "80% de la population a accès à l'Internet mobile. La 3G fonctionne dans les grandes villes et le Edge dans les petites municipalités et en campagne. Cette tablette peut donc être utilisée dans les écoles des villages", souligne Thierry N'Douffou.

 
Une fois que tout sera au point, les élèves pourront pleinement tirer profit de cette nouvelle approche pédagogique qui réduira considérablement le volume de leçons à recopier.
 
Côté évaluations, l’on apprend qu'elles sont censées se faire à partir des tablettes ; mais que pour l'heure, les utilisateurs ont opté pour les deux formules.
 
C’est-à-dire que les devoirs se feront sur papiers, mais les exercices de cours se feront via les tablettes ; l'enseignant envoyant à partir de son appareil des exercices que l'élève traite…
 
En attendant, Israël Guebo Yoroba, le spécialiste des nouveaux médias, estime d’ores et déjà, qu’il était grand temps qu’on franchisse le pas vers le numérique dans les écoles ivoiriennes.
 
"Ce projet pilote est une très bonne chose. De toutes les façons le système éducatif est condamné à rencontrer le numérique. Ça permettra aux enfants de se familiariser dès le bas âge avec le numérique", soutient-il.
 

Coût jugé hors de portée

 
Selon Silué Nanzouan, en cas de satisfaction au terme de cette phase pilote, le gouvernement prévoit d’équiper, à long terme, l’ensemble des établissements du pays de cet outil, tant au primaire qu’au secondaire.
 
"Nous sommes en train de travailler. Et les prochains manuels qui seront produits auront une version numérique. De sorte que progressivement, nous allions vers des outils numériques. Le cartable va être allégé de plus en plus. Mais nous le ferons avec le temps", laisse-t-il entrevoir.
 
L’on apprend ainsi qu’après Abobo, des écoles des départements d’Akoupé (sud), Adzopé (sud), Adiaké (sud-est) vont à leur tour accueillir des classes numériques.
 
"C’est l’ensemble des résultats de ces expériences que nous allons analyser", annonce Silué Nanzouan.
 
Reste que le prix de cet équipement s’élève à 180 000 FCFA (près de 328 dollars) l’unité sur le marché local ; un coût jugé hors de portée pour l’Ivoirien moyen.
 
"Si nous voulons donner toutes les chances possibles à nos enfants quand ils finiront leur cycle scolaire, il est bon d’investir dans l’éducation de qualité. Si nous pensons que la santé des enfants est une priorité, et que nous voulons leur éviter des maladies de dos, de poitrine du fait du lourd poids du cartable, je pense qu’on ne devrait pas hésiter à investir", réagit Thierry N’Douffou pour qui "l’éducation de qualité n’a pas de prix".
 
Et l’intéressé de proposer une approche de solution : "les parents des élèves des écoles privées paient eux-mêmes le matériel, mais quand les tablettes sont utilisées dans les établissements publics, l'Etat pourra les subventionner."
 
En attendant l’option qui sera finalement retenue au terme de la phase pilote, l’usage du Qelasy promet de donner un coup d’accélérateur au projet "m-learning" (mobile learning – apprentissage mobile) que veut déployer le gouvernement ivoirien pour introduire les téléphones portables dans le processus d’apprentissage des élèves et de formation continue des enseignants.
 
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(1) Le nom Qelasy est une déformation phonologique du mot "classe", tel que prononcé en dialecte Baoulé (Centre de la Côte d’Ivoire). 


Cet article a été produit par SciDev.net en collaboration avec l’Agence ivoirienne de presse (AIP), grâce à l’appui du Wellcome Trust.

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